Après avoir vidé potions, lancé moult sorts et tranché dans le gras un grand nombre de félons et autres viles créature pendant 180h (à noter que le compteur du jeu est foireux, certains croient avoir joué plus de 300h alors que certains sites de tracking donnent un temps bien inférieur), l’heure du repos a sonné pour Géralt, qui pourrait bien tirer sa révérence avec cet épisode.
A noter en préambule que…
- Je n’ai pas toutes les cartes du Gwynt (faut pas déconner, ce mini-game est sympa, mais de là faire 40 parties contre le même NPC qui ne veut jamais lâcher sa carte ultime, no way)
- Je n’ai utilisé que très peu les Fast Travel… uniquement quand c’était pour forger une épée et qu’il fallait traverser toute la carte pour ça (cohérent de n’avoir qu’un seule maître forgeron épées et un seul maître forgeron armure… mais c’est chiant), et vers la fin du jeu quand on nous renvoie aux quatre coins des îles.
- j’ai joué en mode normal, et ça passe bien. Je suis surtout mort en tombant, car Geralt est une grosse merde qui crève s’il tombe de plus de 3m de haut. Mauvais réflexe de joueur d’Assassin’s Creed.
PROS aka la joie d’être un Sorceleur
Le scénario bien écrit, prenant et intéressant jusqu’au bout. Rien n’a été bâclé, jusqu’à la dernière seconde du jeu.
L**’open world** est sympa et plus varié qu’il n’y paraît (on revisite même une map sous la neige … ah ah). L’exploration est régulièrement récompensée (quêtes, matos, plans de craft,…) et on pourrait juste déplorer un manque de folie générale.
Pas de quêtes fedex, c’est impressionnant dans un RPG.
Cirilla Fiona Elen Riannon aka Ciri, la fille adoptive de Geralt. En plus d’être sexy, elle apporte une variante de gameplay appréciable dans ses séquences. Plus rapide, plus nerveuse, plus puissante, même si abusé par moments.
Techniquement c’est plutôt solide et beau (sur XOne).
Le character design de qualité. Le studio a bien progressé depuis le premier épisode où les clones étaient légion.
Le système de combat est exigeant mais pas trop. Suffit d’être bien préparé et de ne pas se croire invincible.
Un vrai jeu 18+ mature… des corps nus, une touche de sexe, des tonnes de boyaux, des litres de sang, du langage fleurit … « Y a pas d’mauvais bateaux, y a pas d’mauvaises tempêtes, y a qu’des marins d’merde » (@un pêcheur de Skellige). Ca change des productions concurrentes où le puritanisme est en train de gagner la guerre.
Au final, ça laisser à penser que leur prochain RPG, Cyberpunk 2077, peut être une sacrée de tuerie.
CONS aka ils peuvent encore mieux faire
Une chiée de bugs mineurs (mention spéciale à l’immense triangle noir dans le ciel … j’ai cru à une invasion alien + des NPC qui volent + éclairage complètement explosé une fois + des animations foireuses ça et là + des gens qui jouent des animations dans le vide + quête buggée impossible à finir + un gros bug de loading infini sur une quête où j'ai bien cru avoir perdu ma sauvegarde à jamais (3 fois de suite ce bug, à la 4ème c'est enfin passé).
… dans le tas, le comportement du cheval est atroce (arrêts inopinés, sort du chemin, direction inversée quand on monte dessus,…).
Le Patch 1.07 a ajouté des bugs… super. Au moins on a gagné un coffre de rangement. Les patchs suivant ? Aucune idée, j'avais terminé le jeu et ne compte le refaire quand tous les DLC seront disponibles dans une GOTY.
C’est du Fantasy RPG très conventionnel avec un bestiaire rarement surprenant. Ça manque un peu d’une touche de folie (dans l’architecture, les personnages,…).
Géralt qui est un personnage imposé. Bien sûr il faut faire avec, mais dans tous les RPG je préfère créer mon perso qui sera toujours une femme. Alors m’imposer un vieux sorceleur hein…
CONCLUSION
Assurément CD Projekt Red signe là sa plus belle (et sa 3ème) production d'envergure. Ce studio a su progressé et comprendre l'attente des joueurs même s'il reste pas mal de soucis côté finition. Surpassant à bien des égards la concurrence qui se perd dans une casualisation pénible et frustrante, The Witcher 3 offre une expérience complète et agréable qui montre qu'il n'est jamais nécessaire d'imposer des quêtes bouche-trous et qu'un RPG "AAA" peut encore être un jeu adulte doté d'un scénario de qualité, tout en étant plaisant à jouer.