Uncharted, c’est l’histoire de Nathan Drake, le fils caché de Lara Croft et d’Indiana Jones, qui se retrouve à chasser des cités perdues et autres trésors abandonnés tout en décimant les centaines de personnes qui veulent l’en empêcher. Que ce soit pour s’approprier un pouvoir antique qui permettrait de régner sur le monde, ou pour s’en mettre plein les poches, les antagonistes de la série n’hésitent pas à s’entourer d’une milice armée jusqu’aux dents afin de descendre le pauvre Nate, accompagné de ses amis, qui veulent juste piller les quelques trésors que personne n’a pu trouver avant eux. En général, on se retrouve face à des évènements, totalement surnaturels, et le danger est constant. Malgré tout, Nathan s’obstine.
Mais c’est avant tout une histoire de famille, car depuis son plus jeune âge, Nathan s’intéressait déjà à tout ça, et son frère aussi. La mère historienne n’aidant à rien, les deux frères se sont vite lancés à la recherche d’informations sur le plus grand trésor pirate de tous les temps, résultat d’une mise en commun de tous les butins amassés par tous les plus grands pirates du XVIIème siècle. Sauf que Samuel Drake se fait tirer dessus et est laissé pour mort 15 ans avant les évènements de Uncharted 4, et que Nathan abandonnera cette chasse au trésor pour de bon. Ce qui ne l’empêchera pas de trouver El Dorado, et d’autres cités perdues entre temps. Il rencontrera au passage Elena, une journaliste qui finira par devenir sa femme, et aura eu le temps de faire le tour du monde.



L’aventure de tous les jours



Après des années d’aventures, Nathan Drake se pose enfin. Il est maintenant marié, travaille sur un bateau et joue à la console avec sa femme. Malgré tout, son grenier rempli des souvenirs qu’il a pu ramener ne cesse de lui rappeler que, quand même, son ancienne vie lui manque un peu. Même si ça a couté la vie à des milliers de mercenaires, et que la plupart du temps quand il trouve quelque chose, ça reste rarement entier. Au final, certains évènements poussent Nathan à ressortir le travail accompli sur cette histoire de trésor pirate, et à se lancer dans une dernière aventure, tout en faisant croire à sa femme qu’il part juste en voyage pour le travail. D’un côté, c’est peut être plus simple comme ça.


C’est à partir de cette histoire que Naughty Dog a décidé de terminer la saga Uncharted, et de créer, au passage, le plus beau jeu vidéo conçu à ce jour. Car c’est certainement le plus gros atout du jeu, il me semble normal d’en parler dès le début. Si j’étais encore bluffé par les graphismes du reboot de Ratchet & Clank il y a quelques jours, Uncharted 4 a mis la barre haute et se permet des zones ouvertes aux graphismes époustouflants, certains plans se rapprochant plus que jamais du photo-réalisme. Le mode photo est un véritable régal à utiliser, et on se retrouve à se servir du bouton SHARE aussi souvent que du bouton de tir. Que ce soit les filtres, le réglage du flou de distance, l’angle de la caméra ou encore les cadres, un peu de patience permet des photos géniales et des potentiels fonds d’écran à volonté.


Les couleurs sont somptueuses, et le niveau de détail est incroyable, la gestion de la lumière ne cesse d’impressionner, les plantes bougent avec le vent, et les fonds marins semblent tout droit sortis d’un documentaire, la pierre ciselée des bâtiments semble réelle, et l’architecture de ces derniers est toujours grandiose, que ce soit la salle d’enchères italienne ou le château Écossais en ruines. Le tout rend l’exploration plus plaisante que jamais. Parce que de l’exploration, il y en a. Le jeu a beau vous faire découvrir plusieurs endroits différents, il faudra en plus de ça retourner chaque pierre et chaque brin d’herbe pour trouver les artefacts cachés sur le bord de la route. Les environnements étant bien plus ouverts qu’avant, il est fort probable que vous passiez à côté d’une bonne partie de ceux-ci. Mais ce qui peut être une plaie à faire dans d’autres jeux est ici plus agréable que jamais, juste pour le bonheur des yeux. Que ce soit l’Ecosse et son herbe plus vraie que nature, où l’océan plus bleu que bleu, parsemé de petites îles et de dauphins, on ne cesse d’être abasourdi par la prouesse accomplie par l’équipe de Naughty Dog. Par ailleurs, tant qu’on parle de l’aspect artistique de Uncharted 4, le jeu s’offre une bande son composée par Henry Jackman, qui travaille pour la première fois sur un jeu vidéo. Cela n’en reste pas moins un homme avec de l’expérience, étant donné qu’il a composé pour Hollywood. On peut donc entendre le résultat de son travail dans le dernier Captain America, dans Kingsman : Services Secrets, ou encore dans Kick Ass. Sans surprise, la musique qui nous accompagne ressemble plus à ce qu’on pourrait entendre dans un film, mais ça colle parfaitement bien à l’ambiance du jeu et aux évènements auxquels on fait face. Que ce soit lors d’une fusillade où pendant l’exploration d’une épave sous marine, on est toujours accompagné, au moins par la musique.



