Ainsi s’achève l’épopée Mass Effect. Sept ans après sa sortie, malgré ses controverses, Mass Effect 3 demeure à mes yeux une référence vidéoludique, la conclusion (presque) parfaite d’une aventure de space-opera qui aura marqué, à tout le moins, mon imaginaire de gamer. Que j’ai incarné John ou Jane Shepard, que je me sois orienté conciliant ou pragmatique, peu importent mes choix, les sensations procurées se sont révélées intenses.
Commençons par les inévitables défauts. Oui, la raréfaction des choix dans les dialogues peut faire grincer des dents. Cela dit, il ne faut pas oublier que la plus grande variété du premier opus impliquait parfois des lignes de dialogues absolument identiques. Quelques autres « simplifications » sont également à noter : le côté exploration a hélas disparu par exemple (seule la Citadelle le permet un peu, et la partie à visiter est moins étendue qu’avant).
Mais c’est bien tout ce que j’aurai à reprocher au jeu. La fin si controversée, je m’y suis habitué : d’une part « l’extended cut » comble les trous, d’autre part l’aspect « trois choix servis sur un plateau » n’est pas dérangeant dans le sens où c’est aussi le cas d’autres jeux à choix (Walking Dead, Life is Strange, Deus Ex, …). J’en demeure même ému… Même le dénoncé « manque de conséquences » des précédents jeux, moqués au travers des ressources de guerre, ne m’a pas dérangé, car je trouve quand même qu’il y en a pas mal.
Qu’en est-il des innombrables qualités ? Déjà, le gameplay a encore gagné en fluidité par rapport au précédent opus (jouer en porte-étendard doit aider). Enfin notre personnage semble agile, réactif, vif, si bien que les affrontements en deviennent jouissifs ! L’unique bémol à cela est que la variété d’ennemis est moins prononcée, où tantôt nous affrontons les Moissonneurs, tantôt Cerberus (aussi les Geth dans un certain passage du scénario).
Là où Mass Effect surpasse la concurrence ne réside cependant en son gameplay. Plutôt à la maîtrise de son écriture et à son vaste univers. D’aucuns reprochaient au jeu que des problèmes comme le génophage et le conflit quarien/geth soient réglés aussi « facilement ». L’existence de plusieurs issues possibles, tout comme les directes pistes de solution dans les premiers jeux, menaient à ces conclusions, aussi justifiées par l’urgence de la situation. Cette succession d’événements constitue l’aboutissement de la saga, avec d’intenses moments d’épicness et d’émotions, par exemple lors d’affrontements contre les Moissonneurs ou encore le sacrifice de personnages. Toutes ces variantes, comme mentionnées plus haut, offrent des expériences distinctes mais complémentaires. Comment oublier le vaillant Garrus ? La brave Tali ? L’impressionnant Wrex ? La douce Liara ? Plus tous les équipiers de Mass Effect Des compagnons qui nous accompagnent d’un jeu à l’autre, qui nous enrichissent de superbes discussions…
Les extensions de ce jeu, comprises dans ma note, offrent une autre expérience. Omega échoue à mes yeux à cause de son manque de choix et d’impact, tandis que Leviathan prodigue des informations complémentaires (même sur la fin du jeu). Mais c’est bien le DLC Citadelle, bourré de bon fan-service, qui signe la véritable lettre d’adieu de cette magnifique trilogie. J’ai ri, j’ai pleuré, je l’ai vécue à fond. Bref, je l’ai adorée.