Pas vraiment un jeu vidéo en soi, et quasiment impossible à battre même pour un ancien joueur de club de niveau moyen (1690 elo), certes au-dessus du commun des mortels mais bien loin de ceux des programmes de la série Fritz qui dès le début des années 2000 dépassaient les 2800 elo. Pour l'anecdote il avait fait match nul contre Kasparov et même battu le champion du monde Kramnik.
Fritz c'est comme avoir un grand-maître international à domicile. Les années passent, il s'améliore, les ordinateurs tournent encore plus vite (ce qui est encore à son avantage), mais ce qui fait don intérêt particulier c'est son interface agréable, en 3D comme en 2D, la possibilité de faire tourner d'autres moteurs de calcul que le sien (à la place, ou plusieurs en parallèle), une immense base de parties des meilleures du monde au format PGN et la possibilité de l'enrichir en téléchargement des archives. Mais surtout sa capacité à analyser votre partie et à la commenter en langage naturel comme on peut en voir dans les colonnes des magazines spécialisés !
Et vu le niveau du programme, ces 20 dernières années ont été décisives dans la recherche informatique sur les échecs, on peut lui faire confiance. Fini le temps des jeux de plateau IntelliChess des années 80, là on est dans la cour des grands. Donc, même s'il possède un mode Friend qui rabaisse son niveau et s'adapte au votre et à vos progrès, Fritz doit être plutôt considéré comme un solide coach pour qui veut vraiment s'y (re)mettre. Les compétiteurs savent que cela ne dispensent pas de l'étude de problèmes, la revue de parties célèbres, la lecture de traités et surtout l'adhésion à un club IRL.
Il existe un autre grand jeu classique qui a l'avantage de pouvoir continuellement rééquilibrer la différence entre joueurs et redonner un intérêt à chacun selon son niveau et le forcer à travailler son attaque ou sa défense grâce à un système de handicap (coups d'avance) : le jeu de Go. Et souvent quand on y a sérieusement goûté il est difficile de revenir aux échecs.