Pro Evolution Soccer 2015
6.3
Pro Evolution Soccer 2015

Jeu de Konami (2014PlayStation 4)

Au sortir de l’été, Hype Soul avait été un des premiers médias à mouiller le maillot et à l’annoncer haut et fort. Non, cette année, FIFA n’est plus seul au monde. Konami choisit un nouvel angle d’attaque avec ce PES next-gen. Orienté simulation, tout le pari de cette édition 2015 est de savoir se renouveler sans perdre de vue ses fidèles. Le tout, en récupérant un marché trop longtemps cédé au rival honni.


Au cours de l’été, une douce rumeur s’est lentement répandue au sein des médias, puis du grand public. Le ronronnant FIFA montre ses muscles à qui veut bien les voir, se pavanant de son expérience, de son savoir-faire et de cette position de despote vidéoludique qui lui sied si bien, à l’image de son éditeur, Electronic Arts. Pendant ce temps là, PES 2015 fait discrètement mais sûrement valoir des atouts qu’on ne lui connaissait plus depuis longtemps.


Les adeptes de l’ex-ISS Pro ne le savent que trop bien : la licence PES s’est effondrée lors du passage à l’ancienne génération, celle de la PS3 et de la Xbox 360. Pire encore, elle a encore raté la marche de la next-gen, puisque la version 2014 est vierge de toute sortie sur Xbox One et PS4. C’est donc en terre inconnue que PES 2015 pose des valises pleines de bonnes intentions. Le tout, avec une sérieuse envie de revanche.
pes 2015 menu



SUR DE BONS RAILS



Du coup, on attendait beaucoup de ce débarquement sur Xbox One et PS4. Presque deux mois après le lancement de Fifa 15, il fallait un certain nombre d’arguments pour réussir à convaincre les joueurs de franchir le pas en faveur de ce nouveau Winning Eleven. Et il semble que Konami a plutôt bien réussi son travail en termes de gameplay. Immédiatement, les sensations se font ressentir manettes en main. Le jeu est fluide, la physique de balle vraiment très bonne et la construction dans le jeu vraiment jouissive. Fini le tout-droit rigide des anciens épisodes et place à l’équilibre entre deux blocs par défaut plutôt bien en place. Le rythme de la partie est proche de la perfection et se rapproche véritablement de ce que l’on peut observer chaque week-end sur les rectangles verts aux quatre coins du monde.


Reste que la version 2015 de PES n’atteint pas encore les sommets et pâtit encore de la comparaison avec son principal concurrent dans certains domaines. Le système de défense, bien que largement amélioré depuis les opus de l’ancienne génération, reste perfectible et souvent trop aléatoire. La gestion des contacts, qui a elle aussi subi un sérieux lifting, n’est pas encore totalement convaincante et empêche ces mêmes phases défensives de gagner en intérêt. Il est aussi trop fréquent d’être pris à défaut, dans l’axe, sur de longues balles en profondeurs. Des défauts assez récurrents mais malheureusement toujours présents dans cette version Xbox One/PS4.


Mais ne nous y trompons pas : ce PES 2015 est de loin le plus réussi de la série depuis presque une décennie. Si l’on omet des détails graphiques qui continuent de faire tâche pour l’immersion globale (les pointillés d’un autre temps sur les coups de pied arrêtés, notamment), le rendu est globalement très satisfaisant et profite d’un Fox Engine enfin maîtrisé par les développeurs. Du moins, pour la version PS4 qui, en 1080p, bénéficie d’un résultat bien plus convaincant que son homologue de chez Microsoft, qui reste cantonné à du 720p bien maussade.



LÉGER EN SOLO…



Ce n’est pas nouveau, difficile de faire la comparaison entre l’acquisition de licences du côté FIFA et du côté de PES. Si des efforts sont faits, notamment dans les ligues espagnoles et françaises qui possèdent chacune leurs premières et secondes divisions au complet, d’autres championnats sont beaucoup plus partiels. Quelques noms singuliers (Manchester United, Bayern Munich…) brillent comme autant d’étoiles solitaires au milieu de rusés « Manchester Blue » et consorts. Un problème qui n’en est pas vraiment un, pour deux raisons. D’abord, parce que Konami prévoit une séries de mises à jour de contenu, avec stades, joueurs et maillots réels à la clef. Surtout, du fait de la possibilité de personnaliser tous les noms d’équipe et de joueurs. Une aubaine même pas réservée aux plus persévérants, puisque ces données peuvent être exportées, et donc importées. On vous conseille de guetter les sites de fan dans les prochains jours pour transformer « North London » en valeureux « Arsenal ».


Pour autant, les licences ne sont pas qu’une faiblesse pour PES et on retrouve, comme depuis quelques années maintenant, la présence des grandes compétitions et leur habillage officiel. Ligue des Champions, Ligue Europa ou Copa America, pour ne citer qu’elles, font l’objet d’un enthousiasme de forme plutôt que de fond. A vouloir dupliquer à foison toutes les compétitions dans l’interface du menu, difficile pour l’utilisateur averti de ne pas voir un habillage un brin superficiel, heureusement personnalisable à souhait grâce à un système d’épingles. Les développeurs ont toutefois réalisé le judicieux choix de pouvoir profiter de l’esthétique officielle de chaque compétition pour des matchs uniques. Tant mieux, puisqu’à part pour les collectionneurs de trophée, chaque compétition n’a pas beaucoup plus de saveur dans sa gestion que le simple fait de la remporter.


