J'avais trouvé le premier Just cause bien naze. Alors pourquoi essayer tout de même ce second opus ? La présence d'une démo et les conseils d'un ami ont suffit. Je commence dans un désert assez vilain, je tire avec un pétard un peu faiblard, j'apprends à utiliser tant bien que mal un certain grappin et il s'avère que c'est amusant. Je fais sauter une antenne tout en tuant une dizaine de soldats, puis je m'élance dans le vide, je plonge, je sors mon parachute, j'atterris sur une voiture, je la vole, j'écrase des soldats, l'alerte est lancé, je récupère un bazooka, j'entre dans une base, je m'agrippe à un hélico avec mon grappin, j'éjecte le pilote, je fais tout péter. Ce fut amusant. Je profite donc d'une promo pour prendre le jeu.

Pour faire simple, Just cause 2, c'est la même chose que le 1, mais en bien. Plus précisément, c'est une sorte de mélange entre EDF 2017 pour les combats et Far Cry 1 pour l'île. En effet, Just cause 2 est un jeu bourrin où le but est de tout faire péter, ni plus ni moins. Comme dans n'importe quel autre jeu vidéo me dira-t-on, sauf que pour le cas de Just cause 2, c'est un aspect totalement assumé. En effet, notre héros, Scorpion, dois semer le chaos sur l'île de Panao afin de faire sortir une certaine personne de sa cachette. Il doit aussi mener son enquête et s'attirer la sympathie des différentes factions de l'île, qui « travaillent pour le bien être du peuple opprimé ». Et oui, quand Scorpion mène l'enquête, ça donne des milliers de milices mitraillés, des tas de bases militaires détruites, des silos de pétroles explosés, des gazoducs pulvérisés, des explosions à la chaine... Un véritable festin de « pan pan boum boum » s'étalant sur 600 km² où on peut commander à tout instant tout un lot d'arme et de véhicules en tout genre, que ce soit des voitures, des bateaux, des hélicoptères ou des avions. Et le grappin dont on dispose fait en quelque sorte office de super pouvoir utile à tout moment, comme par exemple tirer un ennemi dans le vide ou atteindre des points difficiles d'accès. Vu comme ça, Just cause 2 semble être le jeu pop corn grand spectacle ultime. C'est un peu ce qu'il est. Le jeu assume totalement son côté défouloir complètement décalé avec son univers nanar, mais on peut lui reprocher une certaine « répétitivité ». Argument généralement choc pour descendre un jeu quel qu'il soit, souvent utilisé car plus discret qu'un simple « ce jeu est chiant ». Pourquoi Just Cause 2 serait répétitif ? Le long du jeu, on bute des soldats à la chaine, on accomplit des missions, on prend d'assaut des bases, on fait tout péter, et grosso modo voilà. Les missions données par les différentes factions de l'île durent maximum 5 à 10 minutes, le temps de détruire quelques installations à plusieurs centaines de milliers de dollars, la routine. La réalité maintenant, c'est que si Just cause 2 aurait voulu évité cette fameuse « répétitivité », il n'aurait pas fallu rajouter quelques séquences de QTE en plus ou des mini jeux débiles de ci de là, ni même réduire la durée de vie à 3 heures, mais avoir un peu plus de finesse dans son gameplay.

Et pourtant, il y'en a déjà un soupçon dans Just Cause 2, notamment dans l'utilisation du grappin qui permet de réaliser diverses astuces qu'on apprend le long du jeu. Ce n'est pas si fréquent que ça dans un jeu « bac à sable » d'avoir ainsi une certaine amélioration dans notre façon de jouer (au contraire d'un GTA par exemple). En revanche, ce n'est pas suffisant. Déjà, les missions de capture de base sont vraiment toute identiques : vous avez une troupe avec vous dont un technicien qui ne doit absolument pas mourir. Vous arrivez à la base, mais attention, la porte est fermée. A vous de l'ouvrir ! Puis, attention, il y a des snipers, à vous de les neutraliser ! Puis enfin, on arrive au point de contrôle où le technicien bidouille un ordinateur. On doit alors le protéger d'une slave d'ennemi qui arrive voir deux, puis, le boss, le général de la base arrive à bord d'un véhicule, en général un hélico. Une fois ce dernier maitrisé, la mission est gagné. Strictement toutes les missions de capture de base suivent le même schéma. Heureusement, les bases ayant une architecture différente, on peut supposer tout de même qu'il y a des changements. Là encore, ce n'est pas suffisant, car les bases se ressemble toutes malgré tout. Cette impression est encore plus forte à cause du grappin qui nous permet trop facilement de surmonter le moindre mur ou obstacle. Just cause 2 s'inspire un peu de Far Cry 1 pour son scénario nanar et son île, mais il aurait dut aussi s'inspirer de son approche du level design, c'est-à-dire une succession de base militaire certes, mais avec un level design à chaque fois très différents, et qu'on était forcé de prendre en compte car on ne pouvait pas simplement survoler le moindre obstacle ou piège. C'est d'autant plus vrai que les ennemis de Far Cry 1 avaient une intelligence artificielle assez poussé, ce qui corsait d'avantage l'affaire. Dans Just Cause 2, c'est trop simple, car les ennemis sont trop bêtes. Parfois, leur intelligence bug complètement, si bien qu'ils restent sur place à ne rien faire. De plus, les gunfights ne sont pas subtile pour un sou, rappelant même ceux d'EDF 2017 ou de Freedom Fighters. Rajoutez à ça le fait que le grappin est trop puissant et que les morts soient très peu pénalisante, et vous comprenez que Just cause 2 se joue avachie dans son fauteuil, l'esprit quelque peu évasif. Est-ce un mal ? Après tout, le jeu ne cherche rien d'autre qu'à être un défouloir décomplexé avec des scènes d'actions grand spectacle et beaucoup de liberté. Le problème, c'est que le jeu a oublié d'avoir un peu plus de profondeur que ça au passage, surtout lorsque les autres missions des factions ne sont pas beaucoup plus différentes. Just cause 2 est défoulant mais rarement viscéral, le voilà le problème.

