Test de lightningamer.com : Lego Le Seigneur des Anneaux : Un Lego pour les gouverner tous (PC)
Après un excellent Lego Batman 2 DC Super Heroes, Traveller’s Tales était attendu au tournant avec son opus consacré à la trilogie du Seigneur des Anneaux. Malgré des dates de sorties entre les deux assez proches, le développeur nous sort le grand jeu.
Si les jeux LEGO basés sur Star Wars, Pirate des Caraïbes, Harry Potter ou encore Indiana Jones ont globalement tous été d’une grande qualité, c’est surtout grâce au monde ouvert et aux personnages dotés pour la première fois de la parole de Lego Batman 2 DC Super Heroes que Traveller’s Tales avait frappé fort en juin 2012. Alors forcément, lorsque ce même développeur prévoit un jeu retraçant l’intégralité du Seigneur des Anneaux pour le 23 novembre, la date est surveillée à la fois par les fans des jeux LEGO, mais aussi par ceux de l’univers de Tolkien et par extension, de Peter Jackson.
Reprenant donc le principe agréable de monde ouvert, le jeu nous permet de revivre et de jouer les scènes clés des trois films, mais pas que. Si au début du jeu on est forcément obligés de suivre l’ordre chronologique des évènements dans des zones instanciées (la bataille contre Sauron, puis la Comté, puis la fuite des cavaliers noirs, puis Bree…etc.), une fois l’une d’elles terminée, la région où elle se déroulait devient accessible via une carte de la Terre du Milieu. Il vous sera alors possible de vous balader dans les environs et de les fouiller, à la recherche d’objets, de plans, de briques cachées ou encore de quêtes secondaires.
Car c’est là l’une des grandes nouveautés de cet opus, cet aspect un peu plus RPG. Des personnages donneurs de quêtes secondaires vous demanderont de retrouver ou de fabriquer des objets (à l’aide de plans et de briques de mithril) et un inventaire fait son apparition. Tous les objets fabriqués sont utilisables par tous les personnages et disposent de capacités qui vous permettront de terminer à 100% les niveaux et de résoudre tous les puzzles et énigmes. Par exemple, au début seul Legolas peut tirer avec son arc sur les cibles en l’air, mais une fois l’arc en mithril fabriqué et équipé, n’importe qui peut s’improviser archer.
De nouvelles idées pas parfaitement développées, mais vite pardonnées !
Cette nouveauté est extrêmement sympathique, mais pas totalement maitrisée. En effet, qu’il s’agisse des quêtes ou de la fonction des différents objets rien n’est jamais très clair ni précisé. Pas de journal de quête pour se souvenir des actions à réaliser ni de descriptif des objets avant de sacrifier de précieuses briques de mithril pour les fabriquer… c’est dommage ! De même, le système de téléportation dans la Terre du Milieu via des statues (qui indiquent aussi les points d’intérêt de la zone) et celui de GPS pour se diriger ne sont pas parfaits, mais on s’en contente bien et on oublie très vite ces petits défauts.
Le reste du gameplay change peu. On passe une bonne partie du jeu vu du dessus/côté à taper sur tout ce qui nous passe sous la main (objets, ennemis, alliés…), à construire d’autres objets et à résoudre des puzzles et énigmes pour avancer et récupérer des briques, plans et objets. C’est rarement bien dur et la mort n’est pénalisée que par une perte de pièces (pièces qui servent à acheter de nouveaux personnages). Néanmoins, quelques scènes rafraichissantes sont là pour varier un peu de cette vue classique. On pourra citer par exemple la vue à la première personne lors du duel Gandalf/Saroumane ou encore celle à la troisième personne avec Theoden lors de la charge hors du Gouffre de Helm. Le level design, tant en zone instanciée qu’en mode monde libre, est globalement bon.
Si nous téléchargeons, nous Frodon…
Les puzzles sont rarement compliqués disais-je, et pourtant ils s’avèrent souvent frustrants, notamment en début d’aventure. En effet, en monde ouvert ou dans une zone instanciée, on possède rarement directement les bons objets ou personnages pour accéder à certaines zones ou résoudre tel problème. Certes, ceci à l’avantage d’augmenter sensiblement la durée de vie puisqu’une fois le jeu terminé vous devrez revenir en arrière pour terminer à 100% les niveaux, mais sur le coup, on est frustré de terminer un niveau avec ce sentiment d’avoir loupé la moitié des objets cachés. D’ailleurs, il vous faudra une douzaine d’heures pour jeter l’Anneau Unique dans le Montagne du Destin (ce qui représente environ 30% du jeu total).
L’aspect coopération fonctionne très bien grâce à un écran splitté bien pensé, mais seulement disponible en local. Il est même possible de se trouver à deux endroits totalement différents de la Terre du Milieu et de faire ce qui lui plait chacun de son côté ! De même, lorsque des évènements se déroulent en simultanée (la fuite des Hobbits contre les cavaliers noirs et Gandalf contre Saroumane par exemple), en solo ils s’enchainent les uns à la suite des autres, mais en coopération l’un des joueurs incarne Gandalf et l’autre les Hobbits. Lorsque les ennemis et objets sont nombreux, il est possible de se perdre un peu à l’écran, mais dans l’ensemble la coopération vaut le coup et améliore encore l’expérience de jeu.
Nous Sauron vous convaincre
Mais ce qui frappe vraiment dès les premières minutes de jeu, c’est ce respect hallucinant de l’œuvre. Chaque dialogue, situation, et même plan sont identiques aux films. Quelques micros changements justifiés sont là pour rendre certaines scènes plus jouables, mais dans l’ensemble, rarement un jeu n’aura été si fidèle à son équivalent sur la toile ! De plus, dans la pléthore de personnages à débloquer certains sont issus des livres (Gil-galad ou Tom Bombadil par exemple). Bien évidemment, certaines cinématiques possèdent cette touche et cet humour LEGO qui s’avère la plupart du temps drôle sans être lourdaud. On rit même parfois franchement à certains clins d’œil, comme lorsque ce garde du Rohan nous donne une quête car il a pris une flèche dans le genou au Gouffre de Helm…
Toujours dans le registre du respect des films, les musiques originales sont présentent pour notre plus grand plaisir, ainsi qu’une partie des voix françaises (Gimli, Galadriel, Frodon…etc.). Pas toutes, c’est dommage. Et, comme les films, c’est beau. Le nouveau moteur fait des merveilles et le mélange LEGO/décors réalistes est extrêmement efficace et flatte la rétine. La profondeur de champ est impressionnante pour un tel jeu et la fluidité n’est jamais mise en défaut. Les animations des personnages sont réussies et reprennent même les mimiques des acteurs. C’est tout simplement quasi-parfait au niveau technique. Seuls quelques petits bugs de collisions et zones un brin vides viennent ternire un peu le tableau, mais c’est vraiment histoire de chipoter.
Les Lego (ne) lassent pas
Que dire de plus si ce n’est que LEGO : Le Seigneur des Anneaux est le meilleur jeu LEGO à ce jour ? Celui-ci suinte la passion pour les briques en plastique et l’œuvre de Tolkien que les développeurs ont utilisé pour créer cet opus. La durée de vie, le respect des films, l’aspect graphique, tous ces points frôlent la perfection. Les nouveautés un peu plus RPG sont sympathiques, mais malheureusement pas complètement maitrisées et manquent un peu de maturité pour convaincre pleinement. Et pourtant, arpenter la Terre du Milieu comme on l’entend est tellement agréable qu’on ne saurait que trop conseiller ce jeu aux fans de Tolkien ou de LEGO, tant l’aventure vaut le coup.
