Pas parfait, mais pas loin.
Le jour ou j'ai vu Super Mario World sur ma Super Nintendo toute neuve un beau jour de 1992, c'est un peu comme si j'avais vu la vierge. Je découvrais le monde de Nintendo, le monde des warps zones et des salles secrètes, de la jouabilité ciselée à l'extrême, de la générosité à outrance dans le gameplay, bref, de l'amour du jeu bien fait. Depuis, Nintendo s'est un peu dispersé dans le casual, certes souvent avec talent. Mais à partir du moment ou ses grands succès leurs permettent de faire un grand Mario et un grand Zelda tous les 4 ans, je serais toujours fidèle et je continuerais à acheter les consoles Nintendo uniquement pour jouer à ces quelques jeux Nintendo réservés à ce public d'initiés.
Seulement voila, depuis quelques années, cette distinction entre le Nintendo "grand public" et le Nintendo "hardcore" apparait plus floue : l'icône du jeu de plate-forme parfait, Mario lui même, se fourvoie dans le casual. Et dans les hurlements de déception à l'annonce de ce Super Mario 3D World à l'E3 2013, il y avait le mien, persuadé que j'étais qu'il s'agirait d'une bête transposition du Super Mario 3D Land de la 3DS, agréable mais pas transcendant non plus. Heureusement que les têtes pensantes de Nintendo ne m'écoutent pas, car j'avais super tort.
Super Mario 3D World n'adapte pas Super Mario 3D Land. Il le sublime, il transforme un jeu sympathique en un feu d'artifice d'idées géniales, amplifiées par un multijoueur jouissif au possible. Comme d'habitude, sous ses airs enfantins, le jeu est une magistrale leçon de level design qui laisse pantois d'admiration. Evidemment, la jouabilité est toujours parfaite, en toute circonstance, et il est bien difficile de rester raisonnable pour ne pas dévorer ce gros bonbon rose d'un seul coup. Ce ne sera de toute façon pas facile, car SM3DW n'est pas une babiole : 8 mondes + 1 secret, trois étoiles vertes par niveau, des passages secrets partout, quatre(?) personnages distincts, des mini-jeux sympathiques... Il y a vraiment de quoi s'amuser pendant des heures, tout seul ou à plusieurs avec le même plaisir.
Alors tout rassuré que j'étais, j'en ai presque zappé que ce Mario finalement très consensuel a oublié d'être aussi révolutionnaire que ses prédécesseurs. Mais comme il écrase pratiquement toute la concurrence, je lui pardonne. Le nouveau "Mario étape" arrivera bien assez tôt, dans l'attente j'ai celui-ci a écluser.