Quizball Goal
Quizball Goal

jeu vidéo (2012PlayStation 3)

Combien de buts a inscrit le club de Burevestnik Frunze durant la saison 1935-1936?

Si l'on en croit le site « PSNprofile », nous serions seulement 239 péquenauds dans le monde à avoir succombé à la tentation d'investir dans Quizball Goal. Autant dire d'emblée que débloquer le trophée nécessitant de jouer à une partie en ligne s'annonce déjà compromis.

Mais outre la fierté de posséder une perle aussi rare dans sa collection vidéoludique, c'est avant tout la passion du football, ou plutôt la passion pour la culture footballistique qui ne pouvait s'exonérer d'un tel achat.
Car si les quizz foot sont légions, aucun d'entre-eux ne s'était proposé d'intégrer les questions directement sur un support de match en trame de fond. L'idée étant ici de se voir poser une question pour déterminer l'issue de toute action tentée ou subie.

8 équipes nationales sont à disposition, deux modes de jeu en solo : « coupe du monde » et « match simple ». Plusieurs modes online que nous n'aborderons pas faute de pouvoir les tester pour la raison pré-citée.
Les équipes alignent seulement 5 joueurs sur le terrain, sur lesquels vous avez une « relative » liberté de contrôle. La modélisation graphique est très sommaire, optant pour de gros polygones type « Wii Sports » mais dont l'esthétique permet néanmoins de clairement identifier les joueurs réels auxquels ils se réfèrent.
Les contrôles sont des plus basiques : le stick analogique pour se déplacer, une seule et unique touche pour réaliser l'ensemble des actions. Et pour cause, hormis pour les passes, chaque action n'est réalisable que lorsqu'un indicateur le stipule à l'écran : tirs, arrêts, tacles, interceptions. A chaque tentative vous avez droit à une question dont la bonne réponse se situe parmi 4 choix proposés.
Les questions se regroupent en 4 niveaux de difficulté. Celle-ci est modulée selon plusieurs paramètres. Tout d'abord la difficulté de l'action tentée : un tir de loin ou en mauvaise position octroiera une question plus difficile qu'en étant seul à 1 mètre du gardien. Modulées aussi en fonction du moment de pression de la touche d'action par rapport au timer : par exemple, réaliser un tacle promptement lorsque le timer vous en offre la possibilité vous octroiera une question plus difficile que si vous pressez la touche plus tardivement (au risque dans ce cas que le timer disparaisse et que vous ne puissiez plus tacler). Les interceptions obéissent au schéma inverse : comme il est plus difficile de tenter une interception au départ du ballon (car cela nécessite plus de réflexes pour presser la touche action) la question sera alors plus simple que pour une pression tardive visant l'interception à la réception. Ainsi en théorie, il est nécessaire d'évaluer la situation pour juger du comportement à adopter : vaut-il mieux tenter un tacle précoce au risque accru de le louper et d'offrir ainsi un boulevard à l'attaquant adverse pour aller marquer, ou plutôt miser sur les réflexes pour presser la touche au dernier moment ?
Un dernier paramètre influe sur la difficulté : soit le niveau pour lequel on opte en match simple, soit la phase à laquelle on se situe en Coupe du Monde. Ainsi les quarts de finales (stade auquel on commence obligatoirement vu qu'il n'y a que 8 équipes) proposent des questions sur une fourchette de difficulté comprise entre « très facile et normal », alors qu'en finale l'intervalle se réduit de « normal à difficile ».
Enfin, dernier élément non négligeable : la présence de power ups disséminés et renouvelés régulièrement sur le terrain. Ainsi vous pourrez notamment foudroyer tous les joueurs autre que celui que vous contrôlez pour passer plus facilement le rideau défensif, obtenir un boost de vitesse provisoire, obtenir un trick vous permettant de tenter un tir de n'importe quel endroit du terrain (impossible sans cela),...
Dans les faits, ces power ups sont réellement vos meilleurs alliés, et la clé de la victoire reposera souvent sur leur utilisation parcimonieuse dans les situations pertinentes.

