GTA et moi, ça commence il y a quelques années avec le 3ème opus sur PS2, comme beaucoup de monde. Relativement fidèle à la série, j'ai joué à tous les opus majeurs, mais n'ai jamais réussi à en terminer un, finissant soit bloqué sur une mission trop complexe pour mon mini-cerveau (III et San Andreas), soit par simple manque d'intérêt (Vice City et IV).

Jusqu'à maintenant! Et ça, en soit, ça veut en dire long sur ce que j'ai pensé de ce V. Une histoire de gangsters, de braquages, de courses poursuites, de yoga (?), peut-être parfois un peu générique, mais j'ai pris mon pied dans la majeure partie des cas.

Rockstar a revu sa copie du IV, renouant avec (à mon sens) le meilleur épisode soit San Andreas. Exit les coups de fil pour aller jouer aux fléchettes (enfin!), exit la conduite trop rigide (qui n'aurait jamais du apparaître), rebonjour le coiffeur (même s'il a un coup de ciseau limité). Ils ont également jugé opportun de s'inspirer de leur précédent travail sur Red Dead Redemption, que ça soit pour certains pans de l'histoire (le parallèle entre Michael et John est évident), ou dans les événements aléatoires.

Tout cela nous offre un univers crédible, fouillé où les activités sont légions (yoga, tennis, golf, strip club avec enfin des seins, pour une série de jeux subversifs, on aura attendu) et disséminées dans une région assez étendue. Alors si ici, nous sommes de retour dans San Andreas, nous n'avons à disposition "que" Los Santos et ses abords déserts ou verdoyants. Personnellement, je suis resté autant que faire se peut dans la ville, n'étant déjà pas friand dans la vraie vie des décors ruraux, mais à chaque fois que j'ai du en sortir, j'ai apprécié de voir qu'un effort équivalent avait été fourni dans les modélisations et les activités annexes.

GTA V est un monde vivant où se passent des choses totalement indépendantes de nos personnages : une fusillade éclate à côté de moi entre deux bandes adverses ; quelques jours plus tard, je suis témoin d'un braquage de mon coiffeur favori et me voilà lancé à la poursuite des malandrins pour récupérer leur butin et le rendre (ou pas) au commerçant.

Et pour évoluer dans ce monde qui bouge sans cesse, on nous propose d'incarner rien de moins que trois personnalités bien distinctes : Franklin, le gangsta qui s'ignore, Michael, le quadra à la retraite et Trevor, le psychopathe instable.

Pour être totalement honnête, on a beaucoup encensé Trevor, et effectivement, il n'est pas fréquemment donné d'incarner un taré cannibale à ses heures, qui truciderait un quidam parce qu'il ne lui a pas dit bonjour ou qu'il lui a dit bonjour justement, on ne sait pas, c'est la belote.

Seulement, Trevor est tellement over the top, qu'il m'est très rapidement apparu comme dérangeant (d'entrée de jeu, en fait), et exception faite de quelques rares moments de lucidité qui amènent un peu de pitié pour le personnage ou des répliques assez drôles, j'ai globalement détesté incarner ce déséquilibré notoire.

J'ai en revanche beaucoup aimé Michael. Si Franklin, au vu des événements, semble être désigné par Rockstar comme le personnage un peu plus principal que les autres, Michael m'a fait une bien meilleure impression. Sorte de croisement entre John Marston de RDR et Claude Speed du III qui aurait vieilli, il est celui pour lequel j'ai éprouvé le plus d'empathie. Un gars à peu près normal qui a ait les mauvais choix de vie et le paye par une grosse dépression aux abords de la cinquantaine. Il faut dire qu'il n'est pas spécialement aidé par une femme qui ne l'aime plus et des enfants décérébrés qui le prennent pour un con.

Sans forcément m'identifier à Michael, il est le plus humain du lot, celui qui aspire à une vie normale, et je ne peux qu'adhérer. Il fait preuve d'un sarcasme à toute épreuve et transpire la classe jusque dans son car jacking où il arrive à voler une voiture sans même toucher sa victime.

Il trouve en Franklin, une sorte d'écho (plus vulgaire) de sa jeunesse et un fils potentiel. Franklin, pour sa part, ne semble trouver qu'une occasion de s'enrichir. Ne pensant peu ou prou qu'à sa pomme, il m'a parfois semblé assez antipathique. Dénigrant ses amis comme sa famille, le tout saupoudré d'un langage bien fleuri, il ne m'a intéressé que pour son talent spécial. Chacun des personnages a en effet la possibilité d'activer temporairement un "pouvoir" pour aider le joueur. Michael peut ralentir le temps lors des fusillades, Trevor peut augmenter sa résistance et ses dégâts et Franklin ralentit le temps au volant pour mieux échapper à des carambolages. Etant une brêle dès qu'on me file autre chose qu'une deux-chevaux, je peux vous assurer que Franklin a totalement été mon personnage de choix quand je devais conduire.

Trois personnages, voilà qui ne sera pas de trop pour s'attaquer à la brouette de missions que Rockstar a concocté. Des classiques assassinats et poursuites jusqu'aux activités les plus anodines (faire un tour de grande roue...), en passant par les BRAQUAAAAAAGES. C'est la chose mise en avant dès le début, et Rockstar a vraiment bien réussi son coup. Les braquages arrivent de manière régulière au cours du titre, se préparent à l'avance (voler des véhicules, obtenir des armes, embaucher des clampins) et sont très bien scénarisés. Chaque braquage peut proposer plusieurs modes opératoires (la plupart du temps, il s'agit d'une approche de bourrin ou plus subtile) et l'équipe qui nous accompagne peut ou non nous être d'une grande utilité (à nous de voir si on veut un pro qui coûtera plus cher qu'un naze potentiel).

L'un dans l'autre, à quelques missions près (Trevor et ses fichues séquences dans les airs), j'ai pris énormément de plaisir à faire des missions et à suivre l'histoire, jusqu'à un dénouement que j'ai finalement choisi assez amer (trois fins différentes). J'adorerais revoir Michael dans un prochain épisode, en attendant je pense relancer ce GTA V assez prochainement, probablement pour découvrir GTA Online d'ailleurs dont je n'ai quasiment rien fait d'autre que créer un personnage moche.
Owl
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le 25 oct. 2014

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Owl

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