Virtue's Last Reward par diegowar

999 j'avais trouvé qu'il y avait un fort potentiel mais que le jeu était plombé par trop de choses pour rendre l'expérience de jeu à la hauteur de ce que ça pourrait être. Du coup je m'étais fait 2 endings puis j'avais arrêté (lu le reste des endings sur internet) car c'était trop fastidieux de devoir aller chercher les autres.

Et du coup quand j'ai vu que ce Virtue's Last Reward qui est une suite, était encore mieux noté, je me suis dit "tiens, s'ils ont amélioré leur formule on tient peut-être un super jeu", du coup ni une ni deux je l'ai fait, et je suis heureux de constater qu'effectivement, leur concept marche enfin assez efficacement, même si on est encore loin d'un truc parfait.

Je dois avouer que lorsque j'ai atteint le premier "bout" d'un scénario j'ai été assez déconcerté puisque ça me disait en gros "à suivre", et du coup je devais repartir de "quelque part" sans vraiment savoir de où ni pourquoi.

Et c'est là que le jeu à première vue n'a pas vraiment évolué par rapport au premier, car franchement les choix qu'on prend, on peut difficilement dire qu'ils vont influencer sur notre propre personnage, ça va plutôt changer les autres personnages mais de façon souvent imprévisibles, du coup finalement nos choix ça ne sert pas à grand chose de vraiment tergiverser dessus, c'est futile d'essayer de toujours faire le bon choix.

Le mieux c'est que vous y jouiez pour comprendre, mais en gros chaque embranchement possible est là pour t'apporter une information, du coup tu finis des embranchements et ça tombe comme un cheveux sur la soupe, mais ça te donne une information qui va te servir dans un autre embranchement, c'est un style de narration assez unique et ici réussi puisqu'il est totalement intégré et justifié dans le scénario.

Après qui dit multiplication d'embranchement dit aussi que certaines choses ne changent pas forcément entre deux possibilités, et c'est là que ce jeu s'est énormément amélioré par rapport à 999, c'est que c'est maintenant beaucoup plus simple et visible de naviguer dans ces embranchement et de reprendre du bon endroit, les dialogues se sautent pour la plupart assez rapidement, et surtout on n'a plus besoin de refaire les mêmes puzzle qu'on avait déjà fait avant, on aura toujours des nouveaux puzzles.

Après encore une fois tout est quand même loin d'être parfait et il y a quelques grosses lourdeurs, je pense notamment à tous les déplacements sur la carte (tut tut tut tut tut BIP BIP BIP) ou certaines scènes qu'on est obligé de se retaper pas mal de fois car des détails infimes et insignifiants changent... c'est assez agaçant par moment.

Pour donner un peu de contexte, j'ai fait le jeu à 100% (tous les puzzle en "hard", tous les endings, tous les dossiers secrets) et ça m'a pris environ 30h, et malgré les moments lourds dont j'ai parlé, j'ai trouvé ça assez bien rythmé.

Bien rythmé car les puzzles sont vraiment très sympathiques, assez élaborés, avec pas mal de mini-énigmes au sein d'un même gros puzzle, tout est localisé dans une pièce, c'est dense, pas besoin de devoir faire 20 aller retours ailleurs ou d'avoir 10 objets qui n'ont pas de rapport dans l'inventaire, c'est des phases très concentrées mais agréables, et qui cette fois-ci (contrairement à 999) prennent part dans des lieux qui sont complètement intégrés au scénario (même si je dois avouer que ce ne sont pas des lieux spécifiquement jolis ou mémorables pour la plupart).

Et bien rythmé aussi car le scénario est assez prenant. En fait pour être honnête il y a quand même pas mal de moments un peu frustrant où le héros est un peu un crétin crédule et au cerveau lent, mais le jeu est structuré d'une telle façon qu'au final tu te désintéresse de plus en plus d'essayer d'améliorer la situation du héros, pour finalement plutôt te concentrer sur élucider le mystère de la situation générale, et du coup ce défaut est amoindri au fil du temps, pour laisser place à une pelote de fils narratifs qui partent un peu dans tous les sens avec pas mal de thèmes abordés, un beau bordel, qui même si imparfait, dans un sens, se tient. Et c'est là l'exploit, c'est que quand t'arrives au bout, non seulement tu t'enchaines 2 endings assez bluffants et satisfaisant (bien que laissés ouverts), mais t'arrives à un point où le merdier dans lequel tu viens de te sortir semble assez cohérent, finalement. Et c'est assez rare ce sentiment, dans une œuvre, peu importe le média.