Le plaisir du rpg de salon sur une console portable

Xenoblade 3D, c'est un portage somme toute assez réussi: loger un RPG avec des environnements aussi titanesques sur une N3DS tient en effet de l'exploit. Bien sûr cela ne se fait pas sans concession. L'aliasing est désormais très présent et le gap technique se fait sentir malgré la résolution moindre. On passe d'un jeu Wii ambitieux à, plus ou moins, une édition dreamcast-compatible.

Mais quel pied. Pouvoir arpenter la plaine de Gaur en long et en large, admirer la capitale Alcamoth depuis le banc de sable de la mer d'Eryth, ou traverser la brume nocturne du marais de Satorl, tout ça sur sa console portable, c'est un petit luxe qui lui n'est pas tronqué.
Ce que j'ai trouvé assez ouf, c'est de pouvoir retrouver cette grandeur des environnements qui laisse sans voix, qui donne envie d'explorer encore et encore. Petit écran ou non, ce frisson de l'immensité est très bien retranscrit, et c'est tant mieux car c'est ce qui fait le sel de cette série.

Mais une autre chose qui m'a surpris, c'est la qualité du système de jeu. Xenoblade Wii étant sorti en 2010 au Japon, on pourrait penser que plusieurs années après (surtout pour moi qui l'ai fait en 2018), il soit facile de déceler certaines vieilleries dans le game design. Or encore aujourd'hui, le tout se tient merveilleusement bien.
Chaque personne est unique et peut être joué de différentes façons grâce aux arts choisis, les combinaisons d'équipe sont multiples, le choix de l'équipement apporte un plus, tout comme les gemmes qui permettent de mettre l'accent sur telle ou telle statistique, ou comme les caractères à développer pour axer les personnages sur certaines capacités...
Tout est délivré au joueur de façon fluide, et en conséquence on maitrise vraiment la stratégie de combat, tout en ayant l'opportunité de diversifier ses approches au fur et à mesure de l'aventure. Egalement, les visions de Shulk permettent d'introduire une petite mécanique rafraichissante dans les combats.

Bref j'ai été là aussi content de retrouver un jeu profond et solide, avec bien entendu une vraie ADN de JRPG. C'est à dire une quête principale haletante (bien qu'un peu bizarroïde sur la fin), des voyages, du paysage, des combats et un rythme bien dosé.

Du coup j'ai enfin pu finir le jeu que j'avais abandonné en 2011, et j'ai pu (re)profiter de tous ces moments d'aventures pendant environ 80h, avec plaisir. Dommage que Xenoblade 2 n'a plus cette aura que l'épisode fondateur avait su forger.