Version originale de ma critique :
Un héros jovial part à la recherche de sa princesse, kidnappée par un « enfoiré » jaloux de leur amour, et se retrouve soumis à moult épreuves consistant la plupart du temps à prendre de l'élan et à sauter de plateformes en plateformes tout en évitant de multiples pièges, de plus en plus dangereux... On reconnaîtra aisément l'histoire de Super Mario Bros, classique parmi les classiques dans la jeune histoire des jeux vidéo. Remplacez Mario par « Viande » (Meat, un carré de viande avec un sourire et des bras), la princesse Peach par « Bandage Girl » (idem, sauf qu'elle n'a qu'une seule vie tandis que lui peut « réessayer » à l'infini) et l'enfoiré Bowser par « Dr Fœtus », et vous obtenez un hommage en forme de décryptage de toute la trame scénaristique et ludique de l'antique « jeu de plateformes ». Il démontrera notamment l'absurdité du système de jeu « dead and retry » traitant les multiples « vies » du héros comme autant d'itérations d'une substance dépensée tant qu'il le faudra, jusqu'à la réussite de la mission : la viande, c'est-à-dire de la chair à canon. Et cette métaphore militaire n'est pas accidentelle. Lorsque cynisme rime avec catharsis, le plaisir ne peut qu'affleurer...

Version alternative :
Ce nouveau jeu à succès, ouvertement inspiré de Super Mario Bros et vendu en téléchargement, pourrait bien influencer pas mal d'éditeurs (tout comme Braid avant lui). En effet, alliant l'ouverture d'esprit des jeux indé (personnages et séquences burlesques, parfois scatologiques) à la précision redoutable de son best-seller de modèle, il dessine une autre voie pour l'excellence, dont seraient exclues les prouesses technologiques de la 3D et surtout les déroulements linéaires, sans challenge, sacrifiant l'apprentissage du joueur - c'est pourtant la véritable fonction du jeu - au profit d'aventures cinégéniques où le spectacle se passe très bien de son intervention (Mass Effect 2).
Jonathan_Suissa
8
Écrit par

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le 8 déc. 2010

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Jonathan_Suissa

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