Portal 2
8.4
Portal 2

Jeu de Valve et Electronic Arts (2011PC)

C'est mesquin de démarrer une critique de Portal 2 sur ce point mais il faut avouer que les réguliers chargements de Portal 2 sont pénibles. Surtout que le jeu n'est pas un monstre technique et on se demande bien ce qu'il charge parfois. Allez passons, c'est juste un détail, un brin pénible, mais un détail.

Je le dis tout de suite : je vais SPOILER UN MAX dans la suite de cette critique (je préviendrai). Car pour justifier la déception qu'est Portal 2 par rapport à son prédécesseur, je suis obligé. Donc si vous n'avez pas joué à Portal 2 (et 1), allez jouer d'abord. Ou lire des tests qui vous disent à quel point Portal 2 est génial sans vous dire quoi que ce soit. Vous pouvez trouver quelques critiques négatives mais sans spoil, cela risque d'être plus dur.

Pour la petite histoire, j'ai enchaîné Portal et Portal 2 en quelques jours. Oui, je n'avais pas joué à Portal alors que je l'avais. Allez, savoir pourquoi... Si Portal n'est pas mon jeu préféré (rien ne détrônera The Longest Journey du titre de 'meilleur jeu de tous les temps et pas la peine de discuter'), j'ai apprécié Portal. Beaucoup même. Je reviendrai dessus plus loin.

Et avant de démarrer les spoils, voici ma conclusion. Portal était un jeu atypique. Portal 2 est un blockbuster atypique.

Maintenant, je vais SPOILER !

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CHARGEMENT
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ATTENTION AUX SPOILS !
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Vous avez été prévenus, à vos risques et périls désormais de continuer la lecture.

LeYéti commence sa critique par cette expression bien connue : "le mieux est l'ennemi du bien". Je suis d'accord, Portal 2 souffre de ce syndrôme à mes yeux. Mais à la place de mieux, c'est plutôt 'plus'.

Portal était drôle, alors Portal 2 sera drôle. Et pour être encore 'plus' drôle, on mettra encore 'plus' de 'blagues'. Au début, on rit, au bout d'un moment, l'équation 'une phrase=une blague' commence à lasser. Puis tant qu'à faire, mettons plus de persos drôles. Weathley, Glados et Cave Johnson. Chacun avec son style mais chacun avec le même objectif. Weathley le clown sympa au début puis mégalo à la fin, Glados la rancunière et Cave Johnson le le... euh. En fait, il vient faire quoi là, ce Cave Johnson ?

Portal était court ? Alors Portal 2 sera plus long avec plus d'environnements. Et là, après un brainstorming intense chez Valve, on a droit à la découverte des anciens laboratoires Aperture. Avec un nouveau guide en prime, Cave Johnson donc. Le fondateur d'Aperture Sciences. L'idée n'est pas mauvaise mais sérieux, il n'y avait pas mieux qu'une chute interminable dans un tuyau pour découvrir l'ancien Aperture ? Un petit panneau entre deux portes avec écrit dessus : 'bonjour, voici les nouveaux environnements pour rallonger le jeu' aurait été aussi efficace. Bref, Cave Johnson arrive comme un cheveu sur la soupe. Heureusement, le changement de décor est appréciable avec un changement de rythme un poil plus lent dans des environnements beaucoup plus grands. Hélas, triple hélas, le jeu est encore plus linéaire que dans une salle de test lambda ! Yep, c'est fort et c'est le cas. La difficulté ne sera plus de sortir de la salle mais de trouver l'unique mur blanc à 3 km pour placer votre portail de sortie. Et si le mur est plus proche, il y aura une belle marque pour vous signaler qu'il faut créer un portail. Valve nous prend pour des cakes ? (blague pourrie, désolé). La découverte du monde de Cave Johnson s'accompagne toutefois de nouveaux éléments de gameplay intéressants que sont les peintures. Pour continuer à faire mon râleur, ces ajouts sont bien mais j'ai l'impression finale que le mécanisme des portails est moins exploité dans Portal 2. Peut-être que sans les peintures, lasers et ponts lumineux, le jeu aurait été répétitif ou alors et sans doute trop dur. Mais je chipote là.

