Yoko Taro : un homme, une vision

NieR sorti en 2010 accouche aujourd’hui d’un remake nous donnant droit à une modernisation visuelle de la version japonaise qui n’avait jamais vu le jour en occident. Du nom de NieR Replicant ver.1.22474487139…, cette nouvelle vision de l’aventure donne l’occasion aux joueurs ayant raté le coche en 2010 de profiter de la préquelle du désormais incontournable NieR : Automata.

Testé sur une Xbox Series S en 1080p 60Fps

La version européenne 2010 de NieR arborait le doux nom de Gestalt. La grosse différence avec la version japonaise de l’époque donnait l’occasion au joueur d’incarner un père se donnant à corps et à cœur afin de sauver sa jeune fille d’une maladie incurable. L’approche nippone de l’œuvre proposait au contraire d’incarner un frère tentant de sauver sa sœur. Le jeu développait alors la cinquième fin de l’épopée Drakengard disponible sur PlayStation 2. L’univers créé et imaginé par le japonais Yoko Taro accouchait en 2017 d’une suite au NieR original. Cette suite incroyable jouissant aujourd’hui d’une aura particulière n’est autre que NieR Automata. Suite à ce succès commercial et critique inopiné, un remake du premier NieR version japonaise sort le 30 avril 2021 permettant aux nouveaux venus dans l’univers Yoko Taro de découvrir les origines de la saga avec des mécanismes et des visuels remis aux gouts du jour (mais pas trop non plus).

NieR Replicant : un “Remakster” en retard sur son âge

La version sortie en 2010 accusait déjà un sérieux retard technique et ressemblait à un vieux jeu de début de génération de la PlayStation 3 / Xbox 360. Le constat est également applicable à cette version 2021 de la mouture PS4/Xbox One ressemblant à un jeu du début de cette génération voir à la fin de celle précédente. Non, le jeu ne flattera pas la rétine par ses graphismes, mais l’ensemble reste agréable à parcourir. De plus, vous trouverez votre bonheur au sein de la direction artistique donnant la chance d’observer quelques visuels époustouflants. La mise en scène bénéficiant de plan admirablement filmé met indéniablement en avant les qualités créatives de l’homme derrière l’œuvre, Monsieur Yoko Taro.

Là où la nouvelle proposition 2021 tire son épingle du jeu, c’est au sein de la révision du dynamisme des attaques du personnage principal. Moins lourdaud ou pataud, le protagoniste enchaine avec une bien meilleure limpidité les différents combos. Cette mobilité donne l’impression de parcourir un jeu bien plus facile qu’en 2010, les actions s’enchainent et les ennemis virent à trépas très rapidement. La composante RPG du soft permet également d’améliorer ses armes et autres attaques de son grimoire magique, ce dernier étant comparable au Pod de NieR Automata. L’intégralité revêt alors une aventure bien moins pénible à jouer qu’à l’époque en ce qui concerne les combats.

Tout comme la version de 2010, le jeu propose un mélange des genres en s’inspirant des grands noms du jeux video, allant de Resident Evil à Zelda. Les mécanismes du jeu allient savamment Shot’em up, Hack and Slash et Beat’em up offrant une diversité de gameplay tout à fait innovante pour l’époque.

Les mêmes défauts qu’en 2010

Comme la version originale, ce NieR Replicant souffre des mêmes erreurs. Similaire à bien des RPG du début des années 2000, le jeu demande au joueur une quantité astronomique d’aller-retour afin de satisfaire aux quêtes, aussi bien secondaires que principales. D’ailleurs, la majorité des quêtes secondaires ne présentent qu’un intérêt passable, excepté quelques-unes nécessaires pour obtenir toutes les fins du jeu. Outre ce rôle de postier, le monde ouvert se révèle être très vide et donne simplement l’impression de servir à cacher les imperfections du gameplay de l’époque.

Yoko Taro : un homme, une vision

Pour le créateur de l’univers Dakengard/NieR, le médium du jeux vidéo ne semble qu’être un prétexte afin de raconter des histoires. Ces aventures proposent une vision sombre et dramatique des conflits et de l’humanité. NieR Replicant ne déroge pas à la règle et projette le joueur dans une histoire ne prenant intégralement son sens qu’une fois les quatres fins explorées. Ces différents paradigmes contés permettent d’être acteur de la même aventure sous des angles différents changeant totalement la perception que nous avions de l’univers où nous évoluons.

Une cinquième fin totalement inédite a été greffé à ce NieR Replicant. Celle-ci en plus d’être très bien écrite permet d’ajouter des liens avec NieR Automata.
Plus à la hauteur d’un Remaster que d’un Remake, NieR Replicant permet de découvrir les origines de l’univers de Yoko Taro en modernisant les combats. Un peu plus beau qu’à l’époque mais toujours en retard sur sa génération, le jeu conserve son écriture faisant de NieR Replicant une critique subtile de l’humanité. Impossible pour les joueurs ayant adoré NieR Automata de passer à coté de ce préquelle offrant une vision plus “humaine” que son benjamin.

Test dispo sur https://www.nextplayer.fr/test-nier-replicant/