Attends maman, encore cinq minutes...

Au premier abord minable jeu de plate-forme noyé dans la masse des jeux flash sur Internet, Spectral Wizard a tout de même ma préférence pour quelques raisons plus ou moins subjectives : tout d'abord, on incarne véritablement un vieux. Les sauts sont poussifs, le personnage est lent, faiblard et se plaint souvent. Qui plus est, avec l'âge le sorcier que vous jouez a développé un Alzheimer sévère puisque sans l'aide son livre de sorts, il est incapable de pratiquer la magie ! Or, au début du jeu, son neveu Evilius (ça ne s'invente pas), un cul-de-jatte dans une brouette en forme de perceuse (oui, oui) lui vole ce grimoire et l'utilise pour faire disparaître les couleurs du monde. Vous allez devoir récupérer ces couleurs sur le cadavre fumant de vos ennemis, et utiliser celles-ci dans votre machine à couleurs pour refaire du monde un endroit gai et accueillant ! Youpie !

Le jeu est court, et la difficulté n'est pas tant due au game-design qu'aux contrôles très foireux du personnage, qu'on pensera par ailleurs à changer via le menu. Sans parler du fait que le jeu est buggé, et qu'il est impossible de faire la moindre sauvegarde ! Au vu de la longueur du soft, ce ne devrait normalement pas être un problème, mais dites-vous bien que quand j'ai commencé à y jouer, j'avais douze ans, et que les sessions d'ordinateur à la maison était limitées à 45 minutes par semaine... essayez de rusher le jeu dans ces conditions, et nous verrons ce que vous ferez : pour ma part je n'y ai jamais réussi...

Redécouvert récemment, Spectral Wizard était donc le jeu de la fratrie par excellence : je me souviens de quelques rares fois où, les 45 minutes étant écoulées, on acceptait de poursuivre la partie du frangin en espérant en venir à bout, dans une touchante solidarité familiale. En vain, bien sûr, sinon ce ne serait pas drôle.

Alors, Spectral Wizard, jeu de merde ? Pas tant que ça, les descriptions des objets sont marrantes (vous pouvez augmenter vos "points d'odeur" en revêtant un marcel taché de transpiration, et vous serez le mec le plus cool de la maison de retraite avec votre T-shirt de KISS), les musiques sont plutôt réussies, l'univers est assez original et foufou (mention spéciale aux nains de jardins asthmatiques hyperactifs, tout de même), et puis zut, pour une fois que vous avez l'occasion de contrôler un quasi-grabataire en robe de chambre, profitez-en, quoi.