5 ans après Uncharted 3, l’illusion de Drake, 3 ans après le monument qu’a été The Last of us, les studios Naughty dogs sont de retour pour clôturer l’histoire d’un de leurs jeux phares. Préparez-vous à dire au revoir à Nathan Drake, la chasse aux trésors s’achève en beauté. Vous aviez une vie sociale avant d’acheter ce jeu ? (les animaux de compagnie ne comptent pas) Il va falloir vous la jouer ermite le temps d’une petite semaine, Uncharted, c’est le genre de jeu qui exerce une sorte de pouvoir vous empêchant de lâcher la manette et vous faisant perdre la notion du temps.


Dernière aventure pour Nathan Drake et le studio Naughty dog


Chaque Uncharted commence avec un mystère qu’on trouve dans l’histoire et que Nathan devra résoudre et l’obsèdera de plusieurs manières. Dans cet épisode, notre chasseur de trésors accompagné de Sully et Sam, suit les traces d’Henry Avery, célèbre pirate Anglais qui réussira le plus beau braquage de toute l’époque de la piraterie. C’est une vérité historique, personne n’a jamais sût où se cachait ce trésor et dans notre jeu, Nathan a passé presque sa vie à le chercher, sans succès. Ce qui veut dire que quelque part dans notre monde, il existe un vrai butin comptant des millions de dollars. Amis chasseurs de trésors et autres mercenaires, à l’attaque ! Si vous connaissez le personnage de Nathan Drake, il accepte toujours ce type de défi. Nathan qui avait arrêté ses chasses aux trésors, avait prit sa retraite parce que ça devenait trop risqué. Pour quelles raisons décidera-t-il de replonger dans ses dangereuses aventures ? La dernière des dernières avant une retraite bien méritée (ou une mort)?


Et ça continue à jouer au singe sur des ruines


Contrairement aux 3 épisodes précédents qui vous offraient un spectacle Hollywoodien tellement bluffant qu’il éblouissait, Uncharted 4 sera différent. On met le coté spectaculaire made in Michael Boom Bay, vous balançant des explosions à tout va avec son héros qui échappe à la mort une bonne centaine de fois, pour quelque chose de plus émotionnel. On se concentrera, tout comme The Last of us, précédente production des studios Naughty Dog, sur les protagonistes de cette histoire. The Last of us qui a apprit aux studios à quel point les moments consacrés aux relations entre les personnages étaient importants. Ces séquences où l’on marchait à coté de tel ou tel personnage et qu’on se concentrait sur les dialogues font leur entrée dans Uncharted. Plus joyeux que les conversations entre Joël et Ellie, le duo Nathan/ Sam est particulièrement drôle, même lorsqu’il s’agit de passages animés. Les réflexions, les souvenirs, les blagounettes, le lien fraternel est un des thèmes centraux.


Dans ce quatrième et dernier épisode, on s’attarde sur le passé de Nathan, plus particulièrement du coté de son enfance et de celle de son frère dont on découvre l’existence. Cette fois, on ralentit donc le rythme de l’aventure qui, avant, était plus centrée sur l’action, pour jouer avec vos émotions. Un jeu à succès ce devait après tout de terminer avec brio et ci possible, d’une manière émouvante. Je te vois déjà toi qui fais ton boudin (ou peut être...pleure ?) en lisant ses quelques lignes, te demandant si tu va autant t’éclater que dans les 3 premiers jeux. Parce que c’est ce qui fait le charme des Uncharted : le coté action mêlée à de l’aventure tellement réaliste et animée qu’on croirait voir un film interactif. (Petite parenthèse, un film est encore à l’étude).


Tu peux souffler, du spectacle pyrotechnique, des séquences hallucinantes de réalisme, le tout sans temps de chargements (sauf en lançant une partie sauvegardée ou passant une cinématique en appuyant sur la touche Options) qui s’opèrent pendant les cinématiques. Les transitions entre ses séquences et phases de jeu sont brillantes. On lâche la manette pour au final devoir la reprendre parce qu’on doit déjà jouer. L’action est encore là, tout comme le chat noir qui suit Nathan depuis le début de cette quadrilogie. Nathan qui escalade une paroi et trouve toujours le moyen d’attraper la mauvaise prise, le sol qui s’effondre sous ses pieds à un moment clé, vous allez en avoir. Le plus rigolo dans ce genre de séquences : les réactions humoristiques de notre héros charismatique à souhait qui, visiblement, prend très bien les malheurs qui lui arrivent. C’est ce qui fait tout le charme de ces jeux et procure une sensation inédite. Comme si on jouait avec notre propre vie mais que l’on sait qu’on s’en sortira toujours. La gestion de la caméra lors de ses séquences accentue encore plus le danger. N’oubliez pas que dans les Uncharted, il faut être souvent très réactif sinon c’est la mort assurée.


