Bodycount
3.3
Bodycount

Jeu de Codemasters Guildford et THQ (2011Xbox 360)

Les FPS, de nos jours, tentent de pousser l'expérience de jeu au maximum en offrant, le plus souvent, une histoire complexe visant à immerger le joueur dans un scénario plein de rebondissements ou encore de nouvelles idées de gameplay enrichissant ainsi fortement le titre dans son ensemble. Bodycount n'en fait partie. En effet, le titre de Codemasters se contente d'une pseudo trame scénaristique bâclée afin de se concentrer sur des fusillades spectaculaires. Malgré des lacunes apparentes, le jeu en vaut-il la chandelle ? C'est ce que nous allons découvrir à travers ce test.



Fight fire with fire

Vous incarnez un agent spécial du Network, une organisation dont l'objectif est de restaurer la paix sur la planète et de cesser toute guerre civile entre belligérants, et ce par la force. L'histoire débute en Afrique de l'Ouest. Largué en parachute au beau milieu d'une guerre civile où deux factions s'affrontent, vous devez mener votre mission a à bien, à savoir éliminer vos opposants. Seul problème, vous êtes seul contre tous. Armé et prêt à en découdre, vous suivrez les ordres d'une femme qui vous donne vos objectifs par communication radio ("nettoyez la zone", "désamorcez ces bombes" et "éliminez cet individu" la plupart du temps). C'est dès ce début de jeu que Bodycount montre ses premières faiblesses : l'histoire sonne fortement comme un simple prétexte pour canarder tout le monde. Un peu plus de consistance dans la trame aurait été la bienvenue. L'agent que vous incarnez n'a pas de nom, pas de motivations, vous ne l'entendrez pas parler (sauf lorsqu'il gémit à certaines réceptions de balles), vous ne verrez pas ce à quoi il ressemble, sauf lorsqu'il décède. Difficile de s'identifier à un personnage n'ayant aucune identité et restant muet. Le fait est qu'il est extrèmement difficile de s'investir émotionnellement dans le monde de Bodycount étant donné l'absence totale d'attachement au personnage principal. Mais Bodycount n'en reste pas là pour ce qui est des défauts car la souffrance vient à peine de commencer.
C'est bien connu, Codemasters n'est pas le roi du FPS. Toutefois des développeurs ayant travaillé sur Black (sorti sur PlayStation 2 et Xbox et à la réalisation léchée) font bien partie de l'équipe et cela se ressent énormément. Avec ce titre, le développeur semble avoir voulu suivre le même chemin que Black, à savoir un FPS basé sur une action sans cesse soutenue par des vagues d'ennemis et des fusillades de toute part. Le fait est que le jeu n'est rien d'autre qu'un clone raté de Black. Dès la première prise en main, on se sent lourd, les mouvements ne sont pas fluides et la sensibilité de la manette est à régler immédiatement si vous ne voulez pas avoir l'impression d'évoluer sous l'eau. Une des grandes faiblesses du gameplay réside en une seule et unique touche : la gâchette gauche. C'est cette touche qu'il faut utiliser afin de zoomer avec votre arme, sauf que le problème est que vous ne pouvez pas bouger lorsque vous zoomez et ce avec n'importe quel quelle arme. Ou plutôt vous pouvez vous pencher de droite à gauche mais il est impossible d'effectuer un autre mouvement. C'est cette mécanique de jeu qui enraye considérablement l'expérience de Bodycount. Vous allez vous retrouver constamment derrière un mur ou une voiture, vous accroupir, zoomer puis vous pencher du côté adéquat pour enfin pouvoir abattre l'ennemi. Cette faiblesse du gameplay rend le jeu incroyablement monotone et ennuyeux.



The final (body)countdown

Pour ce qui est du multijoueur, Codemasters nous offre une expérience de jeu assez brouillon dans l'ensemble. Certes les modes classiques sont au rendez-vous (deathmatch, team deathmatch ou encore capture the flag), mais le gameplay reste très agaçant par la lenteur et la lourdeur de chaque mouvement effectué. De plus l'obligation de rester figé lorsque l'on zoom ne facilite pas les choses. Par exemple il sera impossible d'effectuer des tirs précis en plein vol, ou toute autre manœuvre délicate lors d'une attaque. Rester à couvert et tirer à vue reste, par conséquent, la meilleure solution.

Un troisième mode de jeu est disponible, il s'agit du "Bodycount". Ce dernier n'offre rien de plus au soft puisqu'il vous permet uniquement de rejouer les missions déjà effectuées à trois niveaux de difficultés différents, et ce dans le but d'augmenter le grade obtenu . Mode futile puisqu'aucune récompense n'est a la clé si l'on obtient de meilleurs grades, si ce n'est un succès/trophée.

Un autre point obscur est à relever , à savoir l'IA défaillante. En effet, l'ennemi met un temps assez long à détecter votre présence, et ce même si vous vous collez a son dos. Il est également assez fréquent de voir vos adversaires vous tirer des rafales de balles en étant complètement à découvert, négligeant ainsi toute tactique de mise à couvert. Toutefois, vos ennemis semblent dotés d'une précision mortelle quand il s'agit de lancer de grenades.



Power-ups to the people !

