Le credo du jeu vidéo d'aventure, c'est la liberté. Prenez Witcher 3 et ses 36 fins possibles qui vous permettent d'apposer votre patte sur cet univers, de façonner le jeu à votre image. De tels jeux ont un atout primordial : ils vous laissent le choix. Enfin, presque.


Ceci est la leçon à tirer de Stanley Parable. Vous aurez le choix entre deux portes, mais ce choix n'est pas le votre, Neo ; quoique vous fassiez, le Narrateur l'a prévu. Il peut jouer la surprise, prendre un ton convenu, s'énerver ou minauder, votre esprit de contradiction ne parviendra jamais à le vaincre. Même quand vous vous échinerez à sauter sur une chaise pour enfin marcher sur un bureau et atteindre une fenêtre ouverte où vous pouvez sauter dans un fond blanc immaculé en pensant avoir découvert un glitch, le Narrateur sera là, vous offrant un nouveau choix. Quand vous tenterez de votre propre chef d'appuyer sur tous les claviers pour découvrir si vous débloquer quelque chose, n'importe quoi, le Narrateur s'immiscera pour vous donner la marche à suivre, en vous congratulant quand vous aurez suivi ses règles.


Le Narrateur est tout-puissant, c'est le développeur qui se cache derrière lui. C'est lui qui s'agace de voir le joueur ne pas suivre la voie qui lui est toute tracée, c'est lui qui doit trimer pour anticiper vos actions et vous tuer quand vous voulez voir ce qui se passe quand vous vous jetez dans le vide. Quand il place une porte dans un couloir de son jeu avec l'objectif droit devant, il doit également créer une pièce annexe, la rendre inutile ou la doter d'un secret, il doit anticiper que vous cliquerez sur tout ce que vous verrez et parfois se résigner quand la tâche est trop ardue à poser ce qui répugne le joueur avide de liberté : un mur invisible.


Les reproches qui sont habituellement faits à ce jeu sont sa durée de vie (qui dépend du joueur, la "bonne" fin est atteignable en quelques minutes) et de n'être qu'un upgrade graphique du mod de 2011. Alors s'il est vrai que la surprise n'est plus là si vous avez déjà touché au mod, cette nouvelle mouture offre aux nouveaux-venus une expérience aux petits oignons.


L'intelligence de Stanley Parable, c'est de proposer cette réflexion sur le ton de l'humour, ce qui fonctionne parfaitement grâce à l'accent british de Kevan Brighting et son jeu tout en nuance. Remercions également au passage l'Adventure Line qui nous offre un moment d'exploration épique sublimé par un thème mémorable.

ChuckChan
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le 7 juil. 2015

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