Découpage en rondelles

Severed fait partie de cette catégorie de jeux que l’on sait « indépendant » en un coup d’œil. Déjà, de par son concept : le jeu mise en effet sur un gameplay 100% tactile, et arrive à créer un véritable système de combat efficace et original. Pour venir à bout de ses ennemis, il faut effectuer des taillades en glissant son doigt sur l’écran tactile ; chaque ennemi présentant bien évidemment ses spécificités et ses faiblesses à exploiter. Ce sont donc l’adresse et les réflexes du joueur qui sont mis à l’épreuve, d’autant plus que la difficulté des combats croît rapidement. Les matériaux obtenus sur les monstres, qui sont en fait leurs membres que vous avez tranchés (miam), permettent également d’améliorer vos capacités au combat et d’augmenter le piment de ceux-ci.

En dehors des affrontements, l’exploration se fait comme un dungeon-crawler, découpé en trois grandes zones. On y trouve donc quelques énigmes pas mal fichues, bien qu’on finit par ne se focaliser plus que sur la mini-map et que tourner dans tous les sens finit par vite donner mal à la tête (notamment lorsque l’on veut faire demi-tour)...

Enfin, il est essentiel d’évoquer le point qui frappe l’œil dès que l’on voit des images du jeu : la DA, très inspirée de Guacamelee! (le précédent jeu du studio), use magnifiquement d’une palette très colorée pour contraster avec les formes tortueuses des environnements et des ennemis. L’ambiance se veut glauque et malsaine, et c’est franchement réussi (il n’y a qu’à voir la tête de l’armure de notre personnage, composée d’une bouche béante affublée de crocs).

Le scénario, quant à lui, se veut très abstrait : on sait juste que notre personnage, Sasha, a vu son bras gauche découpée et toute sa famille assassinée par un dragon dont elle souhaite se venger (super ambiance). L’histoire se veut surtout métaphorique et libre d’interprétation, ce qui ne dénue cependant pas l’intérêt de cet univers horriblement beau dans lequel nous évoluons.

Seul gros point noir : vers la fin du jeu, alors que notre arbre de compétence est plein, les pouvoirs s’accumulent et les combats se résument à bourriner l’écran sans aucune tactique. Bien dommage, car l’intérêt du jeu en prend un sacré coup.

Severed, c’est donc une expérience unique et atypique, qui certes ne peut pas plaire à tout le monde mais a le mérite de sortir des sentiers battus (et de bien le faire). Certains lui reprocheront d’être trop court ; mais moins d’une dizaine d’heure, c’est tout juste le temps qu’il faut pour ne pas être lassé du concept.