Pour les plus nostalgiques, l’éternelle Ligue des Master est au rendez-vous, emplie des fonctionnalités et des rouages qui ont autant fait sa renommée que son succès. Quelques petites retouches sont à prévoir, comme la possibilité d’inclure des transferts moins aléatoires que par le passé et une fonction d’entraîneur un peu plus poussée qu’auparavant. A l’inverse, le mode « Vers une Légende » perd un peu de son charme, un peu trop rigide et simplifié, perdant de ce fait la richesse de ses prédécesseurs. Heureusement, il intègre une option bienvenue, celle de faire évoluer sa création au sein du mode en ligne, sans avoir à repartir de zéro. Un détail qui permet de ne pas avoir à choisir entre les deux modes.



… ORDINAIRE MAIS MALIN EN MULTI



Ce qui marche réellement en solo, Konami l’a simplement constaté comme tout le monde : en regardant de l’autre côté du miroir. Si même NBA 2K15 a lorgné sur FIFA Ultimate Team et sa promesse de composer l’équipe de ses rêves, autant ne pas se gêner. Bienvenue donc au mode myClub, proposant les mêmes sirènes que son confrère d’Electronic Arts. A quelques détails près, bien entendu. Dès la fondation de l’équipe, le joueur choisit un noyau dur lié à une nationalité, avec laquelle il compose une première et médiocre équipe. Au fil des matchs, solo ou online, il gagne des points qui lui permettent d’acheter des agents, dont le coût est synonyme de la performance des footeux à la clef. On salue au passage le système de lien entre les joueurs, renforcé par les capacités plus que par la nationalité. Pour le reste, l’habitué de FUT s’y retrouve. Joueurs en prêt, consommables pour les contrats et les blessures, optimisation des stats des joueurs en fonction de leur performance, achat direct de points si on préfère dépenser une dizaine d’euros plutôt qu’une dizaine d’heures de jeu pour recruter son joueur-star préféré… tout y est. Sans grande originalité, mais avec une efficacité indéniable. Le mode propose même une refonte graphique salutaire, plus propre, du fameux « Plan de jeu » tant décrié ailleurs. Dommage que le reste du jeu ne se soit pas aligné sur cette version de l’affichage de la gestion d’équipe.


Même constat pour le monde online, reprenant allègrement les divisions de FIFA. La comparaison s’arrête là puisque cette fois, plutôt que diviser chaque saison comme des championnats, PES propose un système d’attribution de points suivant la valeur de l’équipe. Pour faire simple, gagner un match avec Saint-Étienne vous fera gagner presque le double de points que le même résultat avec Barcelone. Un système intéressant renforcé par des valeurs incrémentées ou diminuées suivant la série de victoires et défaites du joueur avec telle ou telle équipe. Plutôt plaisant, même si dans les faits, on rencontre peu de joueurs sauvant leur saison avec le Rayo Vallecano comme ultime coup de poker. Chaque division possède un seuil de points à atteindre pour progresser, évidemment chaque fois plus haut à mesure qu’elles flirtent avec les sommets. Toutes ces petites retouches, solidifiées par un réseau solide (un des points faibles de certaines des précédentes éditions) assurent la durée de vie de ce PES qui s’accorde enfin à sortir de l’unique cercle de la soirée entre amis.



LE CHOIX DE NE PAS EN FAIRE



C’est un fait. PES 2015 ne fait paradoxalement pas semblant lorsqu’il embrasse la simulation sur cet épisode next-gen. Plus posé et plus construit que son plus grand rival, il se paie le luxe de se réapproprier des codes de gameplay qu’on pensait intangibles depuis l’ère FIFA. Rien que pour cela, cette édition 2015 apporte un vent frais salvateur. Vaut-elle toutefois le détour pour la simple curiosité qu’elle procure ? Pas sûr. Outre ses licences, PES 2015 est encore handicapé par certains de ses codes graphiques d’un autre siècle dont il n’a pu se délier – l’interface du « Plan de Jeu » ou le terrible 720p de la Xbox One en ligne de mire.


Ce n’est pas l’année de la décision entre PES et FIFA, loin de là. Les belles promesses n’ont pas accouché de la claque promise, mais les fondations sont là. Le grand avantage du côté de chez Konami, c’est que la licence prend de l’ampleur lorsqu’en face, côté EA, elle s’essouffle. Non, le roi n’est pas de retour, mais les cendres du phénix sont encore fumantes. La belle histoire du retour sur les devants de la scène tient aujourd’hui moins de l’utopie que du pari futur. 2015 sonne comme un match aller tendu au parfum de round d’observation. On attend avec impatience le retour, quand les deux équipes n’auront plus d’autre choix que d’en découdre.


Publié sur hypesoul.com

Hype_Soul
7
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Créée

le 17 nov. 2015

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