A Link to the Past, connu par certains par le nom Zelda 3 est à mes yeux l'un ci ce n'est le jeu qui a le plus influencé l'action-RPG et plus globalement le jeu d'aventure dans le monde vidéoludique. Cette influence est due à une réussite totale dans l'incorporation des diverses mécaniques liées à la progression du jeu et à la découverte de son univers, riche, étonnamment bien construit et dont l'évolution du level-design et de la narration reflètent avec une certaine adresse les progrès du joueur. Hyper Light Drifter est un jeu que l'on peut sans grande difficulté rattacher au chef d’œuvre de Miyamoto. Le concepteur, Alex Preston, revendiquera d'ailleurs suffisamment cette parenté pour en faire un objet marketing en plus de l'esthétique visuelle attachante de son travail. Le plus angoissant étant sans l'ombre d'un doute l'idée que ce jeu revendique une appartenance à l'ère 16-bits par son gameplay et sa narration. Hors si le game-design global ressemble à celui de A Link to the Past, nous sommes très loin d'égaler le travail narratif et constructif proposé par le Hyrule de 1992. Hyper Light Drifter est un jeu indé de 2016 et ça se sent.
Le problème fondamental c'est que Hyper Light Drifter, même si il se fonde comme un pastiche très honnête du bonhomme en vert, ne propose rien de plus et ne livre aucune forme d'originalité à son ensemble, si ce n'est une apparence visuelle aux teintes criardes et aux animations travaillées. On ne sait pas trop ce que l'on fait ici, faute d'une narration cryptique incroyablement pompeuse, et bien que le jeu soit agencé de manière suffisamment claire pour ne pas perdre son interlocuteur (une zone centrale punko cocorico et quatre directions pour quatre zones bien à part et un boss au bout.), il ne crée pas la surprise et c'est bien dommage car le potentiel du jeu on le ressent à chaque putain d'instant. Le truc c'est que ce potentiel sert un peu de carotte au joueur , le game-design n'évolue presque pas, on ne trouve pas réponses à nos questions, on finit par ne plus croire à son univers et encore moins à la qualité de son game-design faute d'une répétitivité de ses éléments de level-design, de l'omniprésence des mêmes artifices de jeu, de l'absence d'une caméra intelligente, et d'un modèle de jeu à l’esthétique illisible, complétement inadaptée à son gameplay.
Alors attention je critique plutôt en mal le jeu mais c'est bien pour illustrer une certaine déception à l'égard d'un titre vendu comme l'un des meilleurs jeux indé de 2016. Hyper Light Drifter est un bon jeu, pas un très bon jeu mais un bon jeu quand même, avec une esthétique et un gameplay alléchant, une progression rythmée et sympathique et un ensemble global résolument cohérent et travaillé. Le jeu a un potentiel gâché certes mais offre malgré cela une expérience agréable. Malheureusement cet ensemble ludique ne réinvente rien, s'embourbe dans l’exécution des nombreux emprunts qu'il se targue de véhiculer, et transforme vos attentes en d'amères constats. On en a surtout fait des caisses dans les hautes sphères ,faute d'un matraquage stupide à coup de renouveau du Zelda-like. C'est quand même dommage, j'ai eu presque l'impression de jouer à Zelda mais sans le génie derrière la franchise. A faire, mais pas à retenir.