State of Decay
6.6
State of Decay

Jeu de Undead Labs et Xbox Game Studios (2013Xbox 360)

Autant le dire tout de suite, je déteste les jeux de zombies. Déjà parce que contrairement au reste de la population mondiale, je n'ai aucun plaisir à ressentir la peur ni le frisson de l'adrénaline et ensuite parce que tout le genre de l'horreur, quelque soit le medium, ne m'a jamais Ô grand jamais attirée à lui. Alors qu'est-ce que je fais à écrire cette critique me direz-vous, au lieu de retourner dans mon monde merveilleux d'équidés cornus et d'exposition du spectre lumineux par le prisme des gouttes de pluie. Eh bien lecteur imaginaire aux paroles totalement improbables, c'est parce que State of Decay, n'a certes pas été le premier, mais il est pourtant, dans sa catégorie, un très bon jeux pour toutes les poules mouillées comme moi.


Donc, comme 90% des autres jeux de zombars, on commence par tenter de survivre en éclatant quelques têtes au passage, tout en cherchant les survivants et le cas échéant, interagir avec eux dans la mesure du possible et enfin, réaliser des missions sans queue-ni-tête mais dont le but premier reste quand même de trancher des cous décharnés et se frayer un chemin dans la mélasse grognante. Il faudra ramasser des armes, des médicaments et de la nourriture pour remonter sa barre d'endurance et améliorer son perso en le faisant combattre, un peu de course pour le "cardio" parce qu'il faut se maintenir en forme ma bonne dame et plein d'autres compétences qui s’avéreront utiles à combiner avec celles d'un autre personnage. En gros, c'est un peu... Dead Island en moins beau et avec un level design en open world qui s'avère après quelques heures, plutôt vide hormis les deux villes, respectivement à chaque (foutue) extrémité de la carte.


Mais alors comment donc ce cliché parfait a pu me convaincre de sa qualité, moi qui pourtant abhorre le besoin irrépressible de l'industrie vidéoludique de répétitions permanentes à la limite de
l'obsession ?


Tout simplement parce qu'il y a un gros plus, c'est en fait un jeu de gestion. Car après avoir défourailler à tout va, il faut aussi penser à ramener des ressources (Médicaments, Nourriture, Munition, Essence et Matériaux de construction) pour défendre notre petite communauté et améliorer la base afin qu'elle résiste aux hordes et autres dangers sympathiques. Chaque jour réel, les ressources vont diminuer et il faudra donc revenir afin d'en dénicher un peu plus ou échanger les ressources excédentaires dans des missions secondaires certes répétitives mais nécessaires dans les premiers temps. Il faudra aussi gérer les survivants que l'on peut jouer car ils se fatiguent, perdant naturellement de l'endurance totale mais on peut aussi les voir se faire dévorer tout cru sur une fuite aussi stupide que mortelle. Croyez-moi, même si je n'avais aucune affection pour ce personnage de début de jeu dont j'ai oublié le nom, j'ai eu une pensé endeuillée pour toutes ces heures que j'avais passé à le perfectionner, toutes ces compétences, tout ce loot... heureusement que je pouvais récupérer son sac pardi !


En fait, dans les premières heures du jeu, je l'ai vécu intensément, parce que notre personnage est complètement nu en plein milieu d'une apocalypse, je ne savais pas vraiment où aller, quel élément de gameplay exploiter, en bref, c'était la découverte à tâtons, l'urgence de la survie et la satisfaction de revenir à la base tout en redoutant la prochaine mission qui tomberai comme une certitude inexorable sur mes épaules fragiles. La communauté n'a pas le moral à cause des hordes qui rôde et des infestations alentours mais il faut continuer coûte que coûte, fouiller chaque bâtisse faussement déserte et attendre de longues minutes que les morts passent avant de s'élancer vers la voiture et démarrer au quart de tour.


Et puis, peu à peu, en avançant dans l'intrigue et en fouillant quasiment toute la zone autours de la base et bah l'ambiance est devenue tristement répétitive et morne. Grisée par tant d'action, j'en suis venue à me lasser assez vite quand j'ai compris que finalement, le jeu n'allait pas forcément me proposer plus. J'ai très vite ressenti que j'atteignais les limites que le jeu avait dressées et finalement, tout n'était qu'illusion et mise en scène.


Après, je comprends que voilà, Undead Labs est un petit studio qui n'avait pas forcément les moyens de ses ambitions avec ce qui, je crois, est leur premier titre. Je ne peux décemment en vouloir à qui ce soit et ce serait tirer au bazooka sur l'ambulance en feu que d'étaler ma déception en long, en large et en travers car sincèrement, c'est un bon jeu.


Il a ce qu'il faut, possède une rejouabilité de folie, un bon gameplay, de bonnes propositions et quelque part se démarque du reste par son aspect plus "calme" que ces concurrents. Clairement ce n'est pas un chef-d’œuvre mais il montre qu'Undead Labs ont de bons jours devant eux. Car pour me faire apprécier l'horreur, il faut quand même me le servir sur un plateau d'argent avec trois entrées différentes, sans champignon et avec ça, un verre de vin au nom reconnu mais dont personne ne m'a jamais vanté les mérite. Bref, faut y aller.


Donc je recommande tout spécialement ce jeu à tout ceux que le frisson de l'angoisse et de la peur répugne mais qui ne sont pas réfractaires à l'idée de commencer quelque part.

Thepunkowl
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 26 juin 2018

Critique lue 285 fois

Engy Near

Écrit par

Critique lue 285 fois

D'autres avis sur State of Decay

State of Decay
Pierri
7

GTA chez les zombies

Ce jeu commence à ressembler au jeu de zombies dont nous avons toujours rêvé, à ce qu'aurait pu être le jeu The Walking Dead si Telltale Games n'en avait pas fait un (excellent) film...

le 6 juin 2013

15 j'aime

State of Decay
Cronos
4

Prise de State

Je voulais l'aimer, ce petit jeu. La démo m'avait convaincu de lâcher mes 1200 points pour acquérir ce open-world zombifié. Le principe est très alléchant: vous vous retrouvez dans une petite...

le 27 juil. 2013

9 j'aime

1

State of Decay
Jaydes
7

Presque !

Conseillé par l'un de mes comparses de jeu, j'ai mis un pied dans le monde de "State of decay". Mon périple a d’abord débuté sur dayz puis warz et j'attendais de bonnes choses de ce jeu. Et j'avoue...

le 15 juin 2013

4 j'aime

2

Du même critique

Stone Butch Blues
Thepunkowl
10

La puissance de la simplicité et la douceur de la justesse

Lorsque l'on m'a tendu la délicieuse traduction française faite par un petit comité associatif, c'était avec cette phrase d'introduction:"Fais attention. Tous les gens qui l'ont lu m'ont dit que ce...

le 21 nov. 2019

14 j'aime

The Outpost
Thepunkowl
4

Un nanard ne nous déçoit jamais ou l'impossible quête de la fantasy pour "jeunes adultes"

Alors que je traînais sur mon site de streaming parfaitement légal, mes yeux ont accroché sur cette affiche si attirante dans son effroyable manque de moyen et de créativité et je me suis dit que...

le 11 sept. 2018

9 j'aime

Orgueil & Préjugés & Zombies
Thepunkowl
4

On dira que c'est un chouette nanard...

Étant une grande fan des romans de la grande Jane Austen, je suis passée par les cases parodiques du sujet, à savoir ce qui me fait taper sur mon clavier maintenant: Orgueil et Préjugés et Zombies...

le 23 juin 2016

8 j'aime

2