Max, fuyant les démons du passé, roule à toute allure dans les Terres Désolées à bord de son Interceptor. Mais voilà qu'une bande de Warboys surgit et le dépouille de son bien. Le temps de coller une tronçonneuse dans le crâne de l'immense Scrotus, fils d'Immortan Joe, et Max se retrouve dans le désert sans voiture. Par chance, il fait la connaissance de Chumbucket, un bossu habile mécanicien qui ne rêve que de construire sa Magnum Opus, une voiture qui va devenir la fidèle alliée de Max dans cette aventure puisque l'Interceptor a été démantelée et envoyée dans les bras d'un Scrotus qui a, paraît-il, survécu à sa rencontre avec Max. Dès lors, Max va parcourir les Terres Désolées à la rencontre de personnages plus fous et plus désespérés les uns que les autres, démanteler les hordes de Scrotus et tout faire pour récupérer un moteur V8 qui lui permettrait enfin d'aller vers les plaines du silence...


Dire qu'on rêvait d'un jeu vidéo "Mad Max" après avoir vu la claque "Fury Road" est un euphémisme. Et nous voilà donc gâtés, parcourant durant des heures et des heures de jeu un désert aux décors variés qui nous mènera jusque dans les entrailles de Pétroville, aperçue et mentionnée dans "Fury Road". Au niveau de l'histoire, c'est comme d'habitude avec "Mad Max", on ne s'encombre guère de trop d'artifices, on file à l'essentiel. On fouille des épaves, on vole un camion, on transporte de la marchandise en plein désert, on attaque des convois et on roule, roule, roule... Bizarrement malgré le fait que certains objectifs secondaires soient répétitifs, on prend un immense plaisir à s'immerger dans l'ensemble. Plus on joue à "Mad Max", plus on y devient accro. Il faut dire que la variété des décors fait un joli contrepoint à la répétition des missions. Chaque camp de Scrotus que l'on attaque et dans lequel on s'infiltre pour détruire des puits de pétrole, massacrer des warboys ou affronter des Caïds (qui s'appellent Gueule de Fion ou Tord-boyaux) est différent. Certains sont nichés sur des falaises, d'autres sur des ponts, d'autres dans des carcasses d'avions. De quoi s'occuper à l'es explorer et à admirer la diversité d'un univers qui se résume pourtant au désert. D'ailleurs quand on parle de désert, il est à souligner que les meilleurs moments du jeu se situent dans les Dunes où le sable a recouvert tous les anciens bâtiments de la civilisation. Ainsi, une église enterrée sous le sable ou un aéroport niché de Vautours prennent des allures angoissantes, dignes du meilleur du registre post-apocalyptique.


Car il faut bien le dire, "Mad Max" est une merveille visuelle. On se retrouve dans un open-world vaste à explorer, fait de régions bien distinctes et qui n'épargne pas son personnage quand il se retrouve en pleine tempête de sable. On en prend toujours plein les yeux avec "Mad Max" et on se régale de chaque décor se trouvant devant nous, ceux-ci étant souvent allègrement agrémentés de cadavres pourrissants et d'ennemis aussi laids qu'impitoyables. Au niveau des personnages, les trouvailles sont également riches, on a vraiment l'impression de se retrouver dans un univers que George Miller aurait aimé nous montrer. Ainsi on croisera Chumbucket, le bossu aux doigts noirs mais également Scorbut, bras-droit sadique de Scrotus ainsi que quelques chefs de forteresse au caractère bien trempé et un animateur de courses totalement illuminé. Et puis il y a Hope et Glory (l'espoir et la gloire), une ancienne concubine d'Immortan Joe et sa fille qui croisent la route de Max et qui lui offrent une échappatoire, un chemin vers un nouveau foyer familial. Mais peut-on reconstruire une famille sur ces Terres Désolées ?


Outre son superbe open-world et ses missions principales pleines de violence, de crasse et de vrombissements de moteur, "Mad Max" prend le temps de donner de l'épaisseur à son anti-héros. Un homme dont la rencontre avec Hope et Glory pourrait changer le destin mais qui a trop de fantômes dans son passé pour se tourner vers l'avenir. En cela, les dernières heures du jeu sont intenses, que ce soit sur le plan narratif ou sur celui de l'action. Avec un climax plein de bruit et de fureur rappelant combien il ne fait pas bon vivre sur ces Terres Désolées, "Mad Max" plonge son joueur dans un monde dénue d'humanité, où le règne du moteur et du carburant domine tout, y compris les relations humaines. Joli prolongement des films de Miller, jeu où le désespoir et la fureur hurlent de toutes parts, "Mad Max" est un des jeux post-apocalyptiques les plus prenants du moment, un véritable cadeau à tous les fans du film auquel on pardonnera les faiblesses, trop plongés dans ce monde de mort et de violence pour y réfléchir à deux fois. Une vraie réussite, en somme.

Alexandre_Coudray
7

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le 3 juin 2016

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