Akane the Kunoichi, je te déteste.
Vous incarnez une ninja, plutôt bien faite à en juger l'artwork représentant une jeune demoiselle possédant une imposante paire de poumons, du nom de Akane. Enfin, je crois, vu que l'histoire est expédiée lors d'une cinématique pas très jolie de 40 secondes. Mais, passons, le scénario n'est pas l'argument principal de ce ludiciel.
Attardons nous tout d'abord sur les graphismes : Akane the Kunoichi propose une expérience visuelle très très pauvre. Outre les boss qui ont un visuel unique, les ennemis se ressemblent tous, de même que les décors, peu fouillés. Notre chère héroïne, quant à elle, semble nous avoir bien eu sur l'artwork et elle a pris un sacré coup de vieux (et du poids) depuis qu'elle a fourni cette photo trompeuse. Le jeu est indie est surfe sur cette vague très populaire du rétro, pour autant, c'est globalement vide et peu inspiré. Mais, ne soyons pas cruels, un visuel épuré peut être mis au service du gameplay.
Parlons-en du gameplay, qui lui, est l'élément central : c'est lourd, c'est très rigide et les quelques idées sont ratées. Tout d'abord, Akane est une ninja du dimanche, ne vous attendez pas à effectuer des super sauts, des déplacements rapides etc... Vous pourrez vous déplacer, sauter et tirer des kunai (sortes de pointes d'acier) et... c'est tout ! Le jeu nous propose bien de nous accrocher à des murs pour rebondir ou tirer en suspension, mais l'idée est ratée et les passages qui demandent d'effectuer des walljumps sont un véritable calvaire. Les développeurs ont eu d'excellents idées comme de la neige qui va vous faire glisser dans tout les sens, des cascades qui vous repoussent etc... de véritables éléments qui rendent ce jeu réellement pénible.
Car Akane the Kunoichi est réellement hardcore, la difficulté est relevée sur les phases de plateforme (les ennemis possèdent le QI d'une moule et ne vous poseront jamais de soucis si ce n'est quand il sont placés à un endroit très difficile à atteindre). Un exemple, un seul : certaines plateformes tombent quand vous marchez dessus et ne réapparaissent jamais. Autrement dit, si vous ratez un saut, vous êtes bon pour recommencer le niveau. De la difficulté ? Pourquoi pas, mais la maniabilité à jeter du personnage rend l'expérience très désagréable et certains passages relèvent plus de la chance que du skill.
La cerise sur le ponpon : les boss sont ridicules. L'un d'entre eux ne pourra d'ailleurs quasiment pas vous toucher tellement la hitbox de son arme est minuscule, il vous faudra cependant répéter la même mécanique en boucle pour en venir à bout car il possède une sacrée jauge de points de vie.
Akane the Kunoichi est là pour nous rappeler que la scène indépendante ne propose pas que de bonnes expériences. Si le jeu était sorti il y a une trentaine d'années, on aurait pu lui pardonner son manque de maniabilité et son manque d'inspiration. Mais ce soft est sorti en 2011...
PS : Seul point positif : ce jeu ne m'aura quasi rien coûté, si ce n'est du temps.
