Grand Theft Auto IV: The Lost and Damned
7.2
Grand Theft Auto IV: The Lost and Damned

Extension de Rockstar Games (2009Xbox 360)

(Ce test a été publié pour la première fois sur le site Gameweb.fr en mars 2009, à la sortie du jeu)

L'affaire avait fait grand bruit à l'époque : Microsoft s'assurait l'exclusivité de deux épisodes supplémentaires de GTA IV pour 50 millions de dollars. Un deal pas si couteux au final pour le constructeur, puisque ce contenu est uniquement téléchargeable via le Xbox LIVE, se partageant les revenus avec Rockstar. On connaît tous la suite : la sortie de GTA IV a été un évènement médiatique, figurant dans le top 3 des meilleures ventes 2008. Fait intéressant : le jeu s'est vendu 2 fois plus sur Xbox 360 que sur PS3. La boucle est bouclée.

Si l'on pouvait craindre de vulgaires missions supplémentaires, The Lost and Damned est un VRAI DLC et par la même une réponse rassurante de Rockstar à sa horde de fans. De par sa nature de "sandbox", il était facile de s'imaginer un autre personnage dans l'univers de GTA IV, avec sa propre histoire. Et c'est exactement le cas. On incarne cette fois Johnny Klebitz, membre des Lost, un gang de bikers pris dans la tourmente. Un changement total de perspective qui nous fait redécouvrir l'aire de jeu sous un œil différent, notamment car vous n'agissez plus seul, mais en équipe.

Outre un nouveau scénario toujours aussi bien écrit et les missions qui vont avec, le jeu profite d'une multitude d'ajouts un peu partout - les armes, la musique et de nouveaux modes multi-joueurs. Pour 1600 MS Points, soit un peu moins de 19 euros, The Lost and Damned est plus riche que certains jeux complets vendus au prix fort. Seule condition nécessaire pour vous ruer sur cette affaire : avoir aimé GTA IV, ce qui ne devrait pas être trop difficile, vu la qualité du titre.


Quels sont le scénario et l'univers de cet épisode ?

The Lost and Damned centre son scénario sur Johnny Klebitz, membre d'un gang de bikers - les Lost - que le joueur a déjà croisé lorsqu'il incarnait Niko Bellic. Un personnage et un point de vue bien différents donc, puisque contrairement à l'immigré Serbe, Johnny est un pur produit américain, donnant une autre perspective à Liberty City. Il est le bras droit du chef, Billy Grey, qui sort de cure de désintoxication. Pendant son absence, Johnny a tenu les rênes des Lost et conclu une trêve avec le gang rival, les Anges de la Mort, afin de s'assurer que les affaires reprennent. Le retour de Billy met le feu aux poudres : il rompt la trêve et provoque une fusillade dans les premières minutes du jeu, ce qui n'est pas au goût du héros.

Contrairement à l'original où les choses se mettent en place lentement, ici tout va très vite : vous êtes plongés dans un affrontement très rapidement, vous disposez d'une planque dès le départ, vous pouvez obtenir des véhicules et des armes avec un simple coup de fil. Le jeu part du principe que vous avez joué à GTA IV, autant s'attarder sur les personnages et l'histoire.

Si l'univers dans lequel nous plonge cette extension est totalement différent, on retrouve la même alternance de missions à votre compte et celles pour d'autres personnages, anciens comme nouveaux. La qualité d'écriture est plus que jamais prépondérante, avec des PNJ hauts en couleur et des thèmes abordés de façon mature. L'humour est bien entendu toujours présent, sous toutes ses formes. Que ce soit les vannes bien senties durant les dialogues, l'humour noir ou les références cyniques à l'actualité, notamment à la crise financière, le jeu est un excellent ascenseur émotionnel, procurant une expérience digne des meilleurs films.


Quelles sont les nouveautés principales en termes de gameplay ?

La principale nouveauté est de faire partie d'une bande... de bikers. En résulte une ambiance différente, mais également une approche nouvelle : les bikers se déplacent en groupe et le joueur peut bénéficier du soutien de sa troupe pour pratiquement n'importe quelle mission.

Les camarades acquièrent de l'expérience à chaque mission remplie avec succès, gagnant de meilleures armes et devenant plus résistants. Un petit côté RPG light toujours sympathique, même si totalement facultatif.

Durant les trajets à moto, il faut garder sa place dans le convoi, derrière le chef, afin de se soigner ou de réparer sa moto. De temps en temps, les bikers se défient dans une course entre eux... histoire de pimenter un peu les allées / venues ou plutôt camoufler - avec efficacité - des temps de trajet parfois un peu longs. Amusez-vous à rester à côté de vos frères d'armes, vous aurez le droit à des dialogues savoureux !


