Mirror’s Edge, un nom à la sonorité douce et parfumée qui me rappelle l’une de mes plus belles expériences du jeu vidéo. Lors de sa sortie en 2007, Mirror's Edge a été une véritable bouffée d’air frais : envoutant, aérien, original et diablement prenant, le jeu m’aura laissé de très bons souvenirs. Malheureusement pour moi et les autres fans de Faith, le titre n’a pas été un franc succès.
Avec des ventes largement en deçà de ce qui était prévu, un coût de production important et des critiques divisées (coucou gamekult), l’espoir de voir la franchise renaitre à travers un nouvel épisode était chimérique pour ne pas dire inexistant.
Et pourtant, contre toute attente, EA a osé le pari fou de relancer la machine en 2016 avec un nouvel opus.
EA a pris le risque de relancer une série destinée à un public de niche...pour finalement faire un nouveau flop monumental.
Il est intéressant de voir à quel point l’histoire à tendance à se répéter.


Mirror’s Edge Catalyst est un reboot. Pas vraiment une suite, pas réellement une préquelle, il s’agit avant tout d’une relecture de l’univers développé dans le premier opus.
Ici nous incarnons toujours l’agile et gracieuse Faith, une messagère qui se ballade de toit en toit afin de vivre en toute liberté au sein d’une société consumériste qui impose en douceur un régime oppressif et sécuritaire.
Comme pour le précédent jeu, Catalyst n’offre pas un scénario des plus alléchants et des plus novateurs.
La seule grande différence notable par rapport à son ainé réside au niveau du background à la fois bien plus dense et bien plus cohérent mais en dehors de ça, l’histoire reste terriblement classique, les retournements de situation sont prévisibles et les dialogues peinent à captiver le joueur.
Pour en rajouter une couche, le jeu nous incite à acheter un BD pour connaitre les raisons de l’incarcération de Faith au début de l’aventure. Un terrible faux pas commercial que j’ai du mal à excuser.
Le scénario de Catalyst est donc fragile, bardé de défauts mais il est important de le souligner : Mirror’s Edge n’a jamais fait du scénario son cheval de bataille, et il ne fallait pas s’attendre à quelque chose de très folichon.
L’intérêt du jeu se trouve ailleurs et en premier lieu dans son gameplay rudement efficace.
Catalyst reprend la même base que son prédécesseur.
Il s’agit donc d’un jeu de plateforme à la première personne où la notion de parkour dispose d’une place centrale.
Ici, c’est l’enchaînement des actions et la vitesse d’exécution qui prime, il est donc inutile de préciser que si vous n’avez pas aimez le premier, vous n’aimerez pas Catalyst car le cœur du jeu reste strictement identique.
Par rapport au premier, Faith est toujours aussi agile mais elle est également beaucoup plus fluide et beaucoup plus légère. Cela fourni une véritable sensation de liberté et de vitesse lors des déplacements.
Tout s’enchaine à un rythme vertigineux et jamais le parkour n’a été aussi dynamique. La prise en main est rapide, intuitive et fun, les déplacements ne sont absolument pas erratiques et la caméra ne se montre jamais capricieuse.
Nous avons affaire à une maniabilité à la fois irréprochable et jouissive. Pour pimenter la chose, quelques petits ajout sympathiques comme un système de progression et l’utilisation d’un grappin sont de mise.


