The Long Dark
7.2
The Long Dark

Jeu de Hinterland (2017PC)

Tout d'abord je précise que j'ai plus de 40h de jeux avec les dernières maj. disponibles en date du 25.11.18, et que j'ai joué en mode survie, difficulté traqueur (équivalent difficile)


The Long Dark est un jeux de survie dans un grand nord Canadien abandonné par ses habitant, quand ils ne sont pas tout simplement morts. Votre personnage se réveille d'un crash d'avion, ne possédant que quelques babioles et des vêtements adaptés à un climat printanier. Le vent souffle dans vos oreilles, le froid mord votre peau dénudé et la journée menace de vous abandonner rapidement à une obscurité qui offrira votre corps à la mort. La lutte inévitable pour vivre un jour, une heure, une minute de plus, commence.


Et cette sensation d'urgence deviendra donc votre première arme pour avancer. Il vous faudra lutter contre le froid, la soif, la faim et la fatigue à chaque instant, réfléchissant rapidement et priant d'avoir pris la décision adéquate quand à la marche à suivre. Ramasser du bois pour se réchauffer près d'un feu ? Oui. Mais si le soleil se couche ? Trouver un endroit pour dormir à l'abri de la nuit ? Oui. Mais si vous n'avez rien dans le ventre et que l'abri heureusement trouvé est vide ? Parcourir les sentiers à la recherche d'un autre lieu abandonné parsemé de petits restes ? Oui. Mais si le blizzard se lève ? Si le blizzard se lève, cachez-vous pauvre fou. Personne ne survit dans une température ressentie à -25° en étant vêtu d'un jean correct, de baskets trouées et d'un sweet à capuche abîmé. Si le lieu trouvé n'est pas bien isolé, je prie fort pour que vous ayez déjà quelque chose dans le ventre et surtout pour que vous ayez du bois, beaucoup de bois, car la nuit va être longue. Si vous avez ce bois et ce ventre plein, alors je ne m'en fais pas, vous verrez le soleil se lever car même en cas de soif, vous possédez de la neige à volonté et une vieille conserve cabossée. Ça suffira à faire bouillir un demi litre d'eau en 3-4 minutes. Si vous n'avez ni bois, ni ventre plein, ni abri isolé, je n'ai plus à vous parler, je sais que vous êtes quasiment déjà mort. Si la faim, la soif ou le froid ne vous tuent pas, la peur de mourir se chargera de vous y précipiter en vous faisant réaliser un tout pour le tout suicidaire. Si vous avez survécu tout de même, alors je n'ai rien à vous dire non plus car c'est que vous êtes le cousin de Rambo et que je n'ai par conséquent rien à vous expliquer, je pourrais même écouter.


Mais ceux qui arrivent dans ce monde violent et qui se réveillent après la première nuit et leur première gorgé d'eau purifiée, le ventre gargouillant et tentant de sortir le bout du nez à 8h du matin, eux ils méritent mes avertissements. Après une nuit glaciale, le matin n'est pas plus chaud. Le soleil est déjà sortit entièrement de derrière la montagne ? Ne vous fiez pas à ses rayons blanchissant la neige, il fait un froid mortel, vous en aurez pour tout au plus 10 minutes avant de perdre la chaleur accumulée dans votre abri. Tachez de vous contenir jusqu'à ce qu'il soit vers les 11-12h, la température aura pu remonter, et si il fait dégagé elle vous offrira même le loisir de ne pas ressentir le froid avant le début de soirée (on parle bien de la chance extraordinaire d'avoir un beau temps stable).