A chaque fois que vous abattez un ennemi, ce dernier fait "tomber" des balises contenant des munitions et de la vie. Etant donné le nombre d'ennemis que vous affrontez à chaque mission (environ 400 opposants par mission), la santé et les munitions ne sont que le cadet de vos soucis. Regagner de la vie est d'une simplicité affligeante et ce malgré l'absence de système d'auto génération ou de bouclier. Autre détail important à souligner, vous ne vous retrouverez jamais à court de balles. Un bon FPS se doit d'inclure un semblant de difficulté et de gestion de l'inventaire, or il n'en est rien dans ce Bodycount. Agir tel Rambo et foncer dans le tas en tirant des salves de balles sans craindre le game over, c'est ce qui vous attend dans ce titre.

Quelques pouvoirs spéciaux sont à la disposition du joueur. Ces bonus s'obtiennent automatiquement au fur et a mesure de votre progression dans le jeu et se rechargent à l'obtention de petites balises lors d'un frag. Par exemple, ce dernier peut tirer des balles explosives ou bien détecter les ennemis durant un laps de temps restreint. Mais où est l'intérêt de détecter les ennemis lorsque le radar en bas a gauche de l'écran nous le permet aisément ? Vu le peu de richesse que les bonus apportent au gameplay, on n'utilisera ces derniers que très rarement et on finira même par les oublier complètement en cours de partie. Bien dommage, car les développeurs aurait auraient pu mieux exploiter cet aspect du jeu en offrant des bonus plus intéressants ce qui aurait certainement dynamiser dynamisé et varier varié le jeu dans son ensemble.



C'est pas ma guerre !

Les graphismes se veulent assez pauvres dans l'ensemble, mais sans être laids pour autant. Bodycount se contente d'une direction artistique faible, voire de bas niveau. La modélisation des personnages manque cruellement d'originalité (au passage, vous ne verrez pas plus de quatre types d'ennemis par stage, à croire que le clonage fait des miracles). Certaines portions de niveaux sont même réutilisées afin de faire office de mission. Le rendu de l'eau est clairement laid, les textures restent fades et les explosions ne dérogent pas à la règle. Toutefois la modélisation des armes reste assez bien réalisée. A noter que la grosse "innovation" du jeu réside dans la destruction d'éléments du décor (les murs la plupart du temps), mais on n'utilisera ce gadget du jeu que très peu souvent car il n'est pas question de stratégie dans Bodycount. Au final, nous sommes bien loin d'un Deus Ex : Human Revolution ou d'un Black, le jeu se voulant brutal et dépourvu de tout sens stratégique.

De temps à autre une musique vaguement électro tentera de rythmer les combats effrénés, mais en vain. Bodycount échoue sur la bande-son la là où d'autres comme Half Life ² ont réussis. La musique est très peu entrainante et simpliste au possible, aucun thème n'est mémorable : encore un mauvais point pour le soft.



En résumé, Bodycount tente de s'imposer auprès de ses ainés dans le monde du FPS mais sans succès. Un gameplay brouillon, une IA défaillante, une durée de vie relativement faible (5h de jeu) et une monotonie constante règnent tout au long du jeu et ce n'est pas un scénario bancal aux rebondissements inintéressants qui feront du soft un jeu acceptable. Toutefois, à petites doses le titre peut s'avérer appréciables pour les joueurs occasionnels. Pour info, le studio de Codemasters situé a Guildford à du fermer suite aux ventes catastrophiques du jeu.
Fafé
4
Écrit par

Créée

le 30 mai 2012

Critique lue 355 fois

Fafé

Écrit par

Critique lue 355 fois

D'autres avis sur Bodycount

Bodycount
AnthonyChiappero
6

Bodycount, un nanar qui me plait bien

Bodycount, propose un semblant de scénario, qui vous place dans la peau d'un agent d'une organisation secrète, qui défend la paix à travers le monde, en détruisant tout sur son passage. Un scénario...

le 30 déc. 2017

Bodycount
Fafé
4

Code-Masters my ass

Les FPS, de nos jours, tentent de pousser l'expérience de jeu au maximum en offrant, le plus souvent, une histoire complexe visant à immerger le joueur dans un scénario plein de rebondissements ou...

le 30 mai 2012

Bodycount
DaCoolG
3

Sans intérêt.

graphisme : 2 durée de vie : 1 gameplay : 2 scénario : 0 originalité : 1 personnailté : 1 rapport qualité prix : 1 Ce jeu ne présente aucun intérêt. A éviter. Cette critique est lapidaire mais je ne...

le 4 sept. 2011

Du même critique

Pokémon Saphir Alpha
Fafé
9

Déesse de la 3DS

Il devrait être interdit de créer des jeux aussi chronophages, et encore je n'affiche que 300 heures au compteur... C'est donc sans une once de nostalgie que je m'apprête à critiquer ce joyau de la...

le 5 févr. 2015

11 j'aime

4

300 : La Naissance d'un empire
Fafé
4

300 : l'avortement d'un empire

300, le film qui avait crée la surprise dans le box-office lors de sa sortie en 2006. Un véritable délire visuel blindé de testostérone et mené de main de maître par un Léonidas emblématique. Un film...

le 9 mars 2014

7 j'aime

5

Sonic CD
Fafé
9

46 - 12 - 25

Lorsque j'évoque ma petite enfance, Sonic fait parti de mes premiers souvenirs. Le hérisson mascotte de Sega a su me donner goût au jeu vidéo alors que je n'avais que un an. Bien évidemment comme...

le 27 juil. 2013

6 j'aime

2