Metro 2033 Redux
7.3
Metro 2033 Redux

Jeu de 4A Games et Deep Silver (2014PlayStation 4)

Si tu cherches du bon, passe ton chemin (de fer)

Metro 2033 (ainsi que sa suite) est un jeu dont j’entends parler en bien depuis sa sortie voilà 9 ans. « Un jeu à l’atmosphère de dingue ! » et autres « Le scénar est super prenant ! » ont ponctué mes années, sans que je me penche vraiment dessus car le post-apo, je suis pas fan, quel que soit le medium, et il me faut vraiment un truc qui se démarque pour que je tente le coup, que ce soit dans le design, la narration ou le gameplay… Genre Nier Automata en jeu ou Fury Road au ciné. Un truc qui ait une personnalité forte, et pas juste un filtre gris ou rouille dégueulasse, des bêtes mutantes et des punks SM. C’est pour ça que j’avais pas accroché à S.T.A.L.K.E.R. à l’époque, trop banal dans son domaine en terme de DA.


Bref, 10 ans plus tard donc, au vu de quelques critiques SC et à l’approche de la sortie de Metro Exodus, je me suis quand même dit : « Allez mon gars, la surprise peut être bonne, soit pas si réfractaire didiou ! ». Du coup je me suis pris la version Redux du bousin. Une fois la galette dans la console, je vais comme à l’accoutumée dans les menus et là gros dilemme : je mets le jeu en russe ou pas ? J’y bite rien, mais pour un jeu qui se veut ultra immersif ça peut être cool. Rapide recherche sur internet, il n’y a pas de sous-titres pour tous les dialogues secondaires, donc ça veut dire que mettre le jeu dans la langue de Dostoïevski, c’est perdre une bonne partie du lore, donc d’immersion. Tant pis, on fera sans.


Je lance une nouvelle partie, suis content de voir les choix proposés outre les modes de difficulté, avec un mode Ranger qui donne vraiment envie : zéro HUD, rien ! Je commence, et 10 minutes plus tard abandonne cette partie et en relance une nouvelle : y’a pas de HUD, mais y’a rien pour t’expliquer comment on joue, et vu que le jeu a pas mal de mécaniques qui lui sont propres, c’est un peu galère. On se fera peut-être le Ranger pour un deuxième playthrough.


Donc je relance, mode survie, tranquilou pilou, et je vois pas mal d’idée intéressantes. Le fait de ne pas avoir un gros curseur mais une planche avec une feuille et une boussole, c’est cool. L’histoire du masque à gaz destructible avec les filtres à récupérer, et leur niveau affiché sur mon poignet c’est cool. Le système de batteries à recharger manuellement, ou de pompe à pression pour certaines armes, c’est cool. Et voilà, quelques petits trucs cools, mais dans un jeu où tout le reste est au mieux passable, au pire très chiant.


L’univers mis en place a le mérite d’exister, mais il n’a aucune originalité autre que de se dérouler dans des lignes de métro. Mais des dystopies futuristes en sous-sol on a en a vue d’autre, c’était pas la peine les gars. Ces histoires de factions qui se livrent des guerres entre elles alors que rôdent les bestioles mutantes à l’extérieur c’est pareil, ça sent la resucée à plein nez. D’autant plus quand tous les personnages sont interchangeables, sans une once de charisme, à commencer par notre Artyom, encore un héros muet (alors qu’il parle lors des écrans de chargement, va comprendre). Ajouter à ça un bestiaire absolument lambda avec ces machins qui n’ont aucune personnalité (la seule idée potable est celle des Libraires, mais la technique ne suit pas l’ambition). Du fait de mon choix de langue, je ne tiendrai pas rigueur des mauvais doublages que l’on rencontre parfois (je pense particulièrement à vous les gamins effroyables que l’on rencontre), ne sachant pas ce que ça vaut en VO. Si le world building est fade, l’histoire est quant à elle complètement daubée. Je n’ai pas lu le bouquin, mais franchement, si c’en est directement inspiré pour la trame, ça donne pas bien envie.


A cette narration oubliable, on rajoute un gameplay ultra mou du genou. On enchaîne les couloirs (littéralement), puis hop, on tombe sur quelques mutants. On les déglingue avec des armes qui n’ont aucun feel, on pourrait tirer avec des billes d’airsoft que ce serait la même chose. Jamais eu un fusil à pompe aussi peu conséquent entre mes mains virtuelles. Alors on tue des mutants dans des couloirs, dans arènes, avec nos collègues de la ligne 13, dans une arène à ciel ouvert, dans un couloir à ciel ouvert… On tire, on se fait chier, on veut vite arriver à la fin du jeu histoire de se dire qu’au moins on a pas abandonné en chemin, d’autant plus qu’en 8h ça peut être plié. On notera tout de même que quelques phases de rails shooter (forcément, dans le métro…) viennent ponctuer l’aventure afin de modifier un peu le rythme. C’est pas ça qui sauvera les pots cassés.


Metro 2033 est donc un jeu fade, pas mauvais, juste médiocre. Ses seules bonnes idées se retrouvent étouffées dans une platitude sans nom, que ce soit en termes de narration (qui est censé être le fort du titre) ou de game design et level design. Je pense qu'il n'y aura pas de deuxième playthrough en Ranger. Un jeu moyen, qui me fait dire que dans la version Redux j’ai le Last Light aussi, et que ça sera peut-être pas pour tout de suite.

Frakkazak
5
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le 1 mars 2019

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Frakkazak

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