Plus qu’un jeu : une expérience


Toujours accompagné de musiques épiques qui prennent au cœur mais sont moins marquantes que les précédents (Greg Edmonson, compositeur des 3 premiers Uncharted cède sa place à Henry Jackman, compositeur du film Captain América le soldat de l’hiver), d’un doublage vf (ou vo) de qualité, de paysages si crédibles qu’il est obligatoire de s’arrêter en chemin pour les contempler (et même de prendre une petite photo grâce à l’option capture). On sent la différence entre ce que nous offrait la Playstation 3 et ce que nous offre maintenant la Playstation 4. Les expressions, animations, gestuelles, blessures, déchirures, froissements et salissures des vêtements, design des personnages, éléments destructibles ou non, sont détaillés au millimètre près (amusez-vous à jouer avec la caméra pour voir un peu).


Jamais on n’a vu quelque chose d’aussi proche de la réalité que ce soit lors des phases de jeu ou les cinématiques (moins longues et plus passionnantes que les Metal gear où on ne joue pas pendant 30minutes). Ce n’est même plus un fossé qu’il y a entre Uncharted et la concurrence, c’est un gouffre. La motion capture fait une fois encore des merveilles. Les personnages devant nous paraissent vivants.


C’est bien beau tout ça mais où va-t-on voyager dans cet épisode ? Là, il y a de quoi faire. Le mal du pays, le décalage horaire, vous allez en souffrir. Séjours tous frais payés :


• en Italie pour vous infiltrer à un gala,
• randonnée dans les hautes terres d’Ecosse,
• escale à Madagascar pour un safari et exploration d’un marché local très animé (et avec des animaux que vous pourrez caresser),
• plongeon dans les lagons aux eaux turquoise pour s’échouer sur une plage au sable fin (toujours à Madagascar),
• petite visite d’une prison répugnante au Panama (dire que j’aurai pu croiser Michael Scofield si le jeu était sorti en 2007).


Hormis la prison du Panama, ça nous offre du rêve. Seulement voila, Nathan Drake est un vrai poissard, sorte de John McLane, toujours au mauvais endroit, au mauvais moment. C’est là que ça va tomber avec des cascades, de la baston et du gun fight plus dynamiques que dans les trois premiers jeux avec des hommes armés jusqu’aux dents et même une femme qui vous flanquera la rouste de votre vie. Bonne chance pour vivre avec ça juste après avoir lâché la manette.


Un chef d’œuvre qui enchaine les surprises


Des fusillades mieux travaillées et offrant plus de choix (merci le grappin et le piolet), de l’infiltration permettant de venir à bout des ennemis de façon discrète, des combats au corps à corps bénéficiant d’une mise en scène si soignée que là encore, des cascades incroyables (vous pouvez toujours guider le brase de Nathan pour attraper telle ou telle prise lors des scènes d’escalade), il n’y a qu’un pas entre le jeu et un film d’action. Pour les mouvements, Nathan est toujours aussi habile...quoique, c’est vraiment discutable vu le nombre incalculable de fois où il se prend un gadin. Des roulades, du sprint, des sauts, des déplacements sur le coté, des plongeons dans l’eau, de la nage sur et sous l’eau, interagir seul ou avec l’aide de quelqu’un avec des éléments du décor, se mettre à couvert contre un mur ou se planquer dans les hautes herbes silencieusement façon John Rambo, les possibilités sont nombreuses. Au cours de votre aventure, vous évoluerez dans des décors fournis et animés (des oiseaux, des animaux sauvages, des habitants, etc.).


Ca c’est seulement SI le personnage l’a décidé puisqu’il arrive parfois qu’il fasse des roulades là où il ne fallait pas. Le seul point négatif du jeu c’est ça et l’I.A parfois maladroite avec ces personnages qui restent statiques devant vous et vous empêche de passer ou bouger un objet. Coté prise en main, c’est assez facile même si elle ne demande qu’à être perfectionnée. Au moins, les débutants peuvent être assistés lorsqu’il s’agira par exemple d’utiliser le grappin ou choisir la visée auto pour les séquences de shoot et ça, c’est une autre qualité à rajouter. En plus d’une belle artillerie qui évoluera au fil de l’aventure, Nathan sera capable de balancer des grenades, de la dynamite et autres explosifs.


A tous mes chers amis les gros bourrins : il va falloir prendre sur vous et la jouer fine cette fois au risque de vous faire plomber en 5secondes. Parce que les ennemis, dotés d’une jauge d’attention au dessus d’eux, ne rigolent vraiment pas. Pour certains, il vous faudra même user d’ingéniosité pour en venir à bout. On a encore de la bonne grosse brute portant une combinaison blindée que seul le fusil à pompe pourra pulvériser. Autre nouveauté en plus du grappin et du piolet : conduire des véhicules. 4x4 (munit d’un treuil lui permettant de s’accrocher à des éléments du décor), bateau ou bien moto, il y a le choix. Par moments, vous allez galérer, vous creuser la tête pour savoir comment parvenir à monter des pentes glissantes à cause de la boue mais pas que. Des cailloux, des rochers, le vide, ce sera parfois un véritable parcours du combattant pour avancer.


