C'est pas le trailer de Killzone 2, ça ?

... Et là, Wu, il rentre dans le bureau avec une idée de dingue : "Si on faisait comme dans le trailer de Killzone 2, celui sorti à l'E3, là... celui que tout le monde a trouvé dingue... et qui s'est trouvé être un gros fake... Et ben voilà ! On va faire la même chose... "

-Tu veux dire un fake trailer ?

-Mais non, abruti, on va faire aussi beau mais en real live action !

-Ok, mais le gameplay de Killzone 2 n'était déjà pas top à l'époque, alors on propose quoi cette fois ?

-Mais on s'en fout du gameplay. On prend deux ou trois trucs qui marchent bien mais on met tout sur le design et les graphismes ! Je veux de la poupée moulée, les mecs ! Du grand super luxe, avec les nichons qui gigotent, les yeux qui sentent la passion et la bouche qu'on est presque en train de voir murmurer. Pas gonflée, vous m'entendez, MOULEE ! Je veux de la texture, je veux du reflet, je veux de la lumière, je veux de l'épaisseur, je veux de l'odeur, je veux qu'on sente la terre qui vole quand ça explose, je veux sentir l'ozone après les éclairs... CA VA ÊTRE TROP BON !"

Voilà, quatre ans plus tard, The order : 1886 sort exactement sous cette forme. Les artistes et graphistes se cherchant encore des excuses pour travailler un design ont sans doute pris du temps pour mettre en place cette uchronie avec des personnages emblématique, des lieux mythiques et tout un univers avec son histoire, ses mystères, sa politique. Et c'est dans cette esquisse aux contours à peine visibles mais dont certains détails sont extrêmement travaillés, qu'on évolue pendant une aventure trop brève.

Perclus de graphismes époustouflants, cette technologie un peu boursoufflée fait l'effort de mettre en place ce qui pourrait devenir une licence agréable. Appuyée sur un gameplay à la fois classique et solide, on ne peut pas reprocher grand chose à cette tentative de lancer une nouvelle franchise. A l'heure où on ne sait plus si on doit accuser les éditeurs de vouloir faire toujours la même chose si c'est bien fait, ou les encourager à sortir des nouveautés qui peuvent paraître bancales mais originales, Sony a choisi de faire la pub de sa machine et de lancer une nouvelle franchise.

Et malgré tout, avec une bonne baisse de prix ou en bundle, The order : 1886 est somme toute une bonne expérience, un petit plaisir cinématographique très proche de ce qu'on peut retrouver dans la campagne solo d'un Call of duty ou justement dans ce que proposait la série Killzone... Comme quoi, on y revient ! C'est génial, ça, à croire que Sony avait pour ambition de se rattraper de ce gros bras d'honneur fait aux joueurs de l'époque qui avaient succombé aux sirènes du marketing. Aujourd'hui les gens gueulent parce que c'est ultra court, parce que ça semble vide et parce qu'il ne fait pas le café... Moi je dis, peut être qu'il est important de sortir un beau jeu de temps en temps, un jeu qui sert de mètre étalon pour tout ce qu'on peut faire de plus beau et de plus technologiquement avancé. Et puis ce ne sera pas la première fois qu'on aura un premier épisode bancal pour obtenir une suite de très grande qualité. Soyons patients.