Mais Just Cause 2 est décomplexé. Le terrain de jeu est vraiment immense et assez bien pensé. En effet, il s'avère que l'île a son coin forêt, son coin montagne enneigé, son coin désert, son coin grande ville... Ca permet de changer de décor et aussi de terrain de jeu, et ce, en quelques instants grâce à l'évacuation d'urgence. L'ambiance film nanar avec scènes improbables et dialogues ridicules a un certain charme aussi, qui permet de bien cerner les intentions du jeu. Le jeu est assez joli aussi au vu de la taille du terrain. Chose étrange pour un jeu, il n'y a pas tellement de coin plus « beau » qu'un autre. Ainsi, si je voulais prendre une photo du jeu particulièrement belle ou au contraire vilaine, ça serait très difficile, tant le jeu est « régulier » graphiquement parlant. Il bénéficie cependant d'un effet de changement climatique et d'un cycle jour/nuit particulièrement réussi.

Bref, bien qu'imparfait, Just Cause 2 reste un terrain de jeu où il fait bon s'y défouler. Peu subtile, le jeu vise avant tout le grand spectacle con-con plutôt qu'un gameplay très sophistiqué. Et au fond, pourquoi ? Cet aspect du jeu est très réussi, et c'est pourquoi je le recommande, surtout maintenant qu'on peut le trouve à prix raisonnable. Sans doute pas le jeu qui va rester graver dans nos mémoires car il nous aura procuré des sensations absolument extraordinaire, mais un jeu apéro très efficace.
leo03emu
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Steam Starter pack et Les jeux d'été

Créée

le 7 mars 2011

Critique lue 606 fois

2 j'aime

leo03emu

Écrit par

Critique lue 606 fois

2

D'autres avis sur Just Cause 2

Just Cause 2
Bunzer
5

Bon les mecs, faut choisir, le fond ou la forme ? La forme chef !

Just cause 2, c'est un peu l'exemple parfait de la coquille vide. Ce jeu vous offre une map gigantesque histoire d'avoir un bon argument de vente derrière la boîte en affichant en gras la superficie,...

le 13 sept. 2012

11 j'aime

Just Cause 2
Fiaxhs
8

Critique de Just Cause 2 par Fiaxhs

Le fun de GTA sans le côté frustrant. Un superGTA, aucun scénario, une VF nanardesque et des centaines de façons de tout faire péter. J'aime

le 6 mai 2010

8 j'aime

1

Just Cause 2
Shadowcat69
4

Je me suis fait chier.

Ah ben oui autant le dire clairement, j'ai fait le jeu et honnêtement j'ai pas envie de le recommencer. Certes c'était fun d'accrocher les gardes sur des bombonnes de gaz que l'on allume pour voir le...

le 5 avr. 2011

6 j'aime

Du même critique

BioShock
leo03emu
5

Critique de BioShock par leo03emu

Haaaa, Bioshock. Sans doute le jeu le plus hypée de 2007. Fausse suite de System Shock 2 (sortie en 1999), jeu dont seul d'irréductibles vétérans se souvenaient alors, Bioshock a lui au contraire...

le 14 nov. 2010

42 j'aime

7

Mass Effect
leo03emu
5

Critique de Mass Effect par leo03emu

Avant toute chose, je tiens à préciser que c'est mon premier jeu Bioware, donc je ne ferais aucune comparaison avec des Baldur's gate ou des kotor. Toujours est il que Bioware est réputé pour ses RPG...

le 16 nov. 2010

31 j'aime

7

Civilization IV
leo03emu
10

Critique de Civilization IV par leo03emu

Civilization, c'est un peu un genre à part. Mais si on doit le définir, alors, disons que c'est un jeu de gestion au tour par tour avec une dimension stratégique importante. Civilization, c'est aussi...

le 23 déc. 2010

28 j'aime