Limbo
7.5
Limbo

Jeu de PlayDead, Arnt Jensen, Dino Patti et Jeppe Carlsen (2010PlayStation 3)

Dans la plus totale obscurité, je me redresse péniblement…sortant de ce fait d’une bien étrange léthargie…Une seule pensée viens alors frapper mon esprit embrumé, je dois la trouver.

Comme un air de déjà vu…ou pas
Limbo ne s’encombre pas d’une quelconque volonté d’introduire de façon spectaculaire son propos, après avoir appuyé sur le bouton start, notre avatar de pixels se redresse et notre aventure commence. Dès les premières minutes, on se rend compte qu’on a à faire à un jeu de plate-forme 2D canonique répondant aux mécaniques bien huilés de ce genre qu’on ne présente plus. Mais réduire Limbo à cela serait bien mal appréhender son sujet. Ce jeu n’a de cesse de distiller allégrement une atmosphère malsaine et sombre qui nous montre bien la volonté de PlayDead de faire un jeu 2D mature et « différent » . Les énigmes sont dans l’ensemble assez similaires à ce qu’on à l’habitude de voir dans ce genre de jeux de plateaux un peu plus « cérébraux », mais ça c’est uniquement dans le fond…car la forme n’a vraiment rien de très politiquement correct. Pour illustrer cela, prenons une séquence pas très loin du début de jeu (au vu de la durée de vie rikiki la quasi-totalité des séquences peuvent se sentir concerné), une araignée gène votre progression, vous avez remarqué qu’un peu avant sur une branche était « gentiment » posé un piège à loup…Vous devez alors attendre que ladite araignée tape brutalement le sol deux fois de suite pour qu’il tombe. Puis vous allez le chercher pour sectionner les pâtes de la bestiole pour qu’elle s’enfuie . Tous les canons du genre sont rendus atypiques par cet habillage morbide et presque dérangeant des modus operandi maints et maints fois rencontrées dans vos anciennes expériences vidéoludiques.

Un pari risqué
Bon, PlayDead a pris des risques en développant un jeu entièrement en « noir et blanc », mais c’est là que se cache toute la magie de ce titre nimbé de son aura de jeu « indé » . Comme c’est souvent le cas dans le jeu de plate-forme « indé », on aurait pu s’attendre à un simple hommage à l’ère du jeu de plateaux 8 ou 16 bits. Mais son ambiance malsaine au possible et à la maturité troublante de violence, finit de mettre cet œuvre au panthéon des jeux à forte personnalité. Il suffit de regarder les morts bien crades du protagoniste, qui je le rappelle est un gosse comme tous les opposants et adjuvants parsemant votre bien étrange périple(Mais WTF !!!! C’est des fous ces gens…Ils ont un trauma avec Hansel et Gretel et le Petit Poucet…O_o). Une bien étrange cruauté permanente qui souille tous les acteurs de ce jeu. Jeté sans ménagement dans l’aventure nous nous retrouvons à errer dans un monde ou vos réflexes et vos méninges sont vos seuls amis… Le son joue un rôle essentiel dans votre périple. Pas à cause d’envolée lyrique de toutes beautés ou autres artifices de mise en scène visant à sublimé l’expérience comme dans le sémillant Braid…Car ici, il sera très rare d’entendre résonner une quelconque mélodie, et pourtant votre ouïe sera souvent votre bien le plus précieux(Surtout dans le stage bonus que l’on débloque après avoir eu tous les œufs disséminés dans le jeu). Cliquetis, bruits de roues dentées et autres joyeux sons vous permettront d’échapper à certains pièges ou de calculer les timings pour survivre à d’autres. Le design général de par son choix de non-couleurs propose une aventure monochromatique qui pourrait s’avérer lassante…Mais vous allez aller de la forêt, à une espèce de ville industrielle en ruines, ce qui propose un renouveau graphique sommaire mais suffisant…

Un peu de technique
Bon c’est un jeu 2D tout ce qu’il y a de plus 2D, à part de petites animations en arrière plan bien sympathiques pas de quoi faire pleurer votre écran HD (En revanche, l’animation de l’araignée est troublante de réalisme…C’est awesome). Par contre, rien à redire sur la direction artistique, c’est diablement « beau » et ténébreux comme la cape d’un justicier dépressif . L’ambiance morbide et gênante possède son lot de cadavres et autres réjouissances du même acabit. Le level design est ingénieux et vicieux et regorges de petits pièges bien retors qui mettront suffisamment vos nerfs à rude épreuve, sans pour autant vous proposer un challenge masochiste comme un Super Meat Boy. Le bas blesse pour la très faible durée de vie, mais au final on est devant un jeu en téléchargement à un prix plus qu’abordable et franchement y’avait pas besoin de plus vu la qualité du repaly-value.
Roxassanctuary
8
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le 9 févr. 2013

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Roxassanctuary

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