Cette journée est une des plus importante, mettez toute votre malice et votre capacité d'observation dedans. N'hésitez pas à grimper un peu, observer la région, essayez de repérer des habitations, des tours de guets forestières même, une grotte aussi pourrait faire l'affaire sur un trajet. A moins de trouver rapidement un lieu recelant des ressources alimentaires et quelques outils indispensables comme des couteaux ou une hachette, votre priorité sera de migrer vers des habitations jusqu'à ce que vous en trouviez une. Perdus en pleine montagne, vous n'aurez absolument pas le loisir de chômer car la nuit n'est pas votre seule prédatrice. Les loups sont en chasse, la nature est déréglée, leur agressivité est maximale, et si ils vous voient, sachez-le, ils vous traqueront et essaieront de vous tuer. N'oubliez pas que le feu ne sert pas qu'à réchauffer, il y a des situations où il peut refroidir l'ardeur d'un poursuivant inarrêtable.
Je me rappelle encore d'une migration de quinze jours le long du chemin de fer traversant les marécages gelés de la région du Lac Mystère et allant jusqu'à ce qui ressemblait à une côte sur une carte déchirée. La recherche d'un abri sécurisé et salvateur, les loups sur les talons. J'ai été bloqué dans une tempête. Une sale histoire. Sur le chemin j'avais trouvé un trésor incroyable, un vieux fusil que j'avais pu armée de 10 cartouches dégotés de façon éparses au fur et à mesure des furetages sur des cadavres ou dans des bâtiments destinées uniquement à servir d'abris temporaires, petits et pleins de trous d'airs par où passait le vent. La route était encore longue et ce cadeau du ciel m'avait fait entrevoir une éclaircie dans la tempête de mes déplacements chaotiques à la trajectoire complètement dominée par les aléas des éléments.
J'avais bien dormi, le ventre ni plein mais surtout ni vide, de l'eau à profusion, un beau stock de bois, et j'avais même le luxe de porter une parka chaude, deux pulls, deux pantalons, deux bonnets, et deux paires de chaussettes. Ça pesait son poids mais franchement, c'était chauuuud. C'était agréable de ne plus sentir son corps geler jusqu'à en perdre les sens. La journée s'offrait à moi et je savais, je les avais vu la veille en arrivant, des cerfs à à peine 700m en amont de la rivière gelée qui passait sous la portion de chemin de fer qui me servait de guide. Je devais me séparer de ma boussole temporairement mais avec un soleil incroyable la visibilité s'étendait à perte de vue. Tout se passait enfin parfaitement.
Je longeais la rive en remontant vers le nord au lieu de poursuivre comme d'habitude vers l'est, j'abattais un loup qui ne vit pas venir une balle jouissive qui se ficha dans son thorax et éclata ses côtes et ses poumons, je récupérais en 20 min ses viscères pour appâter d'autres loups en cas de danger et je rejoignais la petite clairière où gambadait joyeusement mes proies. Je commençais à avoir faim, chaque geste, chaque pas dans la poudreuse, chaque respiration me demandait un effort qui se payait en calories sonnantes et trébuchantes. Et j'avais devant moi un sacré paquet de calories sur patte, l’équivalent de 3 ou 4 jours de survie, peut-être plus si je m'économisais. Deux balles furent nécessaires, je préparais un feu pour me protéger du froid et d'éventuels rôdeurs et je commençais ce pour quoi j'étais venu. Découper 10 kilos de viande ça prend pas loin de 1h30, si on veut sa fourrure et ses viscères, il faut compter presque 3h.
Et c'est primordiale, chaque chose utile est surtout vitale dans ce monde, pour se chauffer, se protéger et surtout se faciliter la vie. Mais quand j'ai commencé mon travail vers 14h30, j'étais loin de me douter de ce qui m'attendait. Il me restait quelques viscères à découper quand le vent se leva, il arriva discrètement mais, soudainement, mon feu dont les flammes étaient fortes et bien nourries moururent d'un seul coup ! Les nuages surgirent, les flocons tombèrent par dizaines de milliers et le brouillard se leva pour fondre sur la vallée ! Je croyais avoir le temps de finir ce que je faisais. Je le reconnais ... je me trompais. Le blizzard venait de me cueillir dans un lieu que je ne connaissais pas. D'abord j'ai essayé de revenir dans mon abri ...j'ai marché mais je ne trouvais plus ce flanc de colline que j'avais longé pour venir chasser... Ensuite j'ai essayé de trouver un recoin à l'abri du vent pour faire un feu. Dix minutes avant, j'avais chaud, et à présent, je ne sentais plus du tout mes extrémités et le froid se propageait à une vitesse ahurissante dans ma poitrine. J'étais en train de me congeler, je n'arrivais plus à avancer et je n'arrivais pas à jeter ma viande que j'avais durement gagné ... trop durement pour abandonner ... Alors j'ai eu une idée " Si je me dépêche, je peux faire un igloo sommaire en 20 minutes". Ça m'a prit 30 minutes, parce que j'ai du enlever mes chaussettes pour utiliser le tissu comme attache. Je ne sais même pas comment j'ai fait, je ne sentais plus mes doigts, plus du tout, j'étais trempé, trempé de froid, un froid qui a le poids du plomb et l'humidité de la langue d'un diable de glace .... mais j'ai pu me glisser dedans. J'imagine que vous vous imaginez un igloo hein, comme on en voit à la télé mais c'était pas ça je ne pouvais pas. C'était un trou dans la neige recouvert d'un toit de branche, de tissu et de neige.
J'étais au fond du trou, un trou de neige pour me protéger du froid. Il faisait tellement froid à l'air libre que même une des matières la plus froide du monde était chaude à côté. J'ai essayé d'allumer un feu juste devant l'igloo mais c'était impossible avec le vent qui hurlait après ma vie. Vous savez quoi, j'ai survécu jusqu'à la tombé de la nuit avant que le temps ne se dégage. Près de 5h de lutte à claquer des dents et à me souffler dessus. Quand je suis rentré dans mon abri, j'avais des gelures. Je savais que je ne pourrais pas les guérir, j'avais définitivement entamé mon bien le plus précieux ... ma santé ... Mais j'ai survécu. Je me suis reposé pendant 2 jours puis j'ai décidé d'abandonner ce lieu qui me rappelait ma bêtise. Cette terrible inexpérience, ce manque criant de réalisme face à la violence des éléments et surtout, face à mon attitude incroyablement inconsciente. J'avais tout le matériel qui me permettrait de survivre plusieurs jours mais je venais de perdre le plus important ...


