Astérix
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Astérix

Jeu de Infogrames (1993Super Nintendo)

♫"Ces jeux d’merde…dévoreront vos âmes… Infogrames !!"♫


Y en a qui n’ont pas de bol… Mais faut dire qu’ils l’ont aussi un peu cherché : à force de sortir daubes sur daubes à la limite de l’arnaque, certes régulièrement jolies mais au gameplay souvent bien merdique, quand par miracle les gars d’Infogrames parviennent à développer un jeu tout à fait honorable à tendance bon, il ne faut pas trop s’étonner de le voir se faire tout autant basher, notamment par les joueurs, qui n’oublient que très rarement les quenelles passées (et ils ont bien raison). On a souvent la réputation qu’on mérite…


Astérix sur Super Nintendo est donc de ces jeux-là. Un jeu correctement réalisé, sans réel défaut majeur, ce qui est en soi presque un exploit quand on se souvient de la piètre qualité générale des softs à licence de cette époque-là… Bien sûr, loin de moi l’idée de le comparer à un Mario, un Sonic ou un Bonk, les jeux ne boxent clairement pas dans la même catégorie. Mais j’ai lu -et continue de lire- ici et là des reproches que beaucoup lui font qui ne sont à mon sens pas toujours justifiés, voire même qui relève de la simple mauvaise foi…


J’ai lu par exemple pas plus tard que ce matin qu’il y en a qui trouvent le jeu graphiquement minimaliste, pour ne pas dire moche. Alors ok, ce n’est pas le plus beau jeu de la bécane, loin s’en faut, et les niveaux ayant le même environnement ont tendance à beaucoup trop se ressembler, mais c’est très loin d’être hideux. Et si on peut déplorer le manque d’animations dans les décors, le jeu profite de quelques effets visuels assez réussis, comme la neige en Helvétie ou l’effet de chaleur dans le désert égyptien. De plus, Astérix et le bestiaire sont tous deux pas trop mal animés, et la hit box a la bonne idée d’être assez souple, pratique contre certains ennemis qui peuvent requérir jusqu’à cinq coups pour enfin passer l’arme à gauche, sachant qu’on possède une allonge relativement limitée…


Pour certains, cet Astérix ne respecte pas assez l’univers de la BD… Pourtant, tout au long des cinq chapitres que compte le jeu (pour près de 30 niveaux), Astérix traversera tour à tour les forêts armoricaines, les montagnes hélvètes, le désert et les pyramides égyptiennes, la Grèce, et enfin Rome, bref, que des endroits qui ont tous eu au moins un tome dédié à un moment ou à un autre… Le bestiaire ? Alors oui, le jeu prend parfois certaines libertés avec la BD, en incluant des ennemis un peu à contre-courant, notamment animaliers, comme des piafs, des hérissons, des araignées ou des abeilles. Mais perso, affronter des scorpions dans le désert ou des chauve-souris au détour d’une grotte, ça ne me choque pas vraiment, je dirais même que c’est plutôt logique…


S’il n’y avait eu que des Romains (l'ennemi très largement le plus représenté dans la BD), ça aurait gueulé que le jeu est trop répétitif… Mais surtout, il n’y a pas que des Romains (qui apparaissent d’ailleurs sous plusieurs formes, comme les centurions, les lanciers ou ceux dissimulés dans des troncs d’arbre creux)! On peut également citer les sangliers, les pirates, les guerriers égyptiens, les gladiateurs…


Mais surtout, la plupart des détracteurs critiquent particulièrement le gameplay et la difficulté du soft, ou encore le fait qu’il n’y ait aucun boss. Sur ce dernier point, peut-être que les développeurs ont pensé que le gameplay ne s’y prêtait tout simplement pas. J’ai en mémoire un certain Styx qui ne possède lui non plus aucun boss… excepté à la toute fin, et c’était une vraie purge en difficulté max tellement le gameplay n’y était pas du tout adapté… J’en conclus donc qu’il vaut mieux pas de boss du tout que des combats de boss loupés…


Côté gameplay, le reproche que j’ai le plus lu concerne le temps que met Astérix à s’arrêter complètement au bout d’une course. J’ai là encore le souvenir d’un jeu, plus lointain certes, qui a de plus été unanimement salué par la critique et les joueurs (et que je trouve pour ma part très moyen) : Psycho Fox, sur Master System. Malgré de réelles qualités (les transformations), le maniement du perso est des plus "glissants", avec en sus un système assez approximatif de sauts liés à l’élan pris, autrement plus galère à gérer que n’importe quelle situation expérimentée dans cet Astérix


Quand à la difficulté, si effectivement un game over est fatal et définitif, le jeu est plutôt généreux en objets de soin, on peut avoir jusqu’à cinq points de vie en même temps, on récupère assez fréquemment des vies supplémentaires (encore faut-il se donner la peine de les chercher), et pas mal de bonus viennent nous prêter main forte : la potion magique bien évidemment, mais également d’autres comme par exemple les interventions ponctuelles d’Idéfix ou d’Assurancetourix pour immobiliser les ennemis…


Enfin, contrairement à un Asterix and the Great Rescue (qui lui est effectivement une vraie purge), les niveaux sont dans l’ensemble assez bien construits. Le jeu regorge de passages secrets ni trop évidents ni impossibles à dénicher, le level design joue assez adroitement avec la verticalité, les sauts de la foi sont rares… On se perd également très rarement dans Astérix, le jeu sachant distiller des indications visuelles discrètes se fondant parfaitement dans le décor, et propose même une option parfois bien utile de mouvement de caméra par l’intermédiaire des boutons de la tranche. Même le timer a la bonne idée d’être assez généreux sur le temps alloué pour finir un niveau, là encore tout le contraire de l’étronnesque Astérix and the Great Rescue


Au final, on a là un bon jeu de plateforme, à défaut d’un grand jeu de plateforme. Ce n’est pas le meilleur jeu estampillé "Astérix", cet honneur revenant selon moi au jeu Astérix de la Master System (celui dans lequel on peut créer des geysers :p), il n’est certes en rien novateur, et son scénario est supra-débile (les Romains ont kidnappé -hum- Obélix, pendant qu’il pionçait…mais c’est surtout encore plus con que de vouloir chercher à le libérer ; le gaillard est certes loin d’être une lumière, mais je ne pense pas qu’il éprouve de trop grosses difficultés à revenir de lui-même au village…). Mais descendre cet Astérix sous prétexte que c’est un jeu Infogrames, c’est un brin puéril ; n’oublions pas qu’Infogrames, c’est aussi Alone in the Dark, V-Rally 2/3, Need for Speed – Porsche 2000 ou encore Kya – Dark Lineage

Wyzargo
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le 7 oct. 2017

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