Quels sont les autres ajouts ?

Ils sont très nombreux :

- La sauvegarde automatique en cours de mission. Chaque mission est découpée en deux, voire trois segments pour les plus longues. Entre chaque segment, le jeu crée une sauvegarde temporaire, ce qui permet de reprendre la mission à ce point-là et évite de la recommencer en entier. Un confort appréciable, qui vient compléter les progrès effectués sur GTA IV.
- Par défaut, le jeu est affiché avec un filtre qui donne du grain à l'image, pour donner un aspect cinématographique. S'il colle bien avec l'univers des bikers, il est heureusement désactivable.
- Cinq nouvelles armes sont disponibles : un fusil à canon scié très puissant (l'arme de prédilection des Lost), un pistolet-mitrailleur, un fusil à pompe automatique (particulièrement destructeur), des bombes artisanales, et le meilleur pour la fin, un lance-grenades, tout simplement jouissif à manier. Les fans de Terminator 2 ne jureront que par lui.
- Les médias ont également été mis à jour dans leur ensemble. Cinq radios bénéficient de plus de 50 nouveaux titres, dont une sélection de hard-rock particulièrement relevée. De nouveaux talk-shows et publicités sont également présents, la plupart faisant référence à la crise financière. De nouvelles émissions de télé sont également disponibles, et l'internet du jeu profite aussi de quelques nouveautés.
- De nouvelles activités sont au programme : outre les jeux de cartes et le bras de fer dans votre planque, vous pouvez participer à des affrontements contre les bandes rivales.
- Une vingtaine de nouveaux véhicules : ce sont majoritairement des motos, chaque gang ayant ses bécanes préférées.
- Johnny Klebitz a un feeling différent de celui de Niko Bellic. Il est plus lourd, donc plus lent. Cela se ressent dans les contrôles et les animations du personnage.

Enfin, on retrouve des missions annexes similaires à GTA IV. Des courses à moto, mais cette fois vous avez la possibilité de frapper votre adversaire avec une batte de base-ball. Vous pouvez également voler des motos pour les revendre. Enfin, cinquante nouveaux pigeons (ou plus exactement des mouettes) sont cachés dans le jeu. Bref, il y a vraiment de quoi faire pour ceux qui le veulent.


Qu'en est-il des nouveaux modes multijoueurs ?

Rockstar aurait pu se contenter de vendre un épisode solo, mais The Lost and Damned ajoute également cinq nouveaux modes multi :

- Le loup solitaire, un jeu du chat et de la souris, version motorisée. Le loup est poursuivi par les autres jusqu'à être éliminé. Celui qui a commis le forfait devient le loup à son tour. Un mode sympathique où la confusion peut vite régner.
- La protection de témoins est certainement le mode le plus amusant. Une équipe doit protéger un bus rempli de témoins et les déposer à plusieurs endroits, tandis que l'autre équipe doit les éliminer, juchés sur leurs motos.
- La défense de territoires est assez explicite : il faut annexer des zones et les garder sous son contrôle. Dérivé de San Andreas, c'est un mode classique, mais toujours efficace.
- Le mode Chopper vs Chopper met en scène un joueur à bord d'un hélicoptère de combat à la poursuite d'un autre, qui essaie de s'enfuir et de rallier des points de contrôle. La maniabilité des hélicos étant ce qu'elle est, les tirs sont explosifs, pour faciliter les choses. En tant que proie, les sensations sont vraiment géniales, surtout à moto.
- Le mode Club, qui reprend les grandes lignes du mode Mafia, mais qui se joue uniquement en coopératif, comme membres du gang.


The Lost and Damned vaut-il son prix ?

Si après avoir lu toutes les questions précédentes, vous en doutez encore, la réponse est oui, il le vaut largement. Le jeu est très riche, et relativement long (pour un add-on). Prévoyez 6 à 8 heures pour terminer la quête principale, le double pour faire toutes les missions annexes... en solo. Ajoutons les nouveaux modes multijoueurs pour des dizaines d'heures supplémentaires.

Bref, en termes de contenu et de durée de vie, Lost and Damned correspond à peu près au tiers de GTA IV. Ça tombe bien, ce DLC ne coûte même pas un tiers de ce dernier. En reprenant le modèle des extensions utilisé depuis des lustres sur PC, Rockstar montre que le contenu téléchargeable est tout à fait viable sur consoles, s'il est conséquent et de qualité. Preuve en est le succès de cette extension, qui bat tous les records de vente du Xbox LIVE.
NaviLink
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Créée

le 16 avr. 2011

Critique lue 456 fois

NaviLink

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Arnaud-
5

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