Grace à l’ajout de véhicules, Uncharted étant du genre à vous époustoufler toutes les deux secondes, des courses poursuites, des éléments du décor ou les conditions météorologiques joueront contre vous. Durant ses phases en open world, rien ne vous obligera de continuer à suivre le chemin tracé. Vous aurez la liberté de quitter la route et faire de l’exploration pour y récupérer des trésors qui vous feront débloquer des bonus. Profitez des nombreux panoramas. C’est tellement rare d’avoir des jeux avec des décors si bien modélisés avec une gestion de l’éclairage maitrisée. Un sans fautes. Amateurs de captures d’écran, amusez-vous bien avec le mode photo.


Gare aux graviers dans le slip


Petite anecdote lorsque l’on utilise pour la première fois justement le grappin. Lors de sa première utilisation, on a peur lorsque l’on est amené à devoir faire de la descente en rappel à plus d’une centaine de mètres du sol. Peur d’appuyer sur une mauvaise touche et tomber dans le vide. Par la suite, on gagne en assurance et on est surprit de se précipiter dans le vide, lançant son grappin pour s’accrocher et se balancer comme un vrai Indiana Jones des temps moderne. Deux petits conseils pour l’utilisation du grappin : on l’utilise de manière libre MAIS, on ne peut pas l’utiliser n’importe où. Il faudra toujours trouver un point d’accroche. Lorsque vous devrez vous balancer au dessus du vide, en plus de devoir prendre suffisamment d’élan et trouver le bon positionnement au niveau de votre corde, vous devrez attendre le bon timing pour lâcher le grappin et vous accrocher/Atterrir sur la plateforme visée. Beaucoup d’escalade à prévoir. A déconseiller aux grands stressés et aux acrophobes


De la glissade, de l'escalade, du tabassage, et des bobos


Nathan Drake, c’est une sorte de cousin issu de germain d’Indiana Jones (sans le chapeau) et frère dans l’âme de Lara Croft. Là encore, tout mène à affirmer cela avec de l’exploration de ruines, de vestiges, de cité perdue, cité secrète, et même…un gigantesque bateau pirates. Uncharted 4 a décidé de donner encore plus d’importance aux énigmes qui vous feront réfléchir en plus de devoir réfléchir à sortir indemne de la mélasse dans laquelle vous vous êtes fourré (quand je dis vous, je parle de Nathan mais comme c’est vous qui le manié, je dis que c’est vous). De plus, Nathan (vous), tenant un journal où il y réalise des croquis et prend des notes au fil de l’aventure, vous pourrez vous en servir pour résoudre les diverses casse-têtes. Même le personnage qui vous accompagnera pourra parfois vous guider sur le bon chemin. Elle est pas belle la vie ? A noter la variété des chapitres, au nombre de 22+ le prologue et l’épilogue, et du gameplay permettant au jeu de se renouveler sans cesse.


Du coté de la durée de vie, comptez au mois 15heures, voir plus si vous vous amusez à perdre du temps à salir les vêtements de votre personnage en le faisant glisser sur les pentes pleines de boue ou de poussières (j’ai vraiment que ça à faire) ou en le mouillant intégralement en décidant de passer sous une cascade d’eau tellement claire qu’on pourrait y boire. C’est juste un plaisir de voir tous ses petits détails montrant que ce jeu se veut si proche de la réalité. J’oubliais, pour les petits nostalgeeks des années Playstation one, une surprise de taille vous sera offerte dans les premières minutes de jeu. Mais chut, vous n’avez rien entendu.


Au final, on avait raison d’avoir attendu si longtemps la sortie d’Uncharted 4 A thief end. L’épisode le plus abouti de la quadrilogie. Une histoire travaillée et développée avec minutie, des graphismes absolument éblouissants, de l’action, de l’aventure, de l’émotion, du suspense, des rebondissements, des tonnes de moments de stress, des séquences riches en adrénaline, de l’humour, des personnages attachants, des musiques épiques, des nouveautés de gameplay encore plus plaisantes, des paysages exotiques où l’on sentirait presque la chaleur parfois étouffante, Naughty Dog ne plaisante pas avec vous. Plus qu’un jeu, un pur film interactif, une œuvre d’art vidéoludique qui mériterait, tout comme les trésors découverts par le célèbre Indiana Jones, d’avoir sa place dans un musée.

Jay77
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le 23 sept. 2016

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Jay77

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