Mais la partie centrale concerne bien entendu les questions du quizz.
Toutes liées de près ou de loin au football, elles se rattachent selon la situation en match soit à la nation sélectionnée, soit à la culture footballistique générale.
Il est agréable de constater qu'elles sollicitent réellement des connaissances, avec un équilibrage habile entre la proportion allouée au football moderne (majoritaire) et celles allouées aux repères historiques. Il est évident qu'un néophyte du football ne pourra espérer gagner le prestigieux trophée qu'en misant sur la chance, ce qui ne sera absolument pas le cas d'un initié pouvant allègrement s'appuyer sur sa science. Il est intéressant de constater que les questions s'attardent également à nous tester sur des championnats ou des clubs plus exotiques, là encore dans des proportions raisonnables, ce qui laisse entrevoir la possibilité pour tout un chacun de pouvoir étoffer sa culture.
L'interrogation essentielle et bien légitime concerne la base de donnée de questions en réserve. C'est un aspect difficile à évaluer. Si très tôt dans leu jeu on peut retomber sur les mêmes questions, on constate néanmoins qu'après une cinquantaine de matchs (durée de vie approximative du jeu car quota visé pour espérer débloquer tous les trophées), la grande majorité des questions restent toujours inédites. On se contentera alors objectivement de dire que cette base semble très raisonnable.

Maintenant concentrons-nous sur les aspects qui fâchent. Et forcé d'admettre qu'ils concernent tous l'expérience de jeu sur le terrain. Car dans la mesure où c'est sur cet élément que réside toute l'originalité du titre, on était en droit d'attendre qu'un minimum de soin lui soit dédié.
Ainsi, passé la désespérance concernant la restriction des possibilités offertes par un gameplay qui nous renvoie à un « Nintendo World Cup » en 1991 sur Gameboy, on ne peut excuser d'autres tares qui plombent sérieusement l'ensemble.
Outre un nombre d'équipes qui aurait gagné à être plus élevé, on regrette qu'elles possèdent toutes les même caractéristiques et ne proposent pas de nivellement de difficulté calqué sur leur prestige respectif. Dans les faits, il sera donc aussi simple de gagner la Coupe du Monde avec l'Espagne qu'avec le Japon (pour peu que l'étendue de vos connaissances soit la même concernant ces deux nations).
Mais le plus dommageable concerne l'IA qui adopte un comportement de jeu très stéréotypé et donc très facilement neutralisable. Et faute de sophistication, il est même carrément possible de faire de l'anti-jeu pour pouvoir triompher même en répondant la majorité du temps à côté de la plaque. A titre d'exemple, pour peu que vous meniez au score, vous pouvez tout à fait passer l'intégralité du temps de jeu restant à échanger des passes entre vos 2 défenseurs centraux sans que jamais l'adversaire ne vienne vous taquiner sérieusement.
Concernant le contenu, quelques thèmes sonores supplémentaires n'auraient pas été un luxe en alternative du seul et unique proposé. On aurait aussi aimé une caméra plus proche et plus centrée sur l'action tant il est facile de perdre la balle de vue au milieu des effets lumineux déclenchés par l'activation des power ups.
Enfin, on ne pourra pardonner la présence de bugs sur un jeu aussi limité techniquement. Et pas des moindres puisqu'à l'achat le jeu était injouable, freezant en moyenne tous les 2 matchs avec la nécessité d'un reboot hardware. 2 années plus tard les freezes ont disparu, mais d'autres problèmes subsistent. Ainsi on note le blocage fréquent des joueurs à la suite de l'utilisation du power up de foudre, et ce jusqu'à la fin de la mi-temps en cours. Des actions qui échouent en dépit de bonnes réponses. Un gardien qui claque les balles en corner inopinément, corners sur lesquels nous sommes impuissants et qui se soldent 9 fois sur 10 par une tête adverse à bout portant (ce qui engendre généralement une question « difficile »).

Soit un bilan mitigé. Car en effet, gardons à l'esprit que l'on achète avant tout ce jeu pour son aspect « quizz », or il faut reconnaître que peu de reproches peuvent être tenus à ce niveau.
Néanmoins, la partie gameplay en match est totalement foirée, tant et si bien qu'on aurait autant préféré qu'elle soit absente. C'est préjudiciable dans la mesure où Quizball Goal entendait justement faire reposer toute son originalité sur cet aspect, originalité qui se monnaye à 10 euros, soit un tarif un poil abusif.
Sous ces conditions, inutile de préciser que le jeu est à fuir pour les amateurs de foot du dimanche. Pour les plus fanatiques en revanche... ça peut se négocier !
Syldonix
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le 15 avr. 2014

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