Assassin's Creed
6.7
Assassin's Creed

Jeu de Ubisoft Montréal et Ubisoft (2007Xbox 360)

Après avoir entamé Hitman Blood Money puis d'avoir l'incommensurable espoir d'une suite ainsi que l'annonce d'un "Prince of Persia Next-Gen" (oui, parce qu'il y en avait pas encore en 2007)

Je fais donc la découverte d'Assassin's Creed, nouveau projet ambitieux d'UbiSoft dont on ils n'ont cessé de mettre en avant le joli minois de Jade Raymond qui elle-même ne cessait de vanter les mérites du jeu avec un savoir faire plutôt étonnant dans lequel on incarnerait un assassin hyper agile qui évolue en pleine période des croisades. En plein Moyen-Orient ! Génial !

A première vue, ça semble regrouper l'ensemble des qualités des deux jeux cités au dessus. Tout ça donnait l'eau à la bouche (et le barreau) à certains journalistes. Reste à savoir si c'était plus axé pour le jeu ou la personne chargée de la présentation? Mystère...

Personnellement, en voyant ce jeu tourner pour la première fois je reconnais en avoir pris plein la figure.
La claque graphique, le héros, le nombre de PNJ à l'écran, l'époque et son contexte. Je me disais que ça ne pouvait qu'être une bombe et je m'attendais vraiment a vivre une aventure passionnante peut-être même la plus belle sur cette génération de consoles.

Ce genre de jeu qui figurerait aujourd'hui dans le panel de mes premières grosses claques HD à l'instar de Bioshock, Mass Effect ou encore Ghost Recon Advanced Warfighter. Ce qui a été le cas, mais uniquement lors deux premières heures de jeu...

Rien que là, ça n'a pas été de tout repos, car lors de sa sortie j'ai essayé le jeu chez un ami d'abord, lui était déjà conquis et me confirmait que toutes les attentes n'ont pas été vaines tandis que moi je cherchais à comprendre pourquoi est-ce que le jeu était doté de quelques apparats qui laissaient penser que tout ce que l'on faisait, le monde dans lequel Altaïr évoluait ressemblait a une matrice? Une simulation virtuelle. Pourquoi ce HUB trop high-tech? Cet enchaînement de chiffres affichés à la manière de codes informatiques lors de synchronisations sur les toits?

Je lui ai donc demandé :
- "Attends, j'pige pas, c'est quoi ces synchronisations?"
- "Avance rapide vers une séquence plus récente? Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel??? "

Il m'a répondu :

"Non mais en fait tu vois... T'es pas vraiment Altaïr, tu joues un mec dans le futur là, Desmond qu'il s'appelle j'crois... Et t'es branché a une machine qui te ramène dans le passé et là tu incarnes ton ancêtre pour trouver un truc dont les scientifiques ont besoin mais j'sais pas quoi, j'ai pas trop avancé..."

Malheur. Sacrilège. Cataclysme. Le genre de révélation qui te nique tout le trip.
POURQUOI un monde contemporain? POURQUOI l'existence d'un "Desmond"?

J'ai aussitôt cessé d'en savoir plus, même de regarder le jeu et j'ai décidé d'attendre mon exemplaire. Le doute à son paroxysme. La peur au ventre. J'étais très à cheval sur les tests de la presse vidéoludique avec toutes ces notes dithyrambiques, histoire de me rassurer. Malgré mon mauvais pressentiment sur la prise de risque narrative entamée par les devs, je me disais que toutes les questions allaient trouver leur réponse au fil de mon aventure.

Tu parles...

Encore faut-il que le jeu soit fun parce que qu'après ces fameuses premières heures, je constate que tout le reste est répétitif à en crever. Le tout en devient extrêmement ennuyeux, c'est exactement le même schéma. Alors oui, certes les graphismes aident à se plonger dans cette ambiance vraiment immersive, je le reconnais. Encore faut-il diversifier les villes d'un point de vue design parce qu'elles sont exactement identiques jusqu'au cheveu mais chacune dotées d'un filtre couleur différent, histoire de berner les plus myopes sans doute. Mais en plus on passe son temps à faire la même chose.

- Suivre des dialogues monotones entre Altaïr et le gus qui te confie les missions principales, même lui on dirait que c'est toujours le même à chaque ville.
- S'asseoir pour suivre les conversations ennuyeuses d'une sources.
- Puis fouiller les poches d'un tel.
- Et aller assassiner une cible pour X raison qui ne sera révélée qu'à la fin du jeu (et encore...)

Assassin's Creed c'est ça. Il y a 9 cibles à assassiner, que t'en tue 3, 5 ou 7? Rien n'avance, les missions sont quasiment identiques, les victimes te font plus ou moins le même discours, les gardes t'ont déjà à l'oeil et n'hésitent pas à foirer ta progression avant même que tu aies entamé quoi que ce soit. Parfois je voulais juste me balader dans ces jolies ruelles et t'as ces mecs qui ont cette envie soudaine de te faire un "contrôle au faciès"...

Et quand c'est pas les gardes, c'est les mendiantes qui font tout pour te casser les burnes...

