Époustouflante, Zelda BOTW est une des rares épopées qui a su me laisser sans voix.
D'une virtuosité insolente, l'équipe d'Aonuma livre ni plus ni moins le nouveau maître-étalon du jeu d'aventure en Open World et se réapproprie ici un genre plus ou moins abandonné au fil des épisodes de la saga, au profit d'un gamedesign plus orienté vers le story telling.
Retour aux sources payant pour cette nouvelle cuvée, imprimant une direction au moment où la série commençait à en avoir cruellement besoin.
Ce que je retiendrai de mon expérience sur BOTW c'est d'abord ce monde gigantesque mais cohérent totalement artisanal, où chaque point de détail a fait l'objet d'une véritable réflexion. Au contraire du gamedesign à la Ubisoft où le joueur se contente d'emprunter des itinéraires, BOTW est une invitation permanente à l'exploration de son monde, comme seul moteur de progression.
L’emphase sur l'exploration, on la retrouve également vis-à-vis des mécaniques de gameplay en temps que telles. Ce point aura également été la cause d'un enchantement permanent au cours des vingts premières heures de mes tribulations en Hyrule. L'imbrication parfaite des boucles de gameplay et les possibilités infinies offertes par le moteur physique m'auront valu de très nombreuses (heureuses comme malencontreuses) surprises et des instants créatifs inédits.
Aussi bien dans les plaines que dans les sanctuaires, le jeu est une invitation perpétuelle aux expérimentations en tout genre.
Nul doute que tous les joueurs auront une expérience bien personnelle du jeu, signe de la richesse incroyable du jeu.
Enfin, dernier attrait principal du jeu : l'univers et son développement. Post - apocalyptique et en pleine reconstruction, Hyrule porte les lourds stigmates d'une oppression séculaire, qu'il nous appartient de défaire une bonne fois pour toutes. La narration émergente, enrichie par le recouvrement de la mémoire de Link au gré de ses voyages et de ses rencontres installe une mélancolie toute particulière. En supprimant par ce biais l'urgence de la quête principale, le jeu parvient à demeurer cohérent dans son invitation à l'exploration, équilibre que Witcher 3 par exemple ne parvenait pas trouver.
Alors oui, le jeu vanilla péchait par ses drops de fps dans certaines zones bien identifiées et oui les "donjons" apparaissent un peu chiches par rapport à ce que la série nous a offert jusqu'à présent, mais qu'importe tant la partition est exécutée avec maestria : le jeu vidéo tient ici un de ses tous meilleurs représentants, une oeuvre qui fera date.