J'ai continué de longer la montagne en suivant le chemin de fer et je suis bien arrivé à une sorte de côte. J'avais de quoi pêcher, j'avais attrapé des lapins, chassé les loups, fui les ours et tendu des pièges aux élans. J'ai tenu 26 jours en tout, c'est peu ... mais j'ai parcouru suffisamment ce monde pour m'ébahir de sa richesse. La mort en épée de Damoclès rend peut-être tout plus beau, et si c'est le cas, quelque part je la remercie pour ces marches forcées en plein coucher de soleil flamboyant, je la remercie pour la sensation d'attraper ce saumon de 12 kilos alors que mon estomac se repliait sur lui-même, je la remercie pour l'éveil des sens qu'elle m'a donné, l'écoute aux aguets du moindre craquement de branche, le regard loin sur l'horizon perçant le feuillage hivernal à la recherche d'une place confortable, je la remercie pour ces moments de répits à lire un livre de pêche près d'un feu de cheminé, et enfin je la remercie pour m'avoir donné l'envie de vivre.


Enfin voilà je ne sais pas si j'ai réussi à vous communiquer cette tension particulière fournie par cette expérience, mais le jeu me résiste et j'arriverai à atteindre 100 jours dans une de mes multiples réincarnation vidéo-ludiques ! :)


Un mutli serait vraiment excellent et permettrai d'expérimenter la nation de coopération mais ça serait compliqué à gérer avec le temps qui passe en accéléré à chaque manip de craft.

Yayaji
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le 26 nov. 2018

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Yayaji

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