J'ai commencé à jouer à The Last of Us dans le cadre de mon traitement thérapeutique contre ma peur des zombies, qui consiste à en zigouiller le plus possible : en l’occurrence, dans le jeu, des infectés touchés pas une pandémie de champignons rendant nos compatriotes humains aussi enragés que dégueulasses.


L'histoire, le monde et le jeu m'ont laissé de marbre pendant un bout de temps, mais comme tout bon road trip, on finit par s'habituer et s'attacher aux défauts et aux qualités des compagnons de route avec lesquels on voyage.


On se retrouve donc à jouer Joel, qui dans une société dévastée des plus classiques, se retrouve à accompagner Ellie, jeune survivante immunisée aux infections champignonesques à la recherche des Lucioles (en français, ça sonne moins bien), un groupe idéaliste pouvant sauver l'humanité.


Joel est aussi peu enclin que moi à cette mission de baby-sitting post-apocalypitique que je le suis à enchaîner les niveaux. Les personnages sont clichés, les ruines de Boston sont plus déprimantes que fascinantes, et le rythme tuer des zombies/bouger des poubelles pour progresser dans le jeu/ tuer de vilains ennemis, n'a rien d'enthousiasmant.


Le jeu a cependant un dispositif qui sauve la mécanique: les munitions et armes sont aussi limitées que les infectés enragés sont nombreux. Si on veut survivre, on se doit donc de bien préparer ses affrontements, fouiller la moindre poubelle pour confectionner des molotovs et ouvrir le moindre tiroir à la recherche de quelques balles. Ce shopping forcé ralentit le jeu et lui donne un rythme de plus en plus hypnotique. En fouillant les environnements, on en vient à savourer le détail des ruines offertes par le jeu, des discussions avec Ellie, de la musique de Gustavo Santaolalla, et à peaufiner sa stratégie d'élimination des ennemis.


Et donc peu importent les jump scare forcés du jeu, les passages obligés dans les égouts et les personnages secondaires sans trop de reliefs. Le jeu devient un voyage de longue haleine où nous devons nous serrer les coudes avec Joel et Ellie pour affronter tout ce que le jeu nous envoie d'infectés et de brigands survivalistes.


On regrettera bien sûr que le jeu ne nous donne pas la possibilité de choisir ou diriger les interactions entre les personnages, privilège réservé aux cinématiques. Mais affronter les campus désertés, les villages abandonnés et les hôpitaux envahis devient un vrai plaisir quand on se retrouve entouré des deux protagonistes si bien écrits et joués par Troy Baker et Ashley Johnson.


En somme, il s'agit d'une randonnée mortelle aux petits oignons (et gros champignons) !

Ytterbium
8
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le 5 juil. 2020

Critique lue 78 fois

Ytterbium

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