La méthode Koei.

Plantons le décor: dans le futur des années quatre-vingts, La Bombe a explosé.
Dans cette fin des temps telle qu'imaginée dans les pages d'un manga fiévreux de Buronson et Tetsuo Hara; tout un chacun est engagé dans une lutte sans-merci afin de s'approprier de quoi survivre. Les forts piétinent les faibles, les monstres écrasent les forts; et seule la puissance de son poing permet de mesurer l'homme.
Avouez, voilà qui ferait un prétexte potable à un beat'em up à l'ancienne. Malheureusement, c'est la méthode Koei qui a ici été utilisée pour adapter Ken le Survivant.

Faisons simple, il existe des bons jeux tirés de la série. (Hokuto no Ken Fighting sur PS2 et le très sobrement intitulé "Hokuto no Ken" sur PS1). Mais ce Ken's Rage ne fera tout simplement jamais partie de cette liste.
Pourquoi? Encore une fois, faisons simple: la formule ancestrale des Dynasty Warriors ne se marie pas avec hégémonie à l'histoire que l'on tente de raconter ici.

Dans l'univers post-atomique de Ken, les arts-martiaux sont la seule arme de destruction massive dont l'homme dispose encore. Deux techniques basées sur l'explosion ou la découpe des points vitaux se partagent la vedette et leur point commun est qu'elles tuent en un coup. Ce qui rend le gameplay traditionnel des Dynasty - ou l'on doit bourrer pendant des heures dans des petits foireux afin de leur exploser la face - très très éloigné du type d'expérience qu'un fan de la série est en droit d'attendre d'un titre en étant tiré. (Essayez de dire cette phrase six fois très vite, hilarité garantie.)

On ne peut pas reprocher au titre d'être pingre, celui-ci étale sa médiocrité sur une trentaine d'heures et une demi-douzaines de modes complémentaires plutôt bien pensés. Ses qualités plastiques n'ont qu'un seul défaut: de faire ressembler tous ses personnages à des action-figures.
Non, le problème de ce titre est bien sa clé de voûte: son système de combat lent et pataud qui fait passer Ken pour un pachyderme au punch pathétique incapable de se mouvoir. De ce système qui même s'il a beau nous proposer des dizaines de personnages ne nous fait vivre qu'un mod potable pour un quelconque jeu Dynasty Warrior.

Déception, j'écris ton nom; tu m'as donné la Ken's Rage.