Super Metroid
8.3
Super Metroid

Jeu de Nintendo R&D1, Yoshio Sakamoto et Nintendo (1994Super Nintendo)

Le temps ne semble pas avoir altéré votre grandeur !

Ça faisait un moment que je voulais découvrir la saga Metroid, d’ailleurs en 2019 j’avais voulu m’essayer à Super Metroid mais finalement je me suis rabattu sur un autre metroidvania, un petit jeu indépendant développé par 3 personnes qui ne me prendrait surement pas beaucoup de temps pendant ma prépa. Ce jeu c’est Hollow Kinght ce fut un immense coup de cœur et j’en suis à plus de 90 heures de jeu (non mais comment j’aurais pu savoir que 3 personnes auraient réussi à faire un jeu aussi complet ?!). Mais aujourd’hui on n’est pas là pour parler de ce chef d’œuvre mais d’un jeu sans lequel il ne serait rien, un jeu où l’on incarne une chasseuse de prime, Samus Aran, dont la mission est de combattre les pirates de l’espaces et d’exterminer les Metroids. Un chef d’œuvre qui en 27 ans n’a quasiment pas pris une ride.


Oui « quasiment » car il y a quand même quelques petits détails gênants dans Super Metroid qui ont un peu mal vieilli. Par exemple dans certains cas la maniabilité de Samus laisse à désirer, notamment lors des sauts spatiaux qui demandent un petit temps d’adaptation où lors de ces putains de sauts muraux de merde ! Je les hais ! Je les déteste ! Rendez-moi ces heures entières où j’ai essayé de les maitriser tous ça pour me rendre compte plus tard que j’aurais pu m’en passer en attendant d’avoir la bonne capacité… Je pourrais aussi évoquer que Maridia est un véritable enfer sans le Gravity Suit mais quelque part c’est un bon moyen de nous faire comprendre que ce n’est pas le bon moment pour explorer cette zone (mais moi je suis un peu lent à la détente visiblement vue que je m’y suis enfoncé bien profondément). Je trouve néanmoins que la partie des sables mouvant reste chiante même avec le Gravity Suit. Ensuite j’ai vu des gens se plaindre du fait que Samus soit trop lente ou que ses sauts soient trop flottants mais pour le coup je ne suis pas d’accord, certes elle est plus confortable à manier dans Zero Mission mais on y perd quelque chose. A mon sens dans Super Metroid on sentait bien le poids de son armure tout en aillant bien une Samus agile, et ces sauts donnaient l’impression que la planète Zèbes avaient une gravité différente de la Terre ce qui personnellement me plais beaucoup (et c’était bien comme ça dans le premier Metroid qui se passe aussi sur Zèbes donc dommage que son remake ne l'ait pas gardé). Dernier petit détail, si l’ajout d’une carte dans ce troisième Metroid est très appréciable c’est dommage de ne pas indiquer quelles salles sont reliées par une porte, ce qui fait que à moins de s’en souvenir on ne sait pas si 2 salles collées sont reliées ou pas.


Mais bon tous ceci est bien peu face à toutes ses qualités, surtout quand on sait que le jeu à 27 ans et qu’il tient toujours la route aujourd’hui, mieux que ça il m’a mis une sacrée claque ! Je n’ose même pas imaginer à quel point ça devait être incroyable à l’époque. La première chose qui nous frape c’est à quelle point l’ambiance est réussie, dès l’écran titre le ton est donné avec ces traveling sur de mystérieuses installations dans la pénombre où l’on découvre finalement un Metroid dans un tube au milieu de cadavres humains le tout avec en fond une musique inquiétante. Outre le fait que ce soit très marquant (comme on dit simple et efficace) c’est surtout quand on est habitué aux autres jeux de Nintendo que ça fait bizarre. Et comme si ce n’était pas suffisant la séquence d’intro nous balance directe un combat surprise contre Ridley (ce qui a provoqué chez moi une réaction du genre « Oh putain je suis pas prêt ! Je sais même pas comment on joue ! ») suivie d’une course contre la montre pour sortir d’une base spatiale sur le point d’exploser. On arrive alors sur la planète Zèbes où se cachent les pirates de l’espace pour retrouver la larve de Metroid qu’ils ont volé et la première chose qu’on voit c’est un extérieur orageux et des cavernes sombres. Et tout le reste du jeu a une ambiance exceptionnelle, on se sent seul dans un environnement hostile, parfois même on se sent oppressé (voir on panique face à certains boss surprise). D’ailleurs la fin aussi est très bien réussi (notamment avec ces saletés de Metroids et le combat contre Mother Brain). Tous ceci on le doit à des environnements très travaillé et bien distinctifs les uns des autres et une direction artistique excellente, le jeu est encore aujourd’hui très agréable à l’œil. On le doit aussi à l’excellente bande son, les bruitages et surtout les musiques sont vraiment excellentes ! Mais surtout tout ceci ne serait rien sans l’excellent level design (ou plutôt World design dans ce cas).