“L’écrin n’est rien sans la finesse du joyau”



Malheureusement, les racines de la série n’ont pas bougé, ou très peu. Les mécaniques de gameplay sont plus ou moins les mêmes, et le grappin, introduit comme outil révolutionnaire ne sert qu’au final à remplacer les cordes qui étaient déjà placées dans les opus précédents. Il est certes plus maniable, mais son utilisation manque de surprises. Tout comme la multitude d’attaques propres à l’infiltration qui se retrouvent vite inutiles tant les zones de combat s’y prêtent rarement. Cela reste tout de même appréciable pour faire un ménage discret avant de sortir votre arme à feu. Mais difficile d’éliminer une vingtaine de gardes sans se faire voir. Au final le jeu souffre du même problème que ses prédécesseurs, de façon moins importante, les échanges de tirs sont souvent une plaie et se rapprochent trop souvent du die & retry. Il vous faudra explorer la zone un paquet de fois avant de trouver l’endroit où l’ennemi ne pourra pas vous tirer dessus par derrière, et même là, il faudra faire attention aux grenades, qui ne peuvent plus être renvoyées, alors que c’était un des ajouts les plus appréciables du troisième jeu de la série. Les phases d’escalade sont presque trop nombreuses et n’apportent que très peu de challenge, tant les éléments auxquels vous pouvez vous accrocher sont mis en évidence. Cela n’en fait pas moins un bon jeu, mais il manque toujours de surprise. Le scénario est assez prévisible, ce qui ne l’empêche pas de s’apprécier sans prise de tête. Et, The Last of Us étant passé par là entre temps, les personnages s’offrent une écriture de luxe, et les interactions avec vos compagnons sont un régal. Et ça va bien plus loin que le dialogue, on retrouve aussi la qualité dans les émotions que laissent transparaître les personnages, dans leurs mimiques et dans leur regard.
Tous les personnages semblent plus humains que jamais, et par conséquent, on s’y attache bien plus qu’avant. L’introduction du jeu bourrée de flashbacks et de passages de la vie “normale” de Nathan sont un véritable plaisir pour cette simple raison, les personnages semblent assez réels pour toucher le joueur, et les dialogues s’enchaînent naturellement de façon tellement agréable qu’on en voudrait encore plus.



On Nathan pas



La mise en scène de l’action fait moins dans le spectacle que pour Uncharted 2 et 3, et semble plus réelle, si on omet les actions du protagonistes lors des séquences de gameplay. Attention. Le jeu nous fait quand même vivre des situations improbables et Nathan ne cesse de prouver ses capacités surhumaines. On chasse un convoi en jeep, on explore des ruines qui s’effondrent, et même le début du jeu nous permet de naviguer sur une mer déchaînée où l’on se fait tirer dessus par les autres bateaux propulsés à toute allure. Mais le jeu souffre d’un rythme moins nerveux, et les actions semblent plus longues. Surtout quand l’action est entrecoupée d’énigmes banales au possible qui ne demandent pas de vraie réflexion. On explorera donc moins d’endroits différents, étant donné le nombre d’heures passées au même endroit. Heureusement, les décors sont variés pour le même pays, et l’histoire est assez présente pour ne pas perdre le joueur. Entre des pages de journaux centenaires et les dialogues fréquents, on se retrouve rarement dans des moments vides.
Certaines conversations optionnelles ne se déclenchent que si les conditions sont remplies et sur la première partie, on en ratera certainement quelques unes. Au final, attendez vous à une bonne quinzaine d’heures de jeu au minimum pour finir l’aventure une première fois, et plus du double si vous comptez vous occuper des trophées du jeu. Et si vous n’êtes toujours pas rassasiés, le mode multijoueur n’attends que vous. Même si il se contente d’être un TPS en ligne comme on en voit beaucoup, certains ajouts comme le grappin permettent des actions plutôt surprenantes. Il reste quand même rempli de contenu payant, mais pour la plupart, esthétique. On a également plusieurs modes à portée de main et le season pass est plus que dispensable pour quelqu’un qui ne compte pas passer beaucoup de temps dessus.



Tel l’aventurier solitaire, Nathan Drake est le roi de la terre.



On a beau avoir un énième protagoniste beau, fort, chanceux et intelligent, c’est un personnage auquel on a pu s’attacher au fil du temps. Uncharted 4 parvient à lui offrir une fin digne de la légende qu’il est devenu, et à motiver le joueur à le faire vivre le plus longtemps possible. On peut donc recommencer des segments du jeu si l’on veut, et une fois le jeu terminé une première fois, s’amuser avec les bonus qu’on débloquera selon nos exploits.
Du filtre pour l’image au costume alternatif jusqu’au son en 4 bit, on peut se lancer de nouveaux challenges ou tout simplement continuer à mitrailler le jeu de photos.
Le jeu est assez simple pour que tous les joueurs s’y retrouvent, les modes de difficulté étant assez nombreux. Jouer en difficile permet des combats intenses, même si ils se résument souvent à une partie de cache cache géante. Le mode le plus simple quant à lui se contente d’être une balade où les ennemis tombent comme des mouches et où Nate peut prendre une vingtaine de balles sans broncher. À moins d’être allergique au genre, Uncharted 4 reste une valeur sûre et un véritable délice pour les yeux. On aurait apprécié des vraies nouveautés dans le gameplay, ou une exploitation plus prononcée de celles qui sont déjà apportées, mais le tout reste appréciable, sans prise de tête et encore une fois, vraiment beau.

Aurablade
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le 13 mai 2016

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Aurablade

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