La honte du RPG

Quatre ans après le premier The Witcher, CDProjekt Red remet le couvert avec un second volet prometteur dont le nom reflète vraisemblablement un scénario qui ne confine pas pour autant au génie.

Grossomodo, vous incarnez Geralt de Riv, un sorceleur reptilien pas charismatique qui tue des monstres en guise de passe-temps. Depuis le premier volet, notre personnage a atteint un statut important en déjouant une tentative de régicide qui lui a permis d'être le fidèle conseiller et protecteur du roi Foltest. Ce qui va le placer dans la même pièce que ce dernier lors de son meurtre.

Notre protagoniste devient alors le principal suspect... Ouah, c'est super logique vu qu'il a lui-même déjoué une tentative de meurtre pour sauver le roi. Bref, tout ceci l'oblige donc à partir à la recherche du véritable coupable pour rétablir son honneur en plein conflit politique.

Commençons tout de suite avec un menu créé par un gros flemmard qui n'a pas eu la force d'intégrer la configuration de touches, l'optimisation graphique et la gestion des sauvegardes qui prennent une place phénoménale sur le disque dur. Cependant, le gars a fait fort en proposant une double connotation... au cas où vous seriez autiste.

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"Nilfgaard, Breena, Scoia'tael, Temeria, Foltests..." Si vous n'avez pas joué au premier volet, vous serez vite perdu dès l'introduction. On apprend aussi que les elfes et les nains vivent dans des ghettos sans raison...

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Si vous avez encore votre sauvegarde de The Witcher, vous pouvez l'importer pour retrouver vos items et influencer légèrement le cours de l'histoire selon vos choix passés. Mauvais point, évidemment, car il ne permet pas aux fans de découvrir l'intégralité du jeu sans se prendre la tête à aller chercher les sauvegardes des autres sur le web. Pardonnons les pauvres développeurs et leurs petits coups de folie...

Mais bon, ceci ne changera pas le prologue bien lourdingue qui fait office de tutoriel : Ennemis qui spawn à l'infini, QTE intempestifs, morts scriptées... Ça commence merdiquement bien pour The Witcher 2. Cependant, on se rend vite compte que les choix ne se limiteront pas à << je tue tout le monde et je suis méchant >> ou << j’aide tout le monde et je suis gentil >>, non, ici c'est beaucoup plus subtil : << Je fais ma p*te avec tout le monde >> ou << je lèche les c*uilles de mon
interlocuteur >>.

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Après quelques heures de jeu, on confirme la présence d'un gameplay catastrophique. Le système de combat est complètement gâché par son côté hack'n'slash ultra répétitif. Votre souris risque d'être bombardée par les coups forts ou faibles, ceci étant associé à un système de lock totalement hasardeux. L'utilisation abusive des roulades est inévitable pour espérer avancer dans certaines situations délicates. La parade, bien qu'inutile, demande de conserver une jauge de pouvoir... non mais franchement, quel est le rapport entre la magie et une parade ? La zone d'aggro des monstres c'est une blague Carambar qui permet au joueur de tricher selon ses envies.

À ce moment-là, on se pose quand même certaines questions...

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La difficulté des boss est mal dosée et il vous est impossible de prendre des potions sans passer par la méditation qui doit être effectuée hors combat... exemple avec Keyran où il faut abuser des sauvegardes pour arriver à ses fins.

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Vous pouvez aussi noter la nervosité extraordinaire des combats à main nue façon QTE épaulés par un remarquable travail sur l'ambiance sonore...

https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=bEtbJzEWH70

Les personnes de bon sens remarqueront sans aucun doute le terrible manque d'efficacité des interfaces. L'arbre des compétences, sans diversité, est un gros plagiat caché de Final Fantasy 10. Doté d'un inventaire bordelique et beaucoup moins instinctif que l'ancien, Geralt ne pourra malheureusement pas stocker ses items dans des coffres, tout se fait dans cet inventaire qui se résume à prendre et jeter...

Les graphismes ne sont pas de grande valeur avec l'absence du DirectX 11, il est d'ailleurs impossible de jouer en 2560 SLI/Crossfire, ce qui ne permet pas aux gamers de profiter pleinement des visuels. Plus on joue, plus nous sommes assommés par l'avalanche de défauts que contient ce RPG. En effet, les environnements sont vastes, mais en réalité complètement cloisonnés. La carte n'est qu'illusion, il y a des chemins qu'on peut certes bifurquer, mais le sentier est insurmontable, ce qui donne un gros côté linéaire au gameplay.

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L'alchimie a été simplifiée par rapport au premier opus, un gros point noir de plus car il est maintenant trop simple de se faire des stocks entiers de potion. Côté argent, si vous désirez être riche, il suffit de faire le tour des lieux pour ramasser des objets et les revendre. Entrez chez quelqu'un et volez-lui ses biens sous son nez, il ne vous reprochera rien et n'avertira personne... comme si de rien n'était. Après avoir vendu les objets, lorsqu'on quitte la fenêtre, on coupe directement la conversation avec le marchand, quelle politesse...

La majorité des PNJ n'ouvrent aucune boîte de dialogue... quel est donc l'intérêt de pouvoir parler à une personne si elle n'a rien à nous dire ?

Bref ! La liste des points noirs est horriblement longue : Impossible de sauter ou de nager, épées qui disparaissent/réapparaissent quand on monte/descend une échelle, il faut effectuer un QTE pour ouvrir les portes, tout le monde est invincible en ville, finishs moves beaucoup moins gore que dans le 1, présence de bugs (impossible de ramasser certains objets, PNJ qui restent coincé contre un mur...), mode "Difficile" très mal pensé, bestiaire qui manque de diversité, parade inutile, présence de clipping, Geralt qui court comme un drogué, mini-jeux gavant et sans intérêt, répétition dans les dialogues... On peut passer des heures à énumérer les successions de défauts que contient le soft.

Et non, The Witcher 2 n'est pas un monde mature : du cul, des insultes et des blagues pas marrantes en font un parfait passe-temps pour les gamins de 13 ans.

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Moins de quêtes que son prédécesseur, il se torche tranquillement en 25 heures avec un Acte 3 complètement bâclé. En comptant les missions annexes bien sûr, car pourquoi sommes-nous obligés finir le peu de missions annexes existantes pour terminer un acte ?

Une nouveauté à souligner : le crafting. Ceci permet de créer des objets avec certains éléments du jeu à l'aide de schémas. The Witcher 2 devient alors la suite directe des schtroumphs : une petite balade pour ramasser ses petites plantes, son petit champignon, son petit bois... On peut ainsi crafter des épées avec des bouts de ficelles et des organes de monstre... logique quoi... moi je peux chier un cake en buvant de l'eau, normal.

Bien que le scénario soit tiré d'un livre et donc pas si mauvais que ça (sans pour autant être bon), les conversations peu recherchées cassent le rythme tout au long du jeu :

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Nous terminerons avec les 16 fins possibles, toutes aussi chiantes les unes que les autres, qui confirment juste une suite et nous laisse donc sur notre faim

Résumé: Dirigiste et répétitif, The Witcher 2 est un énorme package de défauts. Enlevez juste les graphismes et il deviendra alors une honte du RPG... ce qui l'est déjà vu l'optimisation foireuse du soft..