Ouvre les yeux.



Une phrase doublée par Adeline Chetail, la voix française de Zelda et de Kiki la petite sorcière, avait suffi pour m'accrocher. D'une, je faisais partie de la masse incroyable de gens qui crevaient d'envie d'avoir des doublages dans The Legend of Zelda (TLOZ).
Cela s'explique très facilement pour ma personne : je suis conteur et par conséquent très friand des belles histoires, la saga s'y prêtait très bien même si je n'ai pas toujours accroché aux jeux, aux univers qu'ils ont proposé. Rapidement, Majora's Mask était intense. Je ne le ferai pas une seconde fois. Mais l'expérience du jeu, propice à se conter d'horribles fantasmes, était parfaite. Mais pas deux fois.


Or donc, cela semblait logique, qu'un jour je puisse profiter de voix dans un Zelda, pour recevoir l'interprétation d'acteurs pour des personnages archétypaux, ma foi très classiques, mais bougrement efficaces. Je n'ai pas été déçu. On aimera ou on aimera pas, j'ai pensé que la sélection de comédiens de doublage tels que Jérémie Covillaut (la voix française principale de Tom Hardy, et de Daruk, le Prodige Goron, dans le jeu) ou bien Donald Reignoux (coucou le monsieur aux innombrables personnages dont Titeuf ou Lucio d'Overwatch, qui double Yunobo - encore un Goron oui j'ai des choix orientés) valait clairement le détour.


J'y émets toutefois une réserve : c'est trop peu. Les personnages ont eu un excellent traitement à la conception du jeu, cela se sent, c'est fort malheureux que l'histoire des Prodiges soit noyée dans une grande marée d'exploration, le monde d'Hyrule. Qui n'a jamais été aussi vaste. Peut-être un peu trop creux aussi.


Je prends des gants avec des épines parce que je sais que je vais encore me faire des copains avec tout ça.


Bref, je lance sur le parquet ma dithyrambe sur le doublage et les Prodiges, je les ai trouvés vraiment cool, fallait le reconnaître.


Pour vous donner la primeur de mon sentiment sur le jeu, ça peut se résumer ainsi : j'y ai vécu des moments rigolos, parfois intéressants, mais en général je suis assez perplexe. Pour ne pas dire, ennuyé. Les 50, 60 premières heures, c'était l'enchantement total. Sauf que c'est un Zelda, je ne cherchais pas les défauts, je rangeais ma frustration dans ma poche en me disant "mais t'inquiète, ce qui va suivre va être grandiose."


Après presque 400 heures à jouer, à faire les deux DLC, à parcourir la carte en travers, au-dessus et en-dessous, à pester sur l'Ombre de la Foudre qui est sans nul doute l'un des pires boss de la saga toute entière... avec un pote on prévoit de faire une vidéo sur la question tant le sujet a piqué notre curiosité. Après toutes ces choses, j'avais une sensation de vide, une sorte de "meh" que je peux expliquer de plusieurs manières, mais elles ne sont probablement pas toutes légitimes. C'est subjectif, on parle de conte là, les gars. Si vous me jetez de la merde, c'est très amusant pour vous mais c'est sûrement pas très intelligent.


Le conte, c'est la subjectivité incarnée, le message peut passer ou pas, le public peut y être réceptif ou non. Ça ne change rien, l'histoire a été racontée, elle est là pour ça.


Je ne peux que vous conseiller de jouer à Breath of the Wild, avec une grande réserve toutefois ; il n'invente rien, il ne réinvente rien. Certes, le fait de disséminer le principe des donjons en 150 sanctuaires, cela a du sens, c'est une idée qui a du chien. Mais est-ce que ça contrecarre tous les donjons d'auparavant ? Est-ce que c'est plus efficace ? Pas toujours, nombre de sanctuaires tiennent lieu d'exemples de level design, pour ne rien changer. Toutefois, d'autres sont brinquebalants. On ne comprend pas tout de suite, on les résout sans plus comprendre, c'est le hasard du pif qui régit le bazar.


J'ai peur de m'étendre sur chacun des sujets et y perdre les idées. J'irai donc droit au but.


Le développement rallongé de BOTW a permis de donner une expérience de jeu inédite dans la saga Zelda. L'on avait regretté par le passé le manque de profondeur - regard éloquent - de Wind Waker, la prise de risque en demie-teinte de Twilight Princess, les limites techniques et les bafouilles de Skyward Sword... je pense qu'on est arrivés à quelque chose dans Breath of the Wild de tout à fait satisfaisant.


Est-ce suffisant pour lui accorder tout le succès et lui pardonner ses nombreux défauts ? Je n'en suis pas certain.


On explore, c'est grand, c'est beau mais ça reste assez poussif. Faut aller les débusquer les trucs rigolos.


On combat, les armes ont une durabilité, ça change... mais est-ce que le farm reste amusant, même après 200 heures à courir dans tous les sens pour reforger une arme de Prodige ?


Autrefois, Link sautait automatiquement pour contrer l'ergonomie de la manette, peu engageante pour un jeu d'aventure en 3D. Je ne sais pas ce que cela donne sur Switch, mais sur Wii U, qu'on le bouge du bouton B au bouton X ça ne change rien. C'est bizarre.


Dans l'univers tortueux de la physique, on s'attend à ce qu'un être maîtrisant l'électricité, produisant de l'électricité avec son corps, soit insensible à l'élément concerné. Pas dans BOTW. La foudre peut contrer la foudre. Et balancer une Colère d'Urbosa, l'Épée de Légende à la main, c'est casser le jeu.


Ne vous méprenez pas, je n'ai pas détesté BOTW, je le répète j'y ai passé de bons moments. Mais comme son aîné Majora's Mask, je n'y reviendrai pas.


Je prends maintenant davantage mon plaisir à regarder mes proches y jouer plutôt qu'à y jouer moi-même.


On va redonner ses lettres à Dracula comme il se doit : plongé dans une mer de prodiges, j'ai peur, je pense à des choses étranges, je crains que mon âme ne s'égare.


Brève sur la récompense du DLC L'Ode aux Prodiges :


Nan les gars, qu'est-ce que c'est que ce truc ? Je m'attendais à piloter une créature divine. Pas un machin qui n'a pas de ligne, pas de direction, qui tourne comme de la mayonnaise... enfin je sais pas, je suis pas très fan des motos japonaises de base, mais là permettez-moi de vous demander un seppuku ! Le Destrier de Légende dans Mario Kart 8 marchait bien mieux ? Là t'as la sensation de rouler avec une tondeuse. Pitié, quoi. Pas après un boss aussi réussi.



DIGRESSION DISGRACIEUSE #11


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le 17 juil. 2018

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Gros Guerrier

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