"Ta princesse a été enlevée, va la sauver du méchant" est le scénario de Super Meat Boy. On aura comme ça déjà écarté le point le moins développé du jeu. Maintenant on va s'attarder sur ce qui fait de ce jeu de plate forme die & retry un chef d’œuvre du jeu vidéo.

Super Meat Boy n'est pas un jeu, c'est une expérience cathartique. Un gameplay très spécial que l'on prend en main dans le premier monde, une difficulté absolument abominable, un système de progression très spécial et voilà que le jeu devient un puzzle game. Car au delà des réflexes de ninja que nous fait développer le soft, c'est bien de l'analyse de situation que nous demande les niveaux, et souvent de façon très rapide. Une concentration digne d'un adepte de boudha, une prise en main de la manette ferme et des yeux de faucon, dès les premières difficultés rencontrées le jeu demandera tout ses critères. Et l'on passe dans une dimension parallèle, une sorte de transe vidéoludique où le temps ralenti quand l'on approche d'un danger, où les microsecondes deviennent des secondes, où le jeu devient une extension de nous.

On ne peut pas comprendre tant que l'on n'y a pas jouer. La mort est systématique, la frustration constante, le sentiment d'être une sous-merde revient régulièrement. Mais on continue. On s'obstine, on veut aller au bout du dixième niveau du monde 3, on veut le terminer, au moins ce soir, IL FAUT LE FINIIIIIIR ! Pour 45 échecs, un succès. Puis dès qu'on le refait, on y arrive au bout de trois tentatives. Puis au bout de deux. La progression est étrange et envoutante. Un niveau possède son secret pour être réussi, dès qu'on le perce, celui-ci devient plus facile à finir. Et cela n'est dû à aucune facilité concédée par les deux développeurs du jeu, mais bien au level design et au gameplay PARFAITS du soft. Jamais deux aspects n'auront donnés autant de satisfaction et de rage en même temps.

Mais dites vous bien que le jeu est long, très long. Qu'il recèle énormément de secrets, et que seul un véritable adepte du marquis de Sade voudra aller au bout de ce jeu. Super Meat Boy est devenu légendaire, c'est à cause de sa difficulté éreintante, mais qui récompense tout succès d'un sentiment de supériorité jouissif. Ce n'est plus un jeu, c'est une expérience, parsemée de références géniales, de persos déblocables qui ne faciliteront pas ou peu la progression, mais qui sont toujours intéressants à jouer. La bande son est simple, communicative,mais également discrète, elle relève du génie. Aucune répétition dans les musiques, toujours dans le tempo, toujours pour aider le joueur et l'accompagner. Jamais je n'ai eu envie de couper le son. Énormément de secrets, de fous rires, de surprises.

Un monument du jeu vidéo. Ou comment démontrer qu'un soft codé par deux types du fin fond de l’Amérique peut donner plus de sensations extatiques et de frissons de jouissance qu'un jeu fabriqué par une équipe de milliers de développeurs. Créé dans un autre monde, ce jeu vous transportera dans un autre univers. Soyez juste certains de résister à une tension extrême et une frustration de tout les instants face à sa difficulté venu de l’outre-terre.
Yellocrock
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les jeux les plus chronophages, Les jeux les plus difficiles, Les meilleurs jeux indépendants sur PC et Les meilleurs jeux de plates-formes

Créée

le 2 août 2014

Critique lue 220 fois

Yellocrock

Écrit par

Critique lue 220 fois

D'autres avis sur Super Meat Boy

Super Meat Boy
yavin
8

Petit zeasy

Je ne sais pas pourquoi tout le monde parle de s'énerver, casser sa manette, se taper la tête contre le bureau ou dans le mur à cause de Super Meat Boy. Ce jeu, malgré ses nombreux niveaux, ses...

le 19 déc. 2010

50 j'aime

1

Super Meat Boy
xUMi
9

*Spash* : "PUT**N", [retry], *Spash* : "PUT**N", [retry] ...

SMB, ça se passe comme ça, en gros : Tu en entends parler un peu par hasard. Tu vas voir une vidéo de gameplay. Tu dis "euh, ils sont dingues ou quoi, ils crient au chef d'œuvre pour une espèce de...

Par

le 23 oct. 2010

44 j'aime

6

Super Meat Boy
Vnr-Herzog
8

Die Hard and Fucking Retry x50

Il est étonnant de voir à quel point une manette est un objet aérodynamique qui vole admirablement bien. J'avais tendance à oublier cette étonnante propriété de nos contrôleurs de jeu mais Super Meat...

le 19 déc. 2010

34 j'aime

4

Du même critique

Glory
Yellocrock
6

Oscars, mon amour.

Non, je ne réduis pas ce film à un film à Oscars, je ne suis pas non plus un gars sans cœur ni âme. Le sujet qu'il aborde est important, mais je trouve qu'il l'aborde mal. 24 ans avant 12 years a...

le 2 févr. 2015

6 j'aime

Les Nouvelles Aventures d'Aladin
Yellocrock
1

La chute libre du cinéma français.

Vous pensiez avoir vu des films de merde ? Oh mon dieu, vous ne savez pas ce que vous dites. Tant que vous n'avez pas vu cet étron intergalactique, vous ne pouvez pas imaginer ce que le cinéma...

le 17 oct. 2015

5 j'aime

2

Jupiter : Le Destin de l'univers
Yellocrock
9

Folie visuelle.

Andy et Lana sont dans un studio. Ils ont une idée, ils veulent faire un film de SF nouveau. Mais après Matrix, après Speed Racer et après Cloud Atlas, peuvent-ils faire quelque chose d'encore...

le 4 févr. 2015

5 j'aime