On aurait pas pu rêver pire

Enfin fini MGS V après 75h de jeu, et j'en ressors un sentiment... étrange. Étrange car c'est vraiment la première fois que je ne sais pas quelle note donner à un jeu qui oscille constamment entre le pire et le meilleur.

La réal tout d'abord, qui contient des scènes et des morceaux de scénar totalement percutants, géniaux, épiques, mais qui contient aussi des gros trucs de merde, des moments de gêne assez importants (La musique du dialogue dans la bagnole... ceux qui savent, savent.), des trucs complètement fait à l'arrache.
En parlant du scénar, lui aussi fait le grand écart, entre une histoire que j'ai franchement eu plaisir à suivre, un système de cassette bien foutu (j'ai préféré au codec) qui permet de se farcir 30mn de dialogue quand on veut, des twists bien placés même si un peu beaucoup prévisibles. Ça c'était l'écart cool, maintenant quand je lis dans la presse "la boucle est bouclée" WTF ? Il reste des tonnes de questions sans réponse, la fameuse "chute aux enfers" de big boss est un vrai pétard mouillé, y a quasiment rien qui raccroche le wagon avec Metal Gear. C'est raconté en de-spi dans une timeline à la fin. Le 4eme mur "explosé" on en parle ? C'était un mur en papier crépon ? Bordel.
Quiet c'est de la merde pendant 50h, pis d'un coup le personnage se révèle et c'est super bien.
Les 2 autres personnages "invités" sont bien travaillés pour ma part. Mais Ocelot est vraiment dans son pire jour, il a presque du mal à exister et on lit rien dans son personnage.
De plus j'ai pas retrouvé cette patte "MGS" qui m'a fait tant transporté à l'époque.

Coté graphisme, idem, de nouveau la balançoire entre des passages qui sont vraiment sublimes, et d'autres qui font franchement tiep.

Et enfin coté gameplay, c'est encore une fois amusant puis que le jeu est en même temps génial et nul à chier. Génial dans les missions, qui sont toutes très bien, même les missions secondaires "similaires" qui sont plaisantes à faire, le gameplay d'infiltration en lui même et ce qu'il y a de plus abouti dans l'industrie.
Mais voilà, à vouloir tester des trucs sans connaître, Kojima s'est juste vautré sur ce qu'il ne maîtrisait pas : L'open world de MGS 1 est ce qui s'est fait de pire depuis Assassin's Creed 1 : Aucune vie, c'est vide as fuck, aucun moyen de transport "rapide/amusant", des menus interminables pour voyager ou un fast traval avec des contraites trop chiantes, aucune surprise sur la map, 2 environnements qui aurait franchement pu être plus différents. Les boss, y en a pas beaucoup, la moitié d'entre eux sont complètement nul à chier, l'autre moitié est génial (en particulier en fin de chap 1, cette réal bordel...)

BREF.

Quand je fais le bilan, et ben je sais pas. C'est le pire MGS de la saga, sans conteste. Mais c'est le meilleur gameplay qu'on est vu dans la série. J'ai joué 75h sans m'ennuyer une seule minute. Mais beaucoup de fois je me suis dis "putain c'est vraiment de la merde ça". Le scénar m'a amusé, mais certains points m'ont fâché.

J'ai l'impression que ce jeu, qui a une forte odeur de pas fini, a eu un destin tragique : Celui d'un jeu qui a tout pour être brillant et marquer les esprits comme l'ont fait tous les MGS depuis le 1 (et oui, même le 4, parce qu'en terme de branlette pour fan ce jeu a battu des records), mais à qui finalement il manque un membre.

Cette déformation de naissance résulte de l'accouchement d'un titre dont le papa est un mec un peu trop sur de lui qui voulait s'amuser une dernière fois car visiblement lassé de sa propre saga, et d'une mère qui avait déjà pour plan de se barrer avec la moitié des meubles avant même que le divorce ne soit prononcé, n'en ayant, honnêtement, plus rien à foutre.

Finalement, la vraie phantom pain, elle est chez les fans, comme moi, qui ont vécu depuis l'enfance avec une saga à l'allure de colosse qui se rend compte tout à la fin que son bras gauche est pas assez puissant pour gravir un Olympe pourtant mérité.