Car Super Metroid fait parti de ces jeux qui n’oublient pas qu’ils sont des jeux avant tout (et pas un film vaguement interactif). En effet outre une remise en contexte au début (avec notamment un résumé des 2 jeux précédents) le jeu ne comporte aucun dialogue, aucune cinématique ! Tout est raconter par les environnements et par le gameplay bref ce jeu raconte son histoire intégralement par le jeu et c’est clairement quelque chose qui manque à beaucoup de titres récents. Evidemment je ne dis pas qu’il faut évincer totalement les dialogues et les cinématiques mais je pense que certains jeux vidéo devraient arrêter d’essayer de copier le cinéma et s’inspirer de la manière dont ce Metroid arrive à faire passer des émotions, à mon sens c’est bien là qu’on se rapproche le plus du jeu vidéo en tant qu’art ! Tant qu’il continuera à copier d’autres arts ça sera difficile de lui donner ce statut. Mais bon évidement pour ça il faut que le système de jeu soit excellent à la base et pour Super Metroid ça l’est tellement que c’est encore un modèle pour tous les jeux du genre ! Un genre, le metroidvania donc, qui tire son nom en parti de la saga Metroid c’est dire le monument que c’est. Super Metroid reprend donc les bases du premier épisode et les peaufine pour en tirer leur plein potentiel. Ces bases c’est donc un personnage qui au départ n’a que peu de capacités et un monde labyrinthique où toutes les zones sont interconnectées mais où au départ beaucoup de passages nous sont inaccessibles, on devra donc explorer pour trouver des capacités (la fameuse Morphing Ball par exemple) ou des équipements (Varia Suit et Gravity Suit) qui nous permettrons de passer certains obstacles nous permettant d’explorer de plus en plus et trouver soit la suite du jeu soit des bonus en plus (plus de missile, amélioration de l’arme de base, scanner…). La grande force du jeu c’est que s’y perdre n’est jamais frustrant, l’exploration est toujours récompensée puisqu’on sait que trouver des bonus annexes nous sera toujours utile pour faciliter l’exploration où les boss (et dans ce jeu ce n’est pas un luxe vu qu’il n’est pas particulièrement facile sans atteindre l’exigence des boss de Hollow Knight tout de même). Le jeu a une progression qui est donc par nature non linéaire et cela participe à ce sentiment d’être perdu dans un monde hostile et inconnu et l’obtention progressive de power up nous donne l’impression de devenir de plus en plus fort et de le dominer petit à petit, et cette absence de dialogue nous fais ressentir qu’on est seul et que personne ne pourra nous aider, c’est à nous de régler cette situation.


D’ailleurs là où le jeu est très fort c’est pour nous faire comprendre des choses sans nous les dire explicitement. Par exemple au début, après l’introduction quand on arrive sur Zèbes on constate que le passage est bloqué à droite (mais on comprend qu’on pourra le débloquer plus tard), on va donc à gauche et après avoir éviter un trou on se retrouve face à un autre passage bloqué par des pierres qu’on ne peut pas encore détruire, on comprend alors qu’il faut passer par le trou, le jeu nous apprend ainsi que l’exploration se fait aussi de haut en bas et que sauter dans un trou n’est pas une chose à éviter contrairement à ce à quoi nous a habitué un Mario par exemple. Et des exemples comme ça il y en a pleins, comme le fait qu’après être passé par ce trou on voit pleins de passage bloqués ou trop étroits ce qui nous apprend que le jeu va nécessiter de revenir sur nos pas une fois qu’on aura la capacité adéquate. D’ailleurs quand on obtient une nouvelle capacité plutôt que de nous expliquer ce qu’elle permet le jeu décide de nous pousser à l’utiliser pour ressortir ce qui nous permet une grande compréhension de son fonctionnement sans briser le rythme du jeu avec du texte inutile. Il y a aussi le fait qu’avant de nous lâcher complètement le jeu nous empêche de revenir en arrière à certains moments au début de l’aventure, on comprend de cette manière que même si ce n’est pas évident on est en mesure d’avancer. De cette manière on n’hésitera pas à expérimenter plutôt que de se croire bloquer trop vite lorsque le jeu devient moins explicite sur le chemin à suivre.


Une dernière chose qui est très appréciable c’est que le jeu nous donne la possibilité de passer outre la progression qu’on est sensé suivre. Il fait ça en nous donnant des capacités dures à maitriser comme le super saut après une course, le saut en Morphing Ball avec des bombes ou le fameux saut mural (d’ailleurs cela vient nuancer mes reproches envers ce dernier mais il reste trop brouillon à mon gout). Evidemment la plupart des personnes vont suivre la progression de base la première fois (encore que j’ai obtenu la Spring Ball avant d’avoir le Saut Spatial en passant une heure et demie à perfectionner mes sauts muraux pour y arriver) mais ça offre une bonne rejouabilité et rend ce monde encore moins linéaire.


Pour conclure je voudrais vous dire que si vous hésitez à jouer à Super Metroid de peur qu’il ait trop vieilli, foncez ! Même avec 27 ans dans les jambes ce jeu à réussi à me mettre sur le cul alors ça prouve bien qu’il a très bien passé l’épreuve du temps, c’est un chef d’œuvre et un vrai ! Je pense d’ailleurs qu’il constitue une bonne porte d’entré dans la saga (en tout cas c’est celle que j’ai prise) mais si vous voulez découvrir la trilogie originale dans l’ordre je vous conseille de commencer par Metroid : Zero Mission qui est un très bon remake du premier Metroid et ensuite vous pouvez faire un des remake du 2 avec Samus Returns sur 3DS ou AM2R un fangame (je vous conseil chaudement de faire les deux mais si vous ne deviez en choisir qu'un seul alors jouez à AM2R). Ensuite vous vous pourrez jouer à ce bijou qu’est Metroid 3 AKA Super Metroid. Quant à moi je n’ai qu’une seule envie, découvrir la trilogie Metroid Prime !

LucasBorja
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le 31 mai 2021

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Lucas Borja

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