Lent, sans aspérités, très mal équilibré, à la progression ennuyeuse et cahoteuse : Bloodstained, second volet de Symphony of the Night, 20 ans après, se révèle un échec complet.
Ses rares ajouts à la formule de 1997 ne pèsent pas lourd, et l'on s'ennuie ferme.
Castlevania, Symphony of the Night, a toujours eu une réputation surévaluée à mes yeux : son ambiance crépusculaire, son exploration labyrinthique, ses musiques dantesques ont participé à sa réputation de légende. Pourtant, il manquait de cohérence, son plan à explorer se heurtait à une progression en dent de scie, avec de toutes petites zones débloquées par les pouvoirs clés, et son gameplay manquait de profondeur.
Lui offrir une suite, annoncée par tambours et trompettes, ne semblait pas une nécessité, les metroidvania se portant plutôt bien depuis.
En 2001, Castlevania, Circle of the Moon venait proposer une aventure plus cohérente, plus équilibrée.
En 2002, Metroid Prime offrait une aventure sidérante, une maniabilité en 3D folle, à la qualité quasi inégalée.
En 2011, Outland mixait le genre avec celui du shoot em up avec succès.
En 2013, Guacamelee offrait une aventure foisonnante. Univers décalé, aventure en multijoueur, exploration et combats endiablés.
En 2015, Axiom Verge invitait à une forme de retour aux sources de Super Metroid très réussie.
En 2017, Hollow Knight venait couronner le genre, ambiance unique, dessins superbes, difficulté au cordeau, gameplay incroyablement varié, maniabilité au poil.
Le genre a bien évolué depuis – maniabilité vive, combos aériens, plans entremêlés, multijoueur – et cette sucrerie suranée qu'aimerait incarner Bloostained n'a rien à dire de plus que son prédécesseur de 1997. Lent, poussif, mal équilibré, à l'exploration tournant en rond.
Parfois, mieux vaut ne pas essayer de ressusciter les légendes.