Fort d’un succès tonitruant avec sa fabuleuse trilogie Uncharted (dont le quatrième volet est attendu sur Playstation 4 en 2015), Naugty Dog s’essaye en 2013 à un tout autre genre avec The Last of Us, jeu à l’ambiance oppressante et triste, bien loin de sa saga épique et fun. Ici, tout est mis en œuvre pour vous mettre la pression. Vous rendre nerveux comme jamais.

A commencer par son intrigue, certes simple, mais percutante : les Etats-Unis sont ravagés par une sorte de peste qui, en l’absence de remède depuis des années, détruit peu à peu l’humanité, les transformant en espèces de zombies monstrueux. Des zones de quarantaine ont été mise en place par l’armée, principalement dans les grandes villes, alors que dans les autres endroits, les plus forts tentent de survivre en évitant les infectés, et faire tout ce qu’il est possible de faire pour se nourrir. Même les pires choses.

C’est dans ce monde post-apocalyptique des plus saisissants et angoissants que le joueur incarne Joël, un homme d’âge mûr, à qui on demande d’amener un colis à un groupe appelé les Lucioles (entité farouchement opposé au régime militaire imposé). Si la mission ne l’enchante pas plus que ça, Joël cherchera à refuser par tous les moyens quand il découvrira que le fameux colis n’est autre qu’une gamine de 14 ans, Ellie. En vain. S’ensuivra un parcours du combattant pour nos deux héros afin ne pas succomber aux attaques du monde extérieur, qu’elles viennent des créatures, ou pire, des humains.

Même si rien ne semble réellement original dans cette histoire de « road-trip survival », il y a trop de perles dans The Last of Us pour s’arrêter à ce détail. Car ce qui importe ici, ce n’est pas tant la destination ou l’objectif du projet, mais bien le voyage lui-même. L’omniprésence de cette tension citée plus haut est magistralement mise en scène par le studio, ne serait-ce que pour le premier chapitre, proprement ahurissant.

Dès les premières minutes, Joël se retrouve au cœur d’un carnage qu’il ne comprend pas et, comme le joueur, il doit agir vite dans cet instant de panique extrême. Et quand bien même on doit suivre un chemin bien précis pour respecter le scénario, l’immersion est totale. A la manière d’Uncharted 2, qui nous offrait une scène d’introduction mémorable, The Last of Us nous happe sans ménagement dans ce qui sera une aventure dramatique sans pitié, émouvante et par-dessus tout immersive. La réalisation est donc un sans faute, réunissant admirablement les moments d’infiltration purs aux scènes de bravoure haletante.

Mais le point fort du jeu reste, sans conteste, cette évolution permanente entre les deux personnages principaux : l’alchimie entre Joël et Ellie est parfaite. Entre répliques cinglantes, émotion forte et confiance mutuelle, le travail fourni par les scénaristes pour que le joueur s’imprègne totalement de leur complicité est impeccable. Soigné. On ne lâchera jamais The Last of Us avant d’avoir terminé cette histoire, et de connaître le sort de ces deux héros.

Et si l’on devait émettre une réserve, ce serait justement pour ce final. Par pour cette dernière scène, encore une fois très prenante, où l’on s’infiltre dans un bâtiment rempli de tueurs afin de sauver quelqu’un, mais plus pour l’épilogue du récit. On s’imaginait peut-être quelque chose de plus osé, de plus terrible, ou simplement de plus original quand on voit comment tout ça a débuté.

Un petit mot aussi sur ce qui fait une histoire intéressante : les ennemis. Déjà, vous allez croiser bon nombres de protagonistes durant votre aventure. Certains seront là pour vous aider, tandis que d’autres vont sérieusement vous donner du fil à retordre. Et ceux-là ne vous laisserons pas de marbre, puisque vous pourriez vous retrouver facilement dans l’un deux : toutes les raisons sont bonnes pendant la fin du monde. Par contre, pour le côté fantastique, vous devrez affronter pas moins de quatre évolutions de monstres, et eux vont vous faire péter un câble. Les humains infectés sont, avec le temps qui passe, des adversaires toujours plus délicats, et votre réaction devra être à chaque fois différente.

Stade 1 – Les Coureurs : rapides et agiles, ils se déplacent souvent en groupe, mais vous pouvez tout de même les affronter s’ils vous repèrent.

Stade 2 – Les Rôdeurs : sorte d’hybride entre le stade 1 et le stade 3, les Rôdeurs sont mortels comme les Claqueurs, et vifs comme les Coureurs. De plus, ils leur arrivent de se planquer dans le décor pour vous surprendre comme des traîtres. Des ennemis redoutables.

Stade 3 – Les Claqueurs : le seul moyen de les tuer, c’est par surprise, et avec le surin. Complètement aveugle, ils ont néanmoins l’ouïe surdéveloppée, et pour s’approcher d’eux, il faut obligatoirement y aller avec le plus de discrétion possible.

Stade 4 – Les Colosses : le dernier niveau des infectés est le plus cruel et le plus infernal du jeu. On vous laisse le plaisir de découvrir cette horreur, et surtout la manière de l’éliminer.

Quoi qu’il en soit, la tonne de récompense et les critiques dityrambiques que s’est coltinées The Last of Us depuis sa sortie sont amplement méritées. Et pour ceux qu’ils ne l’auraient pas encore fait, et qui possèdent une Playstation 4, jetez-vous sur la version remasterisée qui sort le 30 juillet 2014 : en plus du jeu qui se sera fait une nouvelle beauté (déjà magnifique à la base !), tous les DLC (solo et online) seront intégrés, pour une continuité dans le monde et un approfondissement de l’histoire encore plus plaisant.

POUR LES FLEMMARDS : L’histoire basique fournie ici n’est qu’un prétexte pour assister à un voyage immersif, intelligent, qui fait la part belle à ses personnages très travaillés. Un bijou. Un chef d’œuvre.
Djack-le-Flemmard
9

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Créée

le 9 août 2014

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