Revenons à Cave Johnson. Ou plutôt à Glados. Glados qui se trouve dans une patate à partir des niveaux de Cave Johnson. Vous avez bien lu. Une patate. Une patate qui parle d'ailleurs. Portal était absurde, drôle parfois mais il n'était jamais ridicule. Une patate, c'est absurde, c'est drôle et c'est ridicule. Voilà, j'ai dit le mot. Glados dans une patate, c'est ridicule. Vous vous promenez avec une patate au bout du bras. Bien sûr, j'ai souri à la découverte de Glados en patate mais j'ai regretté ce choix. Entre Cave Johnson qui nous fait sa 'blague' à la seconde et Glados en patate, il y a un surplus de volonté d'être drôle un peu trop voyant.

Cette patate m'a fait aussi douter du public auquel s'adresse Valve. Si la phrase 'The Cake is a lie' est devenue célèbre sur Internet, elle ne trouve aucune origine particulière. Son absurdité apparente l'a rendue connue. Portal est aimé (par certains) et drôle car il est intelligemment absurde. Glados en patate, le délire sur les patates batterie, ce sont des blagues qui s'adressent à un public de geek/nerd/terme que voulez. Un petit délire de Valve qui n'est pas drôle intrinsèquement. Et Portal 2 multiplie les exemples de ce genre.
Portal était réussi par sa capacité à vous faire découvrir l'envers du décor, à nous faire comprendre via des graffitis sur les murs de cachettes que d'autres personnes sont passées par là. The Cake is a lie. La première phrase que vous découvrez dans une cache. Dans Portal 2, ce sera l'équation de Schrödinger, le principe d'incertitude d'Heiseinberg ou encore quelques constantes de relativité. Là, deux cas se présentent : soit vous ne connaissez pas ces équations physiques et vous voyez euh, je ne sais pas à vrai dire. Des trucs quoi qui n'ont pas de sens pour vous mais qui ne sont pas absurdes car vous ne les comprenez pas et qui n'apportent rien. Ah si, il y a eu des scientifiques. Quelle surprise dans un centre... Ou alors vous connaissez ces équations ce qui est mon cas. Et là je me suis dit : "Euh... Oui, c'est joli et ?" Ces équations ne sont pas absurdes, elles ont un sens précis mais là, elles ne veulent rien dire. Donc pourquoi ces équations griffonnées sur un mur ? Pour faire joli ? Désolé mais c'est raté.
Autre exemple geek/nerd... Le blue screen lorsque vous passez les tests de Weathley. Amusant mais en soi, plus ridicule qu'autre chose.

Ces petits références sont plus ou moins drôles, plus ou moins geeks mais l'humour de Portal, ce n'était pas ça. Portal créait son humour, Portal 2 non. Ou lorsqu'il fait, il choisit souvent la voie du gag via Weathley.

Ah Weathley. Très bon personnage en soi, un robot crétin, rien de tel pour faire rire. Tout le monde aime les clowns. Non ? Puis, au milieu du jeu, les développeurs ont décidé que Weathley deviendrait un méchant. En 2 s. Gentil, méchant. Voilà. Et ça ne colle pas. Une transition aussi rapide ne colle pas au personnage initial.

Puis au fond, pourquoi vouloir faire autant rire ? Portal était drôle mais de manière parcimonieuse. Il y avait des moments cyniques, des moments drôles, des moments pas drôles. Bref, il ne cherchait pas à faire rire mais à faire avancer le joueur dans un laboratoire abandonné sous le contrôle d'une IA devenue un brin folle.

Ne vous trompez pas, Portal 2 est un bon jeu pour moi. J'ai pris du plaisir à y jouer et c'est pour ça que même si je le trouve inférieur au 1 en tant qu'expérience de jeu, je lui mets une note correcte. Même si je voudrais plus baisser la note en réaction à tous ces GOTY. Mais je ne le ferai pas car le jeu est bon, arrive à renouveler le gameplay de Portal et bien écrit.

Voilà pourquoi je déclare que Portal 2 est un blockbuster atypique, loin de l'expérience Portal.

Et si vous trouvez que le jeu vidéo manque d'humour en général, que vous n'avez plus ri depuis des années devant un jeu, intéressez-vous à autre chose que des blockbusters. Ca pourrait être bien.
Neutrino
6
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Créée

le 8 juil. 2011

Critique lue 538 fois

Neutrino

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