So porifique…

Atari Karts est un cas d'école. C'est l'exemple parfait pour illustrer le fait que quand on s'attèle au développement d'un genre bien particulier, si l'on doit bien sûr -tenter de- se démarquer un minimum de la concurrence et imposer sa "patte", il y a tout de même certains "codes" à respecter pour en faire un bon jeu. Malheureusement pour lui, malgré une finition des plus honnêtes, Atari Karts pêche sur l'essentiel…

Ça commence pourtant bien, avec une réalisation plutôt honorable. En même temps, le seul autre jeu de course de la bécane que j'ai joué (j'ai essayé à l'heure actuelle une douzaine de jeux) c'est Checkered Flag… Tout paraît beau à côté !! Graphiquement parlant, ça ressemble un peu à du mode 7, mais avec des karts modélisés en 3D. Les arrières-plans sont plutôt jolis et détaillés sans trop pixelliser, mais les pilotes versent un peu dans le nawak ambiant, avec entre autres un genre de samouraï, un poulpe ou encore un "truc" affûblé d'une tête de citrouille… Comme quoi, le chara design, c'est un vrai métier…

Atari Karts a cependant pour moi un gros problème d'interface : l'absence, à l'écran, de la carte du circuit. On pourrait penser que c'est un oubli mineur, mais comme les pistes sont toutes plates et truffées de pièges plus ou moins naturels, on a tendance à mal anticiper certains virages et à tout se prendre dans la tronche lors des premiers tours de piste…

Niveau contenu, Atari Karts est très respectable pour un soft de cette époque (1995). Si ça manque peut-être d'un minimum de modes de jeu, on a 11 pilotes (7 + les 4 boss, qu'il faut vaincre après avoir remporter tous les championnats d'une difficulté donnée), le mode multi en écran splitté, et une bonne vingtaine de pistes sur lesquelles s'amuser…

Enfin s'amuser… Oui et non. Car il est là, le talon d'Achille d'Atari Karts : le manque de fun. Et pour un "mariokart-like", ça la fout un peu mal… Déjà, si la conduite des karts à proprement parler est plutôt correcte (on sent assez bien l'inertie du bolide) malgré des collisions très "Ridge Racer-like", elle n'est pas spécialement technique… Et bordel, qu'est-ce que c'est lent !!

Mais le problème numéro un du soft se situe sans doute au niveau des power-ups, qui ne pimentent pas vraiment les courses : on n'a quasiment aucun item d'attaque, hormis celui qui inverse les commandes, l'arsenal se composant surtout de classiques turbos et autres flaques d'huile (et assimilés)…alors que l'essence-même du genre, ce sont les fourberies et autres trahisons nécessaires pour l'emporter plus ou moins loyalement !! Du coup, on comprend également l'absence de l'indispensable mode battle, qui fait la joie des amateurs de Mario Kart, Crash Team Racing, Street Racer et autres MicroMachines…

Ironie du sort, cette "morosité ambiante" est également renforcée par l'OST du jeu. Les musiques ne sont pourtant pas spécialement mauvaises, mais sont très "atmosphériques", participant de fait au manque de dynamisme général d'Atari Karts. Alors que côté bruitages, on reste dans le classicisme absolu, avec des "paf" en guise de collisions et des traditionnels moteurs de tondeuses à gazon…

Au final, on a là un soft relativement bien programmé, mais complètement à côté de la plaque. C'est vraiment dommage, car la Jaguar peine beaucoup à obtenir des exclus de qualité, et cet Atari Karts était clairement un client potentiel. Rayman reste donc le meilleur jeu de la bécane, mais on peut le trouver plus complet, plus beau et plus jouable ailleurs…