En plus de proposer au joueur la possibilité de faire des cabrioles à travers tous les toits de la ville, Catalyst offre un tout nouveau système de combat, plus dynamique et plus profond que le celui du 1. Ce système offre une véritable dimension combattante à Faith sans pour autant tomber dans le piège des gunfights : Faith est une experte du combat à main nue et n’est pas autorisé à combattre avec des armes à feux.
En conjuguant la vitesse de déplacement, le style de coup et l’utilisation ingénieuse de l’environnement, les combat ne manque pas de nervosité et d’originalité.
Pour caricaturer, le combat dans Catalyst s’apparente à une danse guerrière qui demande une mobilité permanente. Les arènes sont suffisamment bien conçues pour offrir au joueur la possibilité d’exploiter la force cinétique afin d’abattre plus facilement les ennemis.
Pour ce qui est de l’open-world, et bien ce n’est pas un open-world classique. Ce n’est ni un open-world à la witcher, ni à la GTA-like. Il s’agit d’un monde-ouvert situé sur des toits d’un blanc immaculé et presque vierges de toute forme de vie.
Mirror’s edge reste Mirror’s Edge : l’aventure est linéaire, balisée et se base sur un enchaînement fluide et rapide des différents mouvements.
La dimension open-world n’est jamais vraiment mise en avant par la trame principale, elle est essentiellement là pour donner plus de consistance à la ville et pour offrir au joueur la possibilité de se balader librement à travers le monde unique de Glass City. Sa structure est parfaitement viable pour les missions principales et secondaires si le joueur joue avec le sens urbain actif, que ce soit en version complète ou partielle. Désactiver le sens urbain est idéal pour l’exploration et la ballade pure mais en soi, Catalyst est en définitive comme le premier ME : il se joue avec un Hud et des indications et l’open-world ne change rien à cela.


La Ville est également remplie de missions annexes. S’il faut compter 8 heures pour terminer l’aventure principale, comptez facilement 25-30 heures pour terminer le jeu à 100% sans les objets à collectionner.
Le jeu propose 5 types de missions secondaires, pratiquement toutes basées sur la vitesse. Je sais qu’il y a de nombreuses critiques vis-à-vis de la répétitivité des quêtes annexes mais franchement…nous parlons de Mirror’s Edge là ! Le principe même du jeu c’est de faire du parkours !
Pour les fétichistes du chronomètre, le jeu revient en forme avec un mode Course particulièrement hardcore qui demande d’aller vite, d’éviter les obstacles et de profiter des raccourcis de la ville pour faire le meilleur temps. Le mode Course est une véritable pépite et propose un challenge relevé pour avoir les 3 étoiles ainsi qu’un minimum de créativité pour trouver les raccourcis.
Dans le même genre il y a également le mode « livraison » qui demande de livrer un colis dans le temps imparti sans se faire repérer et le mode « diversion » où il faut faire mumuse avec les gardes rapidement et efficacement.


Dans le genre mission annexe de qualité, il y a également les Gridnodes, des sortes de gigantesques serveurs qu’il faut escalader pour pouvoir les pirater. Via ces missions, c’est l’aspect plateforme du titre qui est mise en avant et ce, de très belle manière.


Et enfin un point important : La Direction artistique ! Il n’y a rien à dire ! C’est beau, maitrisé, envoutant, la DA offre un cachet visuel absolument unique à ce Catalyst avec l’aspect épuré du premier opus conjugué à un aspect ultra-technologique de toute beauté. Rien et à jeter dans cet univers atypique, la Cité de Glass avec ses districts offre des panoramas époustouflants où il est aisé de se perdre dans la contemplation.
Je ne parle même pas de la bande-son quasi-parfaite en tout point qui offre au titre une atmosphère aérienne des plus ensorcelantes.


Mirror’s Edge Catalyst n’est pas un mauvais jeu, loin de là ! Certes il n’est pas parfait : l’open-world et l’aspect multi restes affreusement timides dans leurs ambitions, l’IA des ennemis est excessivement basique et le scénario est malheureusement cousu de fil blanc mais ses vilains défauts sont contrebalancés par une pléthore de qualités.
Avec une jouabilité sensationnelle et parfaitement fluide, un background crédible et intéressant, une Direction artistique détonante, une atmosphère captivante, une BO irréprochable et une difficulté savamment dosée qui peut plaire autant aux novices qu’aux vétérans, ce Mirror’s Edge Catalyst est pour moi le digne successeur de Mirror’s Edge premier du nom.
Mirror’s Edge Catalyst a été une expérience immersive et captivante, un FPS original et rafraichissant qui se démarque du reste de la production actuelle !


Pour être honnête, je n’ai qu’une seule envie : retourner tutoyer les cieux de Cascadia.


En bref, un coup de cœur et un excellent titre que je recommande chaudement aux amateurs du premier opus !


https://www.youtube.com/watch?v=fB4gjiMVKFI

Créée

le 30 oct. 2016

Critique lue 762 fois

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Asarkias

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