Un premier passage à l'instinct. Un deuxième en mode obéissance. Un troisième pour tester une alternative. Un quatrième où je ne fais rien. Un cinquième où...
Il me faudra quelque temps pour réaliser que je ne joue plus. J'étudie les possibilités de manière analytique, je cherche les variantes que je n'ai pas empruntées, les monologues que je n'ai pas encore entendus. Et pourtant, je n'écoute plus vraiment la voix. Je la cherche, mais comme on cherche le 103e fragment de la poupée vaudou qui débloquera... une photo... Je suis à la limite de la lobotomie.
Je suis un gamer.
C'est ça que voulait me dire le jeu ?
D'ailleurs était-ce un jeu ?
"Tu as eu le choix !"
Non. J'ai eu des possibilités. Et au final, quand on a tout essayé, il n'y a pas vraiment eu de choix.
"La voix off est géniale!"
Elle est cool. Comme dans Thomas was Alone. Mais ce n'est pas du théâtre, c'est un jeu.
"Non, mais tu n'as pas compris le sens caché !"
Peut-être, en tout cas, ça ne m'a pas émerveillé. Désolé, mais on est très loin (très très loin) des niveaux de lecture de Far Cry 3. La question de l'obéissance (et de la désobéissance) qui est au cœur de la réflexion semble bien simpliste quand on a joué à Papers, Please! Et le prix est diablement élevé (12€) pour un jeu qui ressemble à l'intro de Portal 3 (moins de 2h pour fouiller ad nauseum).
Il serait sorti en 2010 - et à un prix raisonnable -, j'aurais sans doute applaudi des deux mains. Dans la situation actuelle, j'ai quand même l'impression qu'on se fout un peu de la gueule du monde.