Killzone c’est une série exclusive à Sony que peu de joueurs aiment, mais que moi j’adore. On la compare souvent à tort à HALO du fait de l’opposition évidente de deux FPS first party. Mais il n’en est rien, ou du moins, il n’en était rien. Si les deux épisodes PS3 de la série de Guerilla Games ont su tirer leur épingle du jeu malgré le badbuzz lancinant du deuxième opus; ce premier épisode PS4 s’avère particulièrement déceptif.
Je vous le dis sans détour. moi je suis un fan inconditionnel de la franchise Killzone. Je ne saurais vous expliquer pourquoi, mais je me suis pris d’une passion pour l’univers de cette série. Tout le lore de Killzone m’est familier, et j’en apprécie la démarche réaliste qui imprègne l’univers de ce jeu de SF pure et dure. Pour tout vous avouer, je pense que je suis un énorme fan de Guerilla puisque j’avais à l’époque adoré le Shellshock Nam’67 sur PS2 tout comme le Killzone Libération sur PSP qui était une adaptation bien pensée pour le support.
Alors forcément, il me tardait de me lancer dans cette aventure nouvelle génération, pas seulement pour la promesse technique, mais aussi pour connaître la suite d’une histoire que nous avions laissée en suspens. En effet, pour ceux qui s’intéressent à l’histoire de Killzone, le troisième épisode avait mis semblait-il un point final à la guerre qui faisait rage entre l’ISA et les forces Helghasts. Mais Guerilla a eu l’idée fort pertinente de lancer une guerre froide entre les deux factions historiques. Pertinente car Guerilla n’a jamais caché transposer la seconde guerre mondiale dans un contexte futuriste, et compte tenu que la guerre pris fin par une explosion titanesque, il était logique de voir Guerilla poursuivre dans cette transposition de notre propre Histoire. Et le fait est qu’un tel postulat avait de quoi attiser ma curiosité, car promis à des changements radicaux en matière de gameplay. En effet, on ne joue plus un soldat parmi une escouade de l’ISA, mais un Shadow Marshall du nom de Lucas Kellan. Dans ce contexte de capitale coupée en deux par un mur, il était facile de s’imaginer agent double dans le Berlin du rideau de fer.
Et malheureusement, il n’en est rien. Le gameplay a malgré tout changé, et pas vraiment pour le mieux. On se retrouve la plupart du temps seul, dans des séquences au rythme plus soutenu mais où nous sommes toujours aussi lourd à manier. La lourdeur de Killzone qui faisait autrefois tout son charme de par le réalisme des situations contrairement aux sauts de cabri d’un Halo, devient immédiatement exaspérante car elle ne s’appliquent par à la rythmique de cette nouvelle manière de jouer. Car Guerilla a décidé sans raison aucune de pomper allègrement Crysis avec ses différentes options, sauf qu’à la place d’une combinaison high-tech, nous sommes accompagné d’un drone. « Ils ne verront pas le rapprochement » se sont-ils probablement dit chez Guerilla lors de ce brainstorming. Et le plus triste c’est que ce n’est même pas bien implémenté. Très tôt dans l’aventure, on peut utiliser une tyrolienne. Pratique pour se servir de l’environnement afin de contourner un obstacle ou trouver un spot de tir optimal me direz-vous? Et bien malheureusement le level design n’est que trop rarement pensé pour utiliser cette technique. Et pour cause ! Combien de fois m’est-il arrivé d’utiliser la tyrolienne pour me retrouver coincé dans un endroit d’où je ne pouvais absolument pas m’échapper, m’obligeant à relancer toute la séquence ! Les autres options du drone sont pensées pour le combat, et au final on ne l’utilisera qu’occasionnellement tant le drone est con comme la lune. Pour vous donner un exemple, vous désignez un ennemi à étourdir, le drone va se déplacer, mais il va lancer son attaque étourdissante à l’endroit que vous aviez désigné il y a cinq secondes, pas sur l’ennemi qui a bougé depuis… Non mais sérieusement….
Avec des environnements tantôt en arène à la Crysis, tantôt en couloirs sans le moindre intérêt, Killzone Shadow Fall peine à se trouver une identité. Il n’exprime jamais ses nouvelles intentions par des propositions concrètes, et déroute le fan de la franchise qui ne sait jamais véritablement sur quel pied danser. Pire encore, la mise en scène, autrefois atout majeur de la série, s’est épuisée comme peau de chagrin sur cet épisode au point que ça sent constamment le jeu rushé pour sortir au lineup, contrairement au deuxième épisode qui avait été annoncé en même temps que la console, et qui avait pris son temps pour sortir pour un résultat que je trouve encore aujourd’hui exemplaire. Les cinématiques inengine qui mettaient le joueur totalement dans l’ambiance par des mouvements de caméra réalistes et la mise en place d’un esprit de groupe, oubliées. Non, Killzone Shadow Fall c’est en grande majorité des cutscenes dans le moteur du jeu, toujours en vue fps, expédiant les informations comme une envie de pisser, sensation exacerbée par les coupures brutales desdites cutscenes. Honteux.
Guerilla avait là une proposition intéressante à creuser dans l’univers qu’ils ont créé et dont je suis particulièrement fan. Certainement par obligation de sortir le jeu au lineup de la console, Killzone Shadow Fall est une copie bien trop vite torchée, qui affiche des ambitions qu’elle ne tient jamais, et qui s’oublie au sein de sa propre licence. Un épisode à vite oublier. Guerilla, j’attends un véritable KILLZONE 4.

Anfalmyr
4
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le 15 mai 2015

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Anfalmyr

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