Deux ans après Frequency, bon mais perfectible, Harmonix revoit sa copie, toujours sous l’égide de Sony. En 2003 le possesseur d’une PS2 a pu faire connaissance avec sa suite, Amplitude. Le bilan est plus que positif et surpasse sans trop de difficultés Frequency.


Amplitude touche peu au principe de son prédécesseur. Il s’agit toujours d’un jeu musical où le joueur « construit » la musique. On retrouve toujours les notes défilant à l’écran, les séquences à suivre et la division de la partition en instruments.


Cependant dans Frequency, les lignes d’instruments étaient disposés à l’intérieur d’un tube octogonal. Ce n’est plus le cas dans sa suite, qui devient « à ciel ouvert », les lignes étant maintenant toutes « à plat  ». Cela permet deux choses : donner un peu plus d’importance au décor, masqué par le tube dans Frequency, et ,surtout, permettre de mieux anticiper les différentes lignes, puisqu‘elles sont réparties presque horizontalement. Le seul inconvénient, c’est qu’il n’est plus possible de circuler librement de gauche et à droite comme au sein du tube de Frequency. Lors d’un combo, il est rageant de ne pas pouvoir le poursuivre parce que la séquence est à l’autre extrémité, trop loin pour y arriver. C’est rare, mais cela arrive.


Ce changement dans l’interface du jeu est aussi l’occasion de mettre plus en avant les décors du jeu. Deux ans après la tristoune du premier, ceux-ci sont enfin visuellement attractifs. Les arènes sont plus détaillées, colorées. On y trouve même des incrustations de clips. Enfin, un effort visuel a été fait aussi dans la présentation, puisque chaque ligne dispose de sa propre couleur, ce qui permet de mieux les différencier et d‘ajouter un peu couleur. Même si, honnêtement, dans le feu de l’action on ne fait pas réellement attention à tout ça, c’est tout de même un plus agréable pour les rétines.


La playlist de Frequency, si elle était variée, manquait de têtes d’affiches. Harmonix l’a bien compris et n’hésite pas à afficher sur la jaquette avant ses stars: David Bowie, blink-182, Garbage , Pink, Run-DMC et d‘autres encore. Certains titres sont des remix, d’autres des versions originales. A côte de ces pointures, d’autres moins connus sont bien sûr présents, comme Freezepop que les fans de Harmonix connaissent bien. La bande son reste hétéroclite, beaucoup plus même, mais néanmoins de qualité. Les fans d’électro, légèrement prédominant dans Frequency y perdent au change, les autres seront ravis de cette playlist plus variée et qui reste de qualité.


Si la prise en main un peu difficile du premier n‘a pas été changé, un grand effort à été fait sur la difficulté et sur la progression dans le jeu.


Dans Frequency, chaque niveau de difficulté supérieure comportait quatre chansons en plus. Autant dire que le joueur moyen, peu disposé à persévérer/s’acharner en manquait une grande partie. Dans Amplitude, la quasi-totalité des chansons sont accessibles dès le premier mode de difficulté. Il n’y a plus qu’une chanson en plus selon chaque palier supérieur. Cela ne veut pas dire que ce n’est pas très intéressant d’essayer de boucler le jeu entièrement. Il y a bien sûr la fierté d’aller le plus loin possible, de débloquer des petits cadeaux mais aussi parce que les deux derniers modes de difficulté sont les plus excitants à jouer, à mesure que le défilement s’accélère et que la multiplication des notes donne encore plus l’impression d’ « écrire » la chanson.


Contrairement aux apparences, Amplitude n’est pas moins dur que Frequency. Le fait que l’activation des notes soit plus tolérante pourrait le faire penser. Harmonix a pris soin de ne pas laisser sur le carreau les joueurs plus habiles : les derniers modes de difficulté, brutal et démentiel, portent bien leurs noms. De ce point de vue, on peut saluer Harmonix qui arrive à rendre son jeu plus accessible tout en ne délaissant pas les joueurs plus aguerris.


Tout comme un certain jeu commençant par Freq et finissant par -uency, ce jeu propose un mode Remix et un mode multi joueurs. Le premier propose quelques changements dans l’interface et les options qui devraient plaire aux amateurs. Le deuxième subit aussi quelques modifications ainsi qu’un nouveau mode, le Duel qui demande de réussir plusieurs séquences pour obtenir avant l’adversaire toutes les lettres du mot Amplitude.


Rien qu’avec la possibilité de jouer à plusieurs et de remixer à sa façon les différentes musiques du jeu, Frequency disposait d’un capital communautaire très fort. Amplitude joue cette carte en misant sur le online. Apparemment très travaillé, le jeu permettait d’intégrer des lobbies, de monter les marches du classement, de jouer à plusieurs avec tous les modes solos et de s’échanger ses remix persos.


Tous ces changements ne seraient rien si le joueur ne ressentait pas le feeling des jeux musicaux, celui de faire corps avec la musique. Malgré une plus grande souplesse dans le timing, Amplitude dépasse là-aussi Frequency, parfois bancal sur ce point. Ajouté à un écran de jeu plus attractif, et cette suite est encore plus captivante que son prédécesseur. Chapeau!


Une réussite. Harmonix Music System a compris ce qui n’allait pas sur Frequency et propose dans Amplitude une amélioration complète de son petit bébé musical. Il y a quelques régressions comme la disparition du tube mais tout le reste (playlist, esthétique, accessibilité) supplante largement ces défauts. Alors fermez les volets, mettez le son à fond, prenez une manette et accrochez votre ceinture pour une aventure hypnotique et captivante.

SimplySmackkk
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le 27 nov. 2010

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