C'est le calme avant la tempête...

Issue d'une franchise de FPS tactique débutée en 1998 et évoluant avec les années (contrôle des coéquipiers, aspect action plus prononcé avec Vegas...), cet épisode revient aux bases de la série tout en y ajoutant une modernité et un aspect multijoueur de qualité .

J'avais peur, oui très peur lors du lancement du jeu, il faut dire que cela fait assez longtemps qu'Ubisoft s'est délaissé de la scène Hardcore Gamer pour se tourner vers le grand public. Le pari était plutôt audacieux : proposer une expérience essentiellement multijoueur en 5 vs 5 dans des décors entièrement destructibles, avec pour ambition de s'attaquer à la scène e-sport, aujourd'hui en terme de FPS monopolisé par Call of Duty et Counter Strike. Un jeu qui doit être bien équilibré et agencé intelligemment pour plaire aux joueurs compétitifs et fans de la franchise en somme.

Le titre possède de nombreuses qualités indéniables ! Outre son réalisme tant au niveau des graphismes (plutôt joli qui plus est) que du son avec une spatialisation jamais vue, le point fort du titre recèle dans son rythme, son atmosphère inimitable ou chaque pas résonnant peut-être interrompu par une salve de balles mortelles. Une tension insoutenable tant pour les attaquants que pour les défenseurs forçant les joueurs à coopérer pour espérer gagner la partie. Chaque action est un risque de mort. Ainsi le jeu oscille entre rythme long, calme plat et fusillades explosives décisives.

De plus, l'équilibrage entre les Rainbow Six (attaquants) et les terroristes (défenseurs) est exemplaire. L'une des autres nouveauté majeure est la présence de personnages proposés dans les différentes factions qui sont aux nombres de cinq de bases (GIGN, SAS, SWAT-FBI, SPETNAZ, GSG 9) aux capacités et armes toutes différentes et qui permettent de pimenter le déroulement des événements. Les cartes sont bien construites et très agréables à jouer, ne comportant pas de positions favorables à un camp.

Pour ce qui est des points négatifs, ils ont très peu d'importance sur le plaisir de jeu. Si, en effet, le manque d'un "véritable" solo est regrettable, un mode pour visiter les cartes ou s’entraîner avec les différents personnages avant de passer au cœur du jeu est disponible. L'autre défaut majeur est la répétitivité que l'on peut éprouver si l'on n'est pas forcément passionné par le jeu (ce qui n'est pas mon cas) ou le prétendu "manque de contenu" même si Ubisoft a promis d'en livrer gratuitement pendant un an (le Canada vient d'ailleurs d'arriver avec deux nouveaux opérateurs).

C'est un bilan extrêmement positif pour la firme bretonne qui réussit avec brio le tour de force mis en place pour fédérer les joueurs fans de la licence et de jeu pointu alliant coopération et compétitivité. Reste à savoir si le public en ferra un phénomène apte à être suivi sur la scène e-sport ou si comme bon nombre de jeux avant lui, il restera coltiné à une communauté appréciable et passionnée par cet excellent jeu que je recommande fortement aux inconditionnels du genre.