Il a un drôle de goût ce Zelda Twilight Princess non? Celui d'un plat préparé avec passion, par une équipe extrêmement compétente, afin d'offrir un met des plus raffinés... Le plat est alléchant, on en a l'eau à la bouche. On se jette dessus on ferme les yeux pour déguster. Oh oui, c'est bon!... mais il a un peu le goût du plat que j'ai mangé avant hier.

Twilight Princess c'est ça. En voulant en faire une sorte de chant du cygne du GameCube, Twilight Princess est un épisode dans l'hommage, peut-être un peu trop, surtout quand il renvoie sans cesse à l'épisode à qui il doit tout, ou presque : Ocarina of Time. The Wind Waker, par exemple, le faisait avec bien plus de subtilité.

On a l'impression que ce Twilight Princess, aussi génial soit-il, est un peu routinier, presque conservateur. Ce sont surtout les phases de liberté qui déçoivent, tant on a l'impression de se retrouver devant un remake (ce que sont chaque Zelda a leur manière, certes) d'Ocarina of Time. Tout est formidablement réalisé, avec un habillage graphique enchanteur et extrêmement fluide... mais sans l'impression de découverte d'Ocarina of Time. Ici, nous sommes en terrain connu et reconnu.

Pourtant, c'est en reprenant cette liberté offerte au joueur que le jeu se montre à la fois différent et extrêmement prenant, dans son genre. Là où le coeur de the Wind Waker était cet immense monde ouvert, Twilight Princess brille dans la manière dont il arrive à happer le joueur sur les trente premières heures, faramineuses, avant de s'étaler un peu plus, coulant. Tout y est dans cette période dense, et en premier, du loup bien utilisé ou bien l'habille graphique dans le monde du crépuscule en passant par l'intelligence rare des donjons. Et puis le jeu reprend un peu de poil de la bête vers la fin, juste avant le boss final, ces séquences censées lancer le grand final justement, avec Xanto, un nouveau personnage, responsable d'après tout ce qui est mémorable dans cet épisode, en séquence jouable ou non (mais quelle cinématique avec lui!!)

Midna, cet étrange être féminin qui chevauche Link en loup se félicite au début du jeu de la docilité du jeune héros, prêt à accomplir le moindre de ses désirs... Nous aimerions nous aussi féliciter les développeurs d'avoir pu rendre ces mêmes séquences haletantes, justement en bridant la liberté et en recentrant les enjeux puissants de ce monde à son crépuscule.

En revanche, une fois lâché la bride, nous nous retrouvons devant Zelda, très bon mais trop habituel pour se laisser satisfaire. C'est ça, le génie routinier.
numerimaniac
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le 29 oct. 2010

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numerimaniac

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