Little Nightmares
7.2
Little Nightmares

Jeu de Tarsier Studios et Namco Bandai Games Inc. (2017Nintendo Switch)

Little nightmares (+ The secret of the maw) : Le joueur incarne Six, une jeune fillette malingre qui tente de s'enfuir d'un navire-prison dans lequel rôde d'étranges créatures qui ne souhaitent que manger des enfants.

Voilà pour l'atmosphère du jeu, qui parvient à créer une ambiance totalement dingue.

Proche d'un univers de Miyazaki, les créatures qui souhaitent attraper et croquer Six (puis le Fugueur pour l'extension) font fortement penser à ces personnages aux proportions étranges que l'on retrouve parfois chez le réalisateur. Un concierge aveugle aux bras surdimensionnés, des sangsues noires et visqueuses, des adultes morfales et obèses sans cou, un cuisiner crasseux et sanglant...
Et pour se défendre, Six dispose... D'un briquet. Et de la possibilité de marcher un peu plus doucement, ou éventuellement de courir pour tenter de s'échapper in-extremis lorsque la situation l'exige.
Autant dire que le joueur est dans un état de vulnérabilité évident, et cette incapacité à se défendre à minima génère de l'angoisse. C'est très bien trouvé !

Ce sentiment est accentué par l'univers graphique très sombre, tout en jeu d'ombres et de lumières, dont les décors peuvent dissimuler à n'importe quel moment un ennemi mortel. Les 5 chapitres qui composent l'histoire de Six, et les 3 de l'extension, disposent d'univers bien à eux, différents, soignés, mais toujours, toujours oppressants.
D'autre part, l'ambiance sonore est d'une efficacité redoutable. N'allez pas chercher la BO du jeu, l'ambiance est composée pratiquement intégralement de grincements, de hurlements, de bruits d'objets qui tombent, de mastications... J'ai fait le jeu pratiquement intégralement au casque. J'étais pétrifié.

A charge au joueur de trouver la solution pour sortir de chaque pièce, pour éviter les créatures. Dans l'extension il est même possible de se faire aider par des Mômes, tout aussi chétifs et faibles, mais dont le nombre permet de grandes choses.

Attention, le jeu est d'une tristesse phénoménale. Incarner des enfants amaigris que la folie commence à toucher du doigt, et dont la seule raison d'être est de servir de repas à des adultes gras, laids, difformes et repoussants, ce n'est pas gai tous les jours. Et ça ne se termine pas toujours bien. Certaines conclusions de chapitres sont d'un glauque... C'est glaçant.

A noter que l'histoire de l'extension recoupe l'histoire de Six, accédant à des lieux identiques à quelques reprises, mais de façon différentes, et en laissant l'endroit dans l'état dans lequel Six le trouvera en arrivant plus tard. Très bien joué !

Cependant, le principal défaut du jeu réside dans son gameplay. Cette sorte de fausse 3D avec une petite profondeur de champ pour le déplacement (à la façon d'un Street of Rage) n'est pas toujours heureuse, loin de là. A plusieurs reprises, certains passages délicats obligent le joueur à se déplacer sur un tuyau ou une poutre fine, avec une caméra lointaine, et les chances de chuter sont alors proches des 100%, le jeu n'ayant pas prévu de garde-fou.
D'autres passages sont rageant également car on se rapproche d'un die and retry, uniquement pour comprendre la mécanique d'une pièce. On peut l'entendre, mais on pardonnera difficilement la longueur des temps de chargement entre chaque morts.
Deux passages de l'extension sont aussi pénibles qu'inutiles : attraper un Môme qui court en rond dans un tas de charbon s'avère fastidieux, ainsi que pratiquer à l'élimination d'ombres d'enfants à l'aide d'une lampe torche. Le jeu n'est clairement pas prévu pour des passages comme ceux là.
Enfin, j'ai dû recharger deux fois le jeu car j'étais bloqué. Après avoir consulté une solution, des évènements particuliers ne se produisaient pas pour me faire avancer.

Pour conclure, on a un "petit" jeu pratiquement parfait, avec un univers soigné et une ambiance très engagée. Aussi flippant que son titre est innocent. Une très belle réussite qui se boucle en 5-6 heures.

Baron_Samedi
8
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Créée

le 14 mai 2020

Critique lue 57 fois

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Baron Samedi

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