Au départ, tout le monde ou presque n'avait qu'une crainte : celle du spectre Mighty No. 9 qui planait sur chacune des présentations de Bloodstained; le jeu n'était ni beau, semblait mou, peu intéressant, et surtout d'une banalité affligeante, un ersatz Franprix de la série Castlevania ayant pourtant la même paternité, celle de Koji Igarashi.
A l'arrivée, c'est un Castlevania comme un autre, qui a le mérite de très bien copier (ou d'auto-copier, dira-t-on ?) ses aînés pour être à la hauteur de ce qu'on peut attendre d'un metroidvania en 2019.
Sa plus grande force réside sans doute dans son système solide, la dimension RPG étant particulièrement grisante; les armes sont excessivement nombreuses et très variées, souvent jouissives quelque soit le type d'arme (lance, épée, bottes...), les sorts, que l'on récupère en guise de loot sous forme de fragment sur les ennemies, héritent des mêmes qualités que citées précédemment, avec en plus un effet visuel qui peut évoluer moyennant finance et matériaux auprès du marchand dédié à leur optimisation. Rajoutez à ça les quelques coups cachés à base de quart de cercle similaire à ce qui était présent sur Symphony of the Night, et vous avez là la synthèse parfaite du metroidvania dans sa dimension RPG (Hack n Slash ai-je pu lire sur SC, mais ça serait too much) à la fois addictive et passionnante.
Pour le reste, c'est suffisant comme on dirait ailleurs. La direction artistique à quelques éclats, mais c'est globalement assez convenu et oubliable sans jamais être mauvais, le château en lui même n'est ni au dessus, ni en dessous des précédents opus; il singe les Castlevania sans jamais leur prendre le meilleur, ni leur prendre le pire. Le leveldesign et l'articulation entre les "régions" font donc l'affaire, mais il n'est peu probable que vous vous leviez la nuit pour y penser.
Deux choses à déplorer néanmoins : c'est techniquement parfois navrant, avec quelques plantages sur PS4, et bugs divers plus ou moins impactant sur l'expérience de jeu comme le loot qui ne peut pas être ramassé faute d'un problème de texture ou le personnage qui occasionnellement reste coincé dans l'eau, ce qui a le mérite d'être original. Enfin, mon plus gros reproche : j'ai personnellement trouvé l'OST sans âme. C'est sans doute faiblard comme argumentation, mais je suis tout-ouïe si on me donne en lien l'équivalence dans Bloodstained d'un Empty tome, d'un Death fair ou d'un Bloody Tears. Non, on est très très loin de tout ça, et c'est bien dommage.
En synthèse, Bloodstained est loin de la catastrophe qu'on croyait voir venir, et pas loin du génie des Castlevania, ce qui laisse confiant quant à une éventuelle suite.