Des quêtes annexes? Très peu nombreuses et pas amusantes pour un sou

- Et vas-y que j'vais me poser sur cette corniche histoire de mettre à jour mes objectifs et mon GPS et vas-y que je vais me taper cette chasse aux drapeaux éparpillées partout dans la map et c'est tout...

Pas la peine de compter sur un scénario brillant pour compenser le calvaire. C'est mal rythmé, sans éclat et monotone. Aucun personnage charismatique, ni même Altaïr qui une fois après avoir fini de m'extasier sur son look et sa classe, s'avère être une véritable coquille vide. Tout peine à se laisser suivre.

Avec ce cher Desmond, on a juste affaire au phases jouables les plus nazes que j'ai jamais vécu de toute ma vie de gamer. Comme lui on se pose des questions tout le long, mais des questions qui demeurent sans réponses. Le scientifique responsable de toute cette mise en place se permet même de répondre en posant encore plus de questions pour se la jouer philosophe en nous promettant qu'on en saura plus, un peu plus tard...

Donc on est réduit a tourner en rond dans deux pièces différentes sans interaction possible mis à part le fait de se coucher sur l'Animus ou sur le lit de sa cellule.
WTF, non mais vraiment... W-T-F !

Et le comble pour un jeu qui se doit d'avoir une libérté de mouvement variée c'est que tu n'as pas plus d'une seule méthode pour éliminer ta cible principale, ça finit en coup de poignard pour ensuite fuir les gardes en utilisant les mêmes cachettes. Tu es fan d'Hitman? Tu t'attendais à un trip aussi poussé avec un décor différent et un héros aussi agile que celui de Prince of Persia? Laisse tomber.

Seul le dernier acte relève un peu le niveau d'un point de vue narratif et ludique uniquement parce qu'on ne fait pas vraiment la même chose, juste pour ça. C'est tout con mais j'ai eu l'impression de sortir ma tête de l'eau, de respirer, d'enfin pouvoir faire autre chose que de suivre ce maudit schéma de merde que je finissais par connaître par coeur, mais il est déjà trop tard pour sauver le jeu. Tout se termine sur une fin en queue de poisson avec des espèces d'indices que le joueur était censé déchiffrer afin d'attendre la suite, et de faire le buzz...

Moi j'en avais pas du tout envie. Plus jamais je n'ai eu envie d'entendre parler de ce jeu. Vraiment très très décevant.

Encore heureux que le second volet ait corrigé le tir et s'avère même (à mes yeux) être une bombe absolue. Les suites ont bien suivi également malgré le fait que les épisodes Brotherhood et Revelations manquent de surprises et d'originalité. C'est toujours mieux que de se taper cette chose qui demeure encore aujourd'hui comme ma pire expérience sur cette génération de consoles.

S'il y a bien une chose que je regrette dans cette saga, c'est l'existence de Desmond qui n'apporte rien. Son intrigue est trop mal maîtrisée. Il suffisait tout simplement de faire une saga comportant des héros différents. Sans aucun lien ou à la limite quelques clins d'oeil. Un peu à l'image d'un GTA.

Si les devs tenaient tant que ça à l'ajouter et construire une intrigue axée science-fiction avec, la meilleure idée à mon sens aurait été de le dévoiler de façon subliminale à partir d'indices dissimulés dans l'aventure in-game et IRL.

De garder en fait toutes les mêmes scènes que l'on voit dans le jeu mais sans sa présence physique. Sans aucune phase de gameplay avec lui. Le simple fait de le mentionner, de bâtir des indices sur lui, de comprendre petit à petit qu'Altaïr et Ezio sont liés par quelque chose de fort, voire de divin... C'aurait pu interpeller le joueur de son côté et de laisser croire que le quatrième mur commence à se briser. Après tout, je dirais même que nous sommes tous les "vrais" Desmond dans cette histoire. Les "vrais" scientifiques nous aidant à plonger en plein coeur de ces épopées dans eux sont les devs d'UbiSoft.

Nous sommes les premiers à vivre ces aventures dans des périodes différentes afin de déchiffrer un grand mystère qui s'agrandit au fil des épisodes, deviner où notre prochaine aventure va prendre place, incarner qui, où, comment et pourquoi?

Conclure la saga en révélant bel et bien l'existence de Desmond avec les motivations des scientifiques cherchant à l'utiliser comme cobaye de l'Animus aurait été une excellente idée. Plutôt que nous faire avaler la pilule d'entrée, sans rien demander et sans même maîtriser l'intrigue.

Ca ne s'est pas passé ainsi, dommage... Aujourd'hui à cause de cette direction je ne me demande même plus quand est-ce que cette histoire va se terminer mais quand est-ce qu'elle va commencer finalement...

Petit HS : Je me pose la même question avec la saga Kingdom Hearts...

Je vous invite également à lire l'excellente critique de ThoRCX qui m'a beaucoup plu, si vous ne l'avez pas fait : http://www.senscritique.com/jeuvideo/Assassin_s_Creed/critique/14178038

Créée

le 24 oct. 2012

Critique lue